Nicolas Hantz, pieds et poings déliés

  • Nicolas Hantz.
    Nicolas Hantz. Repro CP
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Maxime Raynaud

Portrait. Le neveu de l’entraîneur de football, Frédéric Hantz, a récemment remporté le trophée de France de kickboxing. À 35 ans et après avoir quitté le ballon rond il y a seulement cinq ans.

Il y a cinq ans à peine, Nicolas Hantz faisait parler ses pieds sur un terrain de football. Avec un tel nom, rien d’étonnant. « Chez les Hantz, c’est le foot », se marre d’ailleurs « Nico » en évoquant son oncle, Frédéric, Castonétois devenu célèbre dans le monde du ballon rond pour avoir entraîné notamment Bastia, Sochaux ou Le Mans. Mais même les plus belles histoires de famille peuvent tolérer les trajectoires différentes. En 2010, l’ex-milieu des Portugais de Rodez, d’Onet ou même du Raf a ainsi troqué ses crampons pour des gants. De boxe anglaise, d’abord. «Je voulais autre chose que le foot, explique-t-il.  Un sport où je ne puisse compter que sur moi. »

Vainqueur du trophée de France de kickboxing 

Bien lui en a pris. Car le petit gabarit d’1,70 m a très vite grandi. Jusqu’à devenir début mai, vainqueur du trophée de France de kickboxing classe B, dans sa catégorie (57 kg) et dans la fameuse salle Japy, à Paris. Mais un tel revirement, surtout à 30 ans à l’époque du passage au noble art, suggère «des sacrifices, comme le relève l’intéressé. Il y a à peine trois ans, je pesais 75 kg ! » «C’était le challenge, complète son entraîneur, Bouabid «Bob» Oublal, du club Full fighting 12. C’est-à-dire, perdre du poids, presque 20 kg, tout en maintenant la puissance.» «C’est un saut en parachute» Régime hyperprotéiné, hygiène drastique et entraînements à la dure sont ainsi devenus le quotidien de Nicolas Hantz. 

«C’était très dur, souffle-t-il. J’allais m’entraîner avec une pomme avalée dans la journée... » Oublal confirme : «C’est toujours compliqué de partir de zéro. Il a fallu bosser, il y a eu beaucoup d’insultes.» Mais en même temps que son choix du kickboxing en 2012, l’Aveyronnais a surtout touché du doigt le sel des sports de combat : «Quand tu montes sur un ring, un mélange d’émotions t’envahit: le stress, la peur des coups, l’envie d’en donner, l’adrénaline, etc, décrit- il. C’est un saut en parachute. Et tu ne peux pas tricher.»

 «C’est un défi, peut-être le dernier»

Ce bouillonnement intérieur est d’ailleurs devenu «une drogue». Comme les victoires, au niveau régional puis interrégional. La dernière, à l’échelon hexagonal, après deux succès, dont un KO en 1’15 sur le champion d’Ile-de-France, a confirmé son talent. Mais Nicolas Hantz, conseiller commercial en assurance dans la vie, sait bien qu’à 35 ans, les printemps sont un poids. Alors, le 11 juillet, il livrera sûrement son ultime combat. Un assaut, sans casque ni protection, contre l’élite et dans les arènes du Crès, dans la banlieue de Montpellier. «C’est un défi, peut-être le dernier. Mais ensuite, je veux m’investir au club, transmettre». Aux dernières nouvelles, le virus aurait déjà trouvé un nouveau porteur : son cousin, Jimmy Hantz, joueur du Luc-Primaube FC, en passe de se mettre au kickboxing.

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