Yémen : fin des consultations de Genève sans accord pour une trêve

  • Ismail Ould Cheikh Ahmed, envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen le 19 juin 2015 à Genève, au siège de l'ONU
    Ismail Ould Cheikh Ahmed, envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen le 19 juin 2015 à Genève, au siège de l'ONU AFP - FABRICE COFFRINI
  • Le ministre yéménite des affaires étrangères, Riad Yassin (G) discute avec des membres de sa délégation dans les locaux des Nations Unies à Genève, le 19 juin 2015
    Le ministre yéménite des affaires étrangères, Riad Yassin (G) discute avec des membres de sa délégation dans les locaux des Nations Unies à Genève, le 19 juin 2015 AFP - FABRICE COFFRINI
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Centre Presse Aveyron

Les négociations de paix pour le Yémen se sont achevées vendredi à Genève sans accord sur une trêve et aucune date n'a été fixée pour de nouvelles discussions, a annoncé l'émissaire de l'ONU.

Un cessez-le-feu au Yémen "a besoin de plus de consultations, mais peut être conclu assez rapidement", a déclaré vendredi devant la presse à Genève l'envoyé spécial des Nations unies pour ce pays, le sous-secrétaire général Ismail Ould Cheikh Ahmed.

Il a va se rendre à New York pour rendre compte au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon et au Conseil de sécurité et compte ensuite se rendre dans la région pour poursuivre ses efforts de paix.

Le diplomate a qualifié les consultations de Genève de "préliminaires", mais a admis qu'aucune nouvelle date n'avait été fixée.

"Ce n'est pas à l'ONU de décider s'il y aura de nouvelles consultations, c'est aux Yéménites de le faire", a-t-il dit.

Ismail Ould Cheikh Ahmed a ajouté que ces discussions à Genève, où les consultations ont duré de lundi à vendredi, avaient permis de constater qu'il y avait "un terrain favorable" à un accord sur le cessez-le-feu.

"Le climat est plutôt propice à de nouvelles consultations", a-t-il encore dit, ajoutant qu'il allait "redoubler d'efforts" ces prochains jours sur ce dossier.

"Les consultations de Genève ne sont pas le bout du chemin, mais le début d'un chemin long et difficile", a poursuivi le diplomate.

- 'Mépris du droit international humanitaire' -

Depuis lundi à Genève, l'émissaire spécial de l'ONU sur le Yémen, le Mauritanien Cheikh Ahmed, a cherché à convaincre les rebelles et le gouvernement en exil de décréter une trêve humanitaire pendant le Ramadan, premier pas vers des pourparlers de paix.

Il a fait la navette entre les deux délégations faute de pouvoir les réunir dans une même salle, tant leurs divergences sont profondes.

Le Yémen est en proie à d'intenses combats depuis l'avancée de rebelles chiites Houthis, soutenus par l'Iran, qui ont conquis la capitale Sanaa et d'autres régions, poussant à l'exil à Ryad le président Abd Rabbo Mansour Hadi.

Ce dernier est soutenu par l'Arabie saoudite, à la tête de la coalition arabe qui procède depuis le 26 mars à des frappes aériennes sur les Houthis et leurs alliés.

L'ONU a fortement révisé à la hausse vendredi son appel de fonds pour aider la population du Yémen, demandant désormais 1,6 milliard de dollars et mettant en garde contre une "catastrophe humanitaire imminente".

Stephen O'Brien, coordonnateur des opérations humanitaires des Nations unies, a dénoncé "le mépris du droit international humanitaire par les parties au conflit" et le bilan humain élevé, les combats ayant fait plus de 2.600 morts, pour moitié des civils, depuis la mi-mars, selon l'ONU.

L'ONU estime que pas moins de "21 millions de personnes ont besoin d'aide et/ou de protection au Yémen, soit 80% de la population", a déclaré un porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke.

La délégation du gouvernement en exil a blâmé les rebelles pour l'absence d'accord, mais a laissé la porte ouverte à d'autres consultations.

"Malheureusement, la délégation houthie ne nous a pas permis de parvenir à de réels progrès tels que nous les attendions", a affirmé M. Ryad Yassine, le ministre des Affaires étrangères.

Il s'est toutefois refusé à parler d'"échec" et a indiqué que les efforts avec l'ONU allaient continuer.

"Ne pas obtenir un succès tel que nous l'espérions ne signifie pas que nous avons échoué", a affirmé M. Yassine.

Il a également dit que la délégation du gouvernement, reconnu par la communauté internationale, était "toujours optimiste, quant à (l'éventualité de) parvenir à une solution pacifique sous le couvert de l'ONU".

Le chef de délégation rebelle Hamza al-Houthi s'est déclaré "déçu, nous avons tout fait pour que ces discussions soient un succès mais il y avait trop d'obstacles, en particulier la demande pour un retrait". "Nous ne pouvons pas nous retirer et laisser un vide mais j'espère que nous pourrons parler à nouveau rapidement", a-t-il dit à l'AFP.

Le retrait des positions conquises par les rebelles est une des conditions mises par le gouvernement en exil pour un cessez le feu.

Source : AFP

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