FFF: le changement, ce n'est pas pour maintenant

  • Le président de la FFF Noël Le Graët et son état-major réunis en assemblée générale de l'institution à Nantes, le 20 juin 2015
    Le président de la FFF Noël Le Graët et son état-major réunis en assemblée générale de l'institution à Nantes, le 20 juin 2015 AFP - George Gobet
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Centre Presse Aveyron

Il était urgent d'attendre: la Fédération française de football a décidé samedi de repousser à son Assemblée générale de décembre sa décision sur les modalités de montées et de descentes entre L2 et National en 2016-17, obligeant la LFP à revoir sa copie pour la L1 et la L2.

Le Conseil d'administration de la Ligue de football professionnel avait voté le 21 mai le passage de trois à deux promotions et descentes entre la Ligue 1 et la Ligue 2 dès la saison prochaine, provoquant une fronde et une division parmi les clubs pros. Le monde amateur n'était pas non plus enclin à jouer la réciprocité aussi rapidement. Il fallait donc éteindre vite l'incendie.

"Il y a quelques modalités à discuter et c'est bien de réunir les gens de la Fédération et de la Ligue, a estimé le président de la FFF Noël Le Graët. Le football amateur n'aurait pas accepté la réforme et est toujours choqué quand les décisions sont prises sans concertation et il a bien raison. Le décalage L1-L2-National ne peut se faire que dans l'unité. Les acteurs fédéraux souhaitaient plus d'informations et on va mettre autour de la table tous les acteurs pour trouver des soutiens."

Le président de la LFP Frédéric Thiriez a remercié Noël Le Graët pour ce "compromis intelligent". Mais il faudra toutefois que les amateurs et les professionnels ajustent complètement leurs violons.

Car si l'AG de la FFF a retardé la réforme ainsi que ses modalités et contours, la Ligue reste elle accrochée au passage à deux montées et deux descentes entre L1 et L2 et la convocation, "immédiatement", du CA par M. Thiriez n'aura pour but que d'en repousser la date d'une saison.

Cela signifie-t-il que la FFF n'a fait que retarder une évolution inéluctable et que les amateurs seront finalement placés devant le fait accompli? C'est ce qu'a sous-entendu M. Le Graët.

"Je dis au monde amateur que trois montées par an (de National en L2) c'est trop. Créer trois clubs pros chaque année, ça me paraît compliqué", a-t-il expliqué.

- Petite pique -

Du côté des professionnels grognards, la satisfaction l'a en tout cas dominé. Jacques Rousselot, président de Nancy et l'un des opposants les plus fermes au passage à deux montées/deux descentes dès cette saison, s'est félicité du vote de la FFF, se disant persuadé que le CA de la Ligue allait revenir sur sa décision.

"Nous avons été entendus. C'est une sage décision. On peut saluer le sang froid de Noël Le Graët et Frédéric Thiriez, qui ont su nous écouter et reporter à une date ultérieure les travaux sur les montées et les descentes", a-t-il déclaré.

Noël Le Graët et Frédéric Thiriez en ont aussi profité pour exprimer leur opposition au principe d'une ligue fermée.

"Il est hors de question d'une ligue fermée à terme, ça n'existera pas sous ma présidence et je ne l'accepterai jamais", a assuré le président de la FFF.

"La ligue fermée est un fantasme, personne ne la demande et c'est juridiquement et politiquement impossible", a de son côté répliqué le patron de la LFP.

La hache de guerre est-elle donc définitivement enterrée entre Le Graët et Thiriez? Au moment où l'on prête au président de la LFP des visées sur le poste occupé par M. Le Graët à la fin du mandat du dirigeant breton fin 2016, ce dernier n'a pas manqué d'adresser une petite pique à son homologue à la Ligue.

Alors que Frédéric Thiriez s'était assis à sa place par erreur après avoir terminé son intervention à la tribune, le président de la FFF lui a rétorqué avec son éternel sourire en coin: "On est tous les deux en phase, il a pris mon fauteuil tout à l'heure par accident, ce n'était pas volontaire, vous vous en doutez bien."

Interrogé après l'AG sur son avenir, M. Le Graët a d'ailleurs savamment entretenu le suspense, tout en révélant avoir pris sa décision: "Il y a encore le temps, il me reste un an avant de donner ma position. Je veux consacrer ce temps à bien travailler et après peut-être que je serai candidat et peut-être que je ne le serai pas. Mais je sais ce que je vais faire. Ma décision est complètement actée."

Source : AFP

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