Aveyron : le préfet veut «maintenir la pression du contrôle»

  • Jean-Luc Combe constate un relâchement des usagers de la route.
    Jean-Luc Combe constate un relâchement des usagers de la route. José A. Torres
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Centre Presse Aveyron

Sécurité routière. Après un bref répit en mars, le nombre de morts sur les routes est reparti à la hausse en avril et en mai. Le préfet de l’Aveyron n’a d’ailleurs pas attendu de communiquer les chiffres du mois de mai pour hausser le ton. Face au «relâchement» des usagers de la route, Jean-Luc Combe prévient : il sera «intransigeant». Et s’il croit aux vertus de la prévention, il entend bien «maintenir la pression des contrôles».

Après un bref répit en mars, le nombre de morts sur les routes est reparti à la hausse en avril et en mai. Le préfet de l’Aveyron n’a d’ailleurs pas attendu de communiquer les chiffres du mois de mai pour hausser le ton. Face au «relâchement» des usagers de la route, Jean-Luc Combe prévient : il sera «intransigeant». Et s’il croit aux vertus de la prévention, il entend bien «maintenir la pression des contrôles».

Vous publiez aujourd’hui le bilan de l’accidentologie. Comment interprétez-vous ces résultats ?

Pas terrible! Les chiffres ne sont pas bons. Si le nombre de tués sur routes est stable par rapport à 2014 (13 au lieu de 14), le nombre d’accidents à grandement progressé. Au 31 mai, nous avons constaté 67 accidents contre 55 en 2014 et 76 blessés contre 59 l’an passé. Indépendamment des caractéristiques (âge, zone géographie)... ce n’est vraiment satisfaisant !

Peut-on parler d’un relâchement des usagers ?

Nous sommes, en effet, face à une trop forte inobservation des règles de sécurité, que l’on parle de vitesse ou de conduite sous l’empire d’un état alcoolique. Nous déplorons aussi une très forte hausse de la consommation de stupéfiants au volant. Parfois même associés à de l’alcool. Le nombre de personnes qui utilisent leur téléphone au volant progresse également. Certains «textotent» tout en conduisant. Ces comportements ne sont plus tolérables.

Les contrôles ont été accrus sur les routes ? Le seront-ils à l’avenir ?

Même si nous accordons une large part à la prévention auprès des jeunes générations -j’ai d’ailleurs assisté à plusieurs opérations de ce type dans différents collèges du département- la peur du gendarme reste la plus grande force de dissuasion. Donc oui. Oui, il y a un renforcement des opérations de contrôle et cela va se poursuivre. Tout particulièrement en cette période où se déroulent de très nombreuses fêtes de villages.

Comme vous le savez, on associe souvent fête et alcool. Sur ce point, je le répète celui qui conduit ne boit pas. Je tiens d’ailleurs à rappeler qu’à compter du 1er juillet, le taux légal d’alcoolémie est abaissé de 0,5 g/l à 0,2 g/l pour les conducteurs novices (3 ans après le permis, ramenés à 2 ans après le permis s’il a été précédé d’un apprentissage par conduite accompagnée, NDLR). Je parle de tolérance «zéro verre». Il s’agit d’une des 26 mesures publiées dans le plan présenté par le ministère de l’Intérieur. Une campagne d’information est prévue dans les prochains jours.

Depuis quelques mois, et notamment à l’occasion des grands week-ends du mois de mai, vous avez également publié le bilan des contrôles routiers. Une autre manière de faire de la prévention ?

Prévention non, dissuasion plutôt. C’est une manière de montrer aux usagers que la répression s’exerce à l’encontre de ceux qui ne respectent pas le code la route.

Pouvez-vous cependant comprendre l’exaspération de certains pour qui les radars ne servent qu’à remplir les caisses de l’État ?

C'est une légende. De même qu’il n’y a pas de quotas, ni d’objectifs chiffrés d’amendes à distribuer par mois, les radars ne sont pas là pour faire rentrer les impôts ou lever des taxes. Même placés sur des lignes droites comme j’ai pu l’entendre. Les radars sont implantés sur des lieux particulièrement accidentogènes et se justifient

Envisagez-vous donc d’en installer de nouveaux dans le département ?

Pour l’instant non. Certains vont être remplacés car ils arrivent en fin de vie. D’autres peuvent être remis en état car dégradés mais l’installation d’un nouveau dispositif n’est pas d’actualité.

Quatre départements expérimentent actuellement l’abaissement de la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires (80 km/h au lieu de 90 km/h). L’Aveyron pourrait-il être candidat?

Non. Nous n’avons d’ailleurs pas reçu d’appel à candidature sur le sujet. Maintenant nous allons étudier les résultats de ces expérimentations avec intérêt.

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