Laurent Peyrelade : «Grandir avec Rodez»

Le nouvel entraîneur du Rodez Aveyron football, Laurent Peyrelade, a été présenté aux médias dernièrement. Une première rencontre menée à «cent à l’heure» qui a permis au technicien de 45 ans d’exposer son projet. Entretien.

Qu’est-ce qui vous a plu dans le projet du Rodez Aveyron football ?

J’ai présenté ma candidature parmi d’autres et, après une rencontre, les dirigeants ont choisi. Mais, effectivement, si je l’ai fait, c’est que ça m’a plu. J’ai cette liberté de pouvoir choisir. Le Raf est un club avec lequel on peut grandir. Mais c’est aussi un choix de vie. Ma famille est à Brive et cette proximité a joué. Ceci dit, j’aurais aussi pu rester au Mans. Mais quand de telles occasions se présentent...

Depuis 2011 et la fin de votre aventure en tant qu’adjoint d’Arnaud Cormier-lui aussi candidat au Raf-, vous étiez donc resté au Mans ?

Oui, et j’y suis toujours éducateur des U15 jusqu’au 6 juin. Ce n’est pas mon style de partir en lâchant tout. Je donnais un coup de main bénévolement au club, je m’occupais de la préformation et du sport études, et je le ferai jusqu’au bout.

Vous totalisez plus de 300 matches en Ligue 1 et 2, vous avez entraîné parmi l’élite. Ne craignez-vous pas un décalage entre ce monde professionnel et le CFA ?

Non. J’ai joué en amateurs, je n’ai pas connu de centre de formation, je sais ce que c’est. Et Rodez est un club très bien structuré. C’est un truc de dingue ! (sic) À moi de trouver ma place, d’amener ma philosophie, etc. Je vais grandir ici et avec ce club.

Vous évoquez votre philosophie, quelle est-elle ?

Le résultat est la conséquence de ce que tu produis et de ce que tu es. Mon objectif, c’est d’abord qu’on prenne du plaisir. Si on y parvient, on aura accompli un bon bout de chemin.

Vous êtes présenté comme un amateur du beau jeu. C’est-à-dire ?

J’aime avoir la possession, l’alternance des temps forts et faibles, s’adapter aux mouvements adverses, pas à l’adversaire. C’est un travail qui nécessite une exigence au quotidien. Je ferai monter des jeunes tout en tenant compte de la réalité économique. Je suis là pour construire quelque chose. Même si des joueurs sont nés en 1997, le foot n’est pas un problème d’âge. Il y a plein de profils très intéressants ici. On verra si on parvient à les garder. 

Vous avez commencé à rencontrer les joueurs. Comment allez-vous fonctionner pour le recrutement ?

J’ai demandé à Greg (Ursule), à Franck (Plenecassagne). J’ai besoin d’eux. Si tu me lâches dans la nature, ce sera n’importe quoi. La poule Sud, je ne la connais pas. Ça ne peut fonctionner que quand tout le monde amène sa pierre.

Allez-vous être accompagné par un adjoint ou conserverez-vous le staff ?

Je préfère garder l’enveloppe pour l’équipe et m’appuyer sur les gens en place. Beaucoup d’efforts ont été faits ici. Je m’adapte.

Vous vous adaptez mais il semble que votre caractère soit bien trempé ?

J’aime les choses claires, je suis fidèle, droit. Je ne suis pas rancunier mais je préfère qu’on se dise les choses. Je n’ai jamais su naviguer en eaux troubles. C’est peut-être un défaut dans le foot actuel. Mais c’est une liberté pour moi.