Loin de l'Aveyron, on tape aussi le quillou !

  • Après Paris, les quilles de huit se développent en région.
    Après Paris, les quilles de huit se développent en région. Jean-Louis Bories
Publié le
Mathieu Roualdés

Après Paris, les quilles de huit se développent en région. De nombreux clubs ont vu le jour ces dernières années en Haute-Garonne, dans le Lot, la Lozère et autres. Avec plus ou moins de succès.

Les quilles de huit à Paris, on connaît. Dans le Tarn-et-Garonne, l’Hérault, la Haute-Garonne, la Lozère ou bien le Lot, un peu moins. Et pourtant, des clubs fleurissent un peu partout chaque année. Comme le veut la légende, l’Aveyronnais est partout! Et partout où il se trouve, la passion des quilles de huit n’est pas très loin. On ne se débarrasse pas de ses racines, us et coutumes comme cela. Ainsi, aux quatre coins de la région, des Rouergats se lancent dans la création d’un club. Cela n’est pas toujours chose aisée.

À Luzech, dans le Lot, Gilbert Gombert vient tout juste d’en faire l’amère expérience. Sa démonstration sur la place du village, le week-end dernier, n’a attiré que très peu de curieux. Pour ne pas dire quasiment aucun. «Les gens croient que c’est du rampeau ici! On a fait chou blanc. C’est un échec mais on ne va pas lâcher», sourit-il.

Le lancement est toujours difficile. Pourtant, aujourd’hui, de nombreux clubs hors département ont pignon sur rue dans leurs communes. Il y a bien entendu les plus anciens: le Sqaat de Toulouse, Senouillac ou encore Montpellier qui a notamment organisé un championnat de France individuel en 2010... Mais des petits nouveaux font également leur place.

À l’image du club de Save-et-Garonne. À quelques encablures de Toulouse, la commune de Grenade ne vit plus seulement au rythme du rugby. Après avoir vu le jour en février 2010, le club de quilles fait désormais parti du paysage sportif au même titre que les autres associations. Pour preuve, la municipalité a même prévu d’offrir une place à ses quilleurs dans son tout nouveau complexe couvert! Quand on sait qu’en Aveyron, les terrains couverts sont loin d’être légion...

Grenade, les quilles pour tous

Pourtant, au début, c’était loin d’être gagné comme l’explique le président Jean-Charles Dalbin : «Personne ne connaissait ce sport ici. Mais j’ai justement mis l’accent sur les quilles de huit en tant que sport comme un autre. Et non quelque chose d’identitaire, réservé aux Aveyronnais, etc. D’ailleurs, je me suis rendu compte que les gens qui ne connaissent pas du tout cette pratique sont très enthousiastes. Alors que ceux qui en ont déjà entendu parler ont souvent des a priori.» Pour attirer de nouveaux venus, Jean-Charles Dalbin a donc pris le parti de quelque peu désacraliser ce sport. Et de l’ouvrir à tous. Pourtant, c’est bel et bien dans le département qu’il a découvert ce jeu.

«Mon grand-père était originaire des alentours de Luc. Et le dimanche, on préférait les quilles à la messe !», sourit-il. Et si c’est dans le rugby qu’il a ensuite fait ses armes, il est naturellement revenu à ses premiers amours, il y a plusieurs années. Tout d’abord en prenant une licence à Senouillac. Avant de créer le club de Save-et-Garonne donc. Fort de 23 joueurs, dont plusieurs jeunes attirés lors de démonstrations dans les écoles primaires-

«Ça plaît beaucoup», dit-il-, l’homme ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. «Si dans 10 ans, on n’est encore qu’une vingtaine, ce sera un échec. J’ai donné une mission à tous mes licenciés. Ils doivent, par le bouche à oreille, attirer quelqu’un au club. Il faut que les quilles soient ouvertes à tous», explique-t-il. Bref, que ce soit à Grenade ou ailleurs, les quilles ont encore de beaux jours devant elles. Même loin de nos frontières...

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