PS: le congrès du parti ouvre ses travaux à Poitiers

  • Jean-Christophe Cambadelis le 28 mai 2015 à Paris
    Jean-Christophe Cambadelis le 28 mai 2015 à Paris AFP/Archives - MATTHIEU ALEXANDRE
  • Manuel Valls le 30 mai 2015 à Trente en Italie
    Manuel Valls le 30 mai 2015 à Trente en Italie AFP/Archives - Pierre Teyssot
  • Christian Paul le 28 mai 2015 à Paris
    Christian Paul le 28 mai 2015 à Paris AFP/Archives - MATTHIEU ALEXANDRE
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Centre Presse Aveyron

Le congrès du PS entame ses travaux ce vendredi à Poitiers et beaucoup entendent profiter de ce grand rassemblement socialiste, débarrassé de ses principaux enjeux, pour porter désormais le débat sur la meilleure façon pour le parti de se faire entendre de l'exécutif.

Il y a eu "beaucoup d'habileté dans la préparation de ce congrès", reconnaissait jeudi sur France Inter Christian Paul, le député de la Nièvre, qui s'était présenté au vote des militants socialistes face à Jean-Christophe Cambadélis, pour le poste de premier secrétaire.

Car les jeux sont faits. Les militants PS ont tranché en votant majoritairement le 21 mai en faveur du texte d'orientation politique porté par Jean-Christophe Cambadélis et la quasi-totalité du gouvernement, dont Manuel Valls. Et ils ont élu le 28 mai, avec certes une faible participation (50%), Jean-Christophe Cambadélis premier secrétaire du PS à 70% des voix.

Le congrès de Poitiers, dont les travaux se poursuivront jusqu'à dimanche, entérinera ces votes. Les rivalités, tractations et affrontements politiques entre différentes sensibilités qui ont longtemps fait le charme de ces meetings socialistes devraient donc passer à l'arrière-plan, au profit de débats plus généraux. L'un d'entre eux sera consacré vendredi à l'Europe.

Des négociations de dernière minute auront toutefois lieu, à l'intérieur de chaque motion, sur la répartition des postes au conseil national, le parlement du parti.

Autre temps fort: l'intervention, samedi, de Manuel Valls. Le Premier ministre est attendu dès vendredi soir et doit rester jusqu'à l'allocution, dimanche, de M. Cambadélis, selon Matignon.

Pas de passage en coup de vent pour celui qui, il y a un an, mettait en garde contre une "gauche qui peut mourir" ou voulait changer le nom du parti, mais au contraire, une façon de signifier des relations rapprochées entre le gouvernement et le parti de la majorité, à deux ans de la présidentielle.

Presque tous les membres du gouvernement sont attendus, excepté Ségolène Royal, en déplacement, et Emmanuel Macron, qui n'est pas membre du parti.

- pas de politique spectacle -

Une "Adresse au peuple de France", à la rédaction de laquelle ont été conviées les personnalités des motions concurrentes de celle de M. Cambadélis, sera rendue publique dimanche.

Martine Aubry, l'ex-première secrétaire encore très influente dans le parti et qui a représenté pendant longtemps les espoirs de l'aile gauche du parti, avant de rallier la "motion Cambadélis", sera là mais n'a pas prévu de s'exprimer à la tribune, selon plusieurs de ses proches. L'ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault "devrait", lui, prendre la parole, selon son entourage.

Tout semble par conséquent prêt pour un congrès huilé et sans accroc. "Ce n'est pas de la politique spectacle, il ne s'agit pas de déterminer qui sera candidat à l'élection présidentielle", concède Christian Paul, qui promet toutefois un "moment de haute qualité démocratique".

Car l'enjeu de Poitiers, désormais, est pour plusieurs que le PS se fasse désormais entendre et "pèse" sur l'exécutif.

"Nous serons très, très vigilants" pour que la motion Cambadélis "ne soit pas rangé(e) dans un tiroir comme cela a pu l'être dans le passé avec des textes du Parti socialiste", a averti le député aubryste et ancien ministre François Lamy, qui l'a signée et veut que "ce quinquennat se termine par un deuxième quinquennat".

Le premier secrétaire promet un "dialogue frucuteux, amical et convergent" avec le gouvernement.

Pour Christian Paul, qui juge qu'il y a "au sein du PS une inspiration libérale qui a progressé", l'enjeu du congrès est "de mettre en débat ces deux gauches au sein du PS. Pas de les déchirer, mais de les confronter".

Lui qui a averti que faute de "débat loyal entre le gouvernement et la majorité sur la loi Macron, les "frondeurs" voteraient contre, assure pourtant être "plus en situation de propositions que d'opposition. Je suis membre du PS et j'entends le rester".

Une fois ce rendez-vous passé, aura lieu, le 11 juin, l'élection des "premiers fédéraux", dans chaque fédération. Avec son lot de bisbilles, comme dans le Nord où s'opposent, au sein de la même motion Martine Filleul, conseillère départementale et proche du ministre Patrick Kanner, ministre des Sports, et l'aubryste Gilles Pargneaux...

Source : AFP

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