L’autre course d’Alexandre Geniez

  • Auteur d'une très belle neuvième place sur le Giro, Alexandre Geniez espère aujourd'hui pouvoir participer au Tour de France.
    Auteur d'une très belle neuvième place sur le Giro, Alexandre Geniez espère aujourd'hui pouvoir participer au Tour de France. José A. Torres
  • Désormais, pour Alexandre Geniez, «la donnée capitale, c’est la récupération.»
    Désormais, pour Alexandre Geniez, «la donnée capitale, c’est la récupération.» José A. Torres
Publié le , mis à jour
A.P.

Bilan et perspectives. Après une très belle 9e place sur le Giro, le grimpeur flavinois de la FDJ fait le bilan de trois semaines intenses et évoque son futur proche. 

Tout le monde ne lui parle que de ça. Et, évidemment nous aussi. «Serez-vous aligné par l’équipe FDJ au départ du prochain Tour de France qui fait étape chez vous à Rodez Et une fois encore, Alexandre Geniez n’a pu répondre à nos attentes et surtout à celles de tous ses supporters. Tout simplement car il ne sait pas. 

Ça se réchauffe vraiment pour le Tour ?

Il ne se faisait, lui-même, plus vraiment d’idées avant de traverser les Alpes début mai. Bien que Rodez soit ville étape de la prochaine Grande Boucle, le grimpeur de 27 ans savait ses chances d’en être très minces. L’équipe au Trèfle, qui compte sur son leader Thibaut Pinot pour briller en juillet, lui ayant envoyé des signaux forts, notamment en l’alignant sur le tour de la botte. Mais, cette très belle 9e place, à un gros quart d’heure du lauréat Alberto Contador, ne peut-elle justement pas jouer en sa faveur ?

«On verra bien, se contente l’intéressé. Ce que je sais, c’est qu’on est content de moi et de l’équipe sur ce Giro.» À coup sûr, ça va compter. Et donner mal à la tête au staff, réuni en début de semaine afin d’évoquer cette fameuse sélection de neuf coureurs. Ce qui plaide en la faveur de l’Aveyronnais, c’est la constance dans les résultats qu’il affiche, en Italie, mais aussi depuis plusieurs semaines.

Et dans l’optique de voir le Flavinois se muer en lieutenant du dernier 3e du Tour, c’est capital. Notamment dans l’épreuve du contre-la-montre par équipes où la FDJ a fait très fort en Italie (8e) avec un impact certain du Rouergat.  Pour autant, l’ancien vététiste de Vélo 2000 Onet peut-il vraiment enchaîner deux grands Tours en un peu plus d’un mois ? «La donnée capitale, c’est la récupération.»

Désormais, pour Alexandre Geniez, «la donnée capitale, c’est la récupération.»
Désormais, pour Alexandre Geniez, «la donnée capitale, c’est la récupération.» José A. Torres

La récupération, tout un programme 

Il n’a que ce mot-là à la bouche: ré-cu-pé-ra-tion ! Et c’est bien normal. Concrètement, cela se traduit par «bien dormir, bien manger, mais pas trop non plus (rires).» Histoire de ne pas reprendre les «deux kilos perdus» au pays de la pizza, «une première pour (lui) pendant un grand Tour». Et côté programme de course, c’est encore un peu flou.

«Je ne sais pas trop. Peut-être la Route du Sud (18 au 21 juin, NDLR), peut-être pas. Puis les championnats de France... sûrement.» Championnats courus en Vendée le 28 juin «sur un circuit dur et usant» qui pourrait bien lui correspondre. En fait, il attend d’en savoir plus pour juillet. Car de sa sélection ou non dépendront évidemment beaucoup de choses.

«Je ne veux pas revivre ce qu’il s’est passé la saison dernière», envoie-t-il. C’est-à-dire une deuxième partie de saison quasiment vierge depuis sa non-présence au Tour- 2014 et malgré -déjà - une place d’honneur en Italie (13e). Mais s’il espère avoir des nouvelles rapidement de son patron Marc Madiot, il ne se fait pas trop d’illusions. Et connaît les impératifs induits par la situation. L’attente risque donc de se prolonger. Comme une course folle au profil inconnu et à la ligne d’arrivée fluctuante.

L’éclosion d’un nouveau Geniez

Mais qu’il soit ou non sur la ligne à Utrecht le 4 juillet prochain, «Alex», comme l’appellent ses supporters, a changé de braquet en ce début de saison. En Italie, c’était la première fois de sa carrière qu’une l’équipe lui confiait les clés du camion. La première fois qu’il jouait véritablement «un général». Et il a assuré. Lui tient à rendre hommage «à toute l’équipe qui a parfaitement bossé» pour lui permettre d’obtenir ce résultat. Pas de quoi néanmoins sous-estimer le fait que ce tour restera comme une révélation. Celle de sa capacité à éviter les pièges. Nombreux qui plus est lors de cette 98e édition où plusieurs leaders se sont cassé les dents.

Bonsoir à tous.Ca y est. Giro Terminé. Je termine donc à la 9eme place de ce Giro. Aujourd'hui la tradition du dernier...

Posted by Alexandre Geniez on dimanche 31 mai 2015

 

Exposition

«(Il) n’est plus le même coureur. En trois semaines, il a beaucoup progressé dans sa manière de courir un grand Tour.» C’est Martial Gayant, son directeur sportif, qui le dit. Geniez a prouvé ainsi sa capacité à se montrer pragmatique, quitte à être moins étincelant. Son statut, au sein du peloton et dans la sphère médiatique, pourrait aussi du même coup évoluer. «Non, ça ne change pas grand-chose, relativise-t-il avec sa discrétion naturelle. Bon, ça frotte peut-être un peu moins quand on veut venir se replacer à l’avant quand même...» Là où il ne minimise pas le changement, c’est au niveau de l’exposition. Lui qui publiait chaque soir un commentaire de sa journée sur sa page Facebook et encore étonné. «Celui du dimanche soir a été vu 20 000 fois».

Grand prix à Imola, ce fou Finestre

Dans sa valise, le grimpeur a ramené quantité de souvenirs. Mais s’il devait en conserver seulement deux, il décernerait un prix spécial à l’étape d’Imola (11e) et au col du Finestre, cet «extra-terrien». «Quelle galère à Imola, se remémore-t-il. Ça casse cinq places devant moi et on se retrouve dans le deuxième groupe.» Une cassure dans le peloton qui aurait pu lui faire perdre très gros. Au final, plus de peur que de mal, mais à quel prix : «L’équipe a roulé comme une malade jusqu’au pied de la bosse puis on est parti à deux avec Simon Geschke (son ex-coéquipier chez Skil, NDLR) et on s’est fait la peau.»

Neuf étapes plus tard, c’est «le moment fort» de ce Giro-2015 pour Geniez: «Avec ce col du Finestre (2178 m d’altitude dans les Alpes, NDLR) et sa route en terre, je m’attendais à quelque chose de dingue; mais ça a été au-delà ! Il fallait être hyper-concentré pour éviter la crevaison, gérer le monde, les fumigènes... Mis à part au Tour, il n’y a qu’au Giro qu’on peut voir ça  

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