Jean Leonetti : «Le rôle du médecin est de soulager la souffrance»

  • Yves Censi et le député Jean Leonetti.
    Yves Censi et le député Jean Leonetti. Salima Ouirni
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Salima Ouirni

Le député-maire d’Antibes Jean Leonetti était de passage hier à Rodez pour une conférence et un débat avec le public, sur la thématique «La loi Leonetti, 10 ans après, quelles évolutions?». Auparavant, le parlementaire, dont la nouvelle loi, dite Leonetti-Claeys, est actuellement en discussion au Sénat, est allé à la rencontre du personnel de l’hôpital d’Espalion, suite à l’invitation d’Yves Censi, député de la première circonscription de l’Aveyron.

Service après-vente

C’est pour mieux faire connaître son texte que Jean Leonetti «assure le service après-vente. Les soignants et les médecins sont très demandeurs et ont énormément de questions à poser», souligne Yves Censi. 

Jean Leonetti confirme que «la loi de 2005 est mal connue et mal appliquée, à la fois par le grand public et même par le personnel médical. C’est un constat qui montre que même si la loi a été votée à l’unanimité, on aurait dû, sans doute, faire plus de pédagogie sur le texte et je pense qu’on n’a pas assez formé le personnel soignant à la culture du soin palliatif».

«La question de la fin de vie ne peut être clivante»

Le député a à cœur de démontrer que «la question de la fin de vie ne peut être clivante. Il faut trouver le moyen de répondre à l’attente de nos concitoyens. Dans tous les rapports qui nous arrivent aujourd’hui, ils disent qu’il y a encore trop de souffrance en fin de vie. Ils ne disent pas “je veux qu’on me donne la mort”, ils disent “ne nous laissez pas souffrir en fin de vie”». Ce qui fait dire au député que «les gens ne veulent pas mal mourir».

Et de poser la question : «Est ce qu’on a le droit de mourir sans souffrir . C’est d’ailleurs tout le sens du texte actuellement en discussion au Sénat. Plus qu’un devoir pour les médecins, c’est un droit donné aux malades.

«Le droit de dormir et de ne pas se réveiller»

Malgré le débat au niveau national, à propos du cas Vincent Lambert, dans la tête de Jean Leonetti, la réponse est claire : «Les gens en fin de vie, qui souffrent malgré les traitements, ont le droit de dormir et de ne pas se réveiller. La mort vient les surprendre dans leur sommeil. C’est à la fois une possibilité pharmacologique, technique et médicale, relativement facile à mettre en œuvre. Elle s’appelle la sédation. C’est une attente de nos citoyens». Et de réaffirmer que «le rôle du médecin n’est pas de tuer mais de soulager la souffrance, même s’il sait que le médicament hâtera sans doute cette mort inéluctable».

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