Lévezou Ségala, le rêve est passé

  • La finale était à portée de main mais Chartres en a décidé autrement, laissant les Ségalis en pleurs après une demie de haut vol.
    La finale était à portée de main mais Chartres en a décidé autrement, laissant les Ségalis en pleurs après une demie de haut vol. Jean-Louis Bories
  • Lévezou Ségala, le rêve est passé
    Lévezou Ségala, le rêve est passé Jean-Louis Bories
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    Lévezou Ségala, le rêve est passé
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Maxime Raynaud

Demi-finale. En tête à la pause, les Ségalis ont finalement dû se résoudre à voir leur incroyable aventure s’arrêter face aux individualités de Chartres, dimanche à Vichy. À un match du bouclier.

Le rugby ne serait donc qu’une banale métaphore de la vie. Un sport où les plus belles histoires finissent mal, en général. Hier à Vichy, sur la parfaite pelouse du stade Louis-Darragon, ce fut un peu le sens de la défaite de Lévezou Ségala face à Chartres. Un condensé de belles émotions, de rugby échevelé, de cœur, de courage, d’héroïsme même, finalement balayé, ou presque, par une armada implacable, au sang-froid tout de même bien égratigné. Et tout cela, à une petite marche du bouclier de champion de France de Fédérale 3.

Chartres : un cocktail de puissance et de vitesse

Le rêve est passé. Mais assuré de sa montée en Fédérale 2 depuis déjà deux tours, le club aveyronnais est sorti la tête haute. Comme ses deux coaches François Giovannini et Frédéric Gil, dont c’était la dernière. Comme ses supporters, incroyables de passion et de bruit jusqu’au dernier souffle. Mais si les Chartrains n’ont pu rivaliser en tribunes, sur le pré, ce sont eux qui ont eu le dernier mot et qui affronteront les Landais de Peyrehorade, dimanche prochain, pour un bout de bois qui marque un club autant qu’il pose une empreinte. 

Sur ce qu’ils ont montré dimanche, ce cocktail de puissance et de vitesse servi par des individus bien loin des standards de la Fédérale 3, les joueurs de l’Eure-et-Loir en ont les moyens. Il n’a d’ailleurs pas fallu bien longtemps pour s’en apercevoir. En vingt minutes, les coéquipiers du pilier Mololo (ex-Stade Français) avaient déjà franchi deux fois-dont une entachée d’un écran-la ligne d’essai d’Aveyronnais réduits à 14 après le carton blanc d’Iragne.

Mais à LSA, on n’est plus guère impressionné par quelques mauvaises premières minutes. Face à Aire-sur-Adour (8e de finale) et Issoire (quarts), la bande à Mathieu Jourdas avait déjà fait le coup. Et elle s’en était sortie. Dimanche, en trois coups de cuillère à pot, deux ballons portés pour deux essais (collectif et pénalité) et un travail énorme des avants, elle s’est amusée à faire bégayer les événements. Jusqu’à faire envisager la même issue quand, à 17-17, le capitaine Damien Rey héritait d’un dégagement contré pour aplatir en coin et donner un premier avantage à la pause (22-17).

Lévezou Ségala, le rêve est passé
Lévezou Ségala, le rêve est passé Jean-Louis Bories

La raison du plus fort

Jusque-là, l’histoire était belle, et à voir les partenaires de Cédric Murat se battre comme des chiffonniers sur chaque ballon, contester la moindre séquence adverse, elle était même logique. Sauf qu’après une occasion d’essai aveyronnaise gaspillée et un grain de sable dans la machine (trop souvent?) matérialisé par l’homme en noir, la logique justement, celle des individualités, a repris le dessus. Sans traîner. Deux minutes après la reprise, Chartres faisait le coup de la cocotte et reprenait les devants (47e). Même à 14, l’armada insistait et envoyait l’ailier ivoirien James Zie en coin pour une seconde réalisation personnelle (59e).

C’en était terminé pour LSA, cloué dans son camp comme au tableau d’affichage malgré de derniers vains efforts. Si le cœur et les tripes, les jambes et la tête, suffisent parfois, suffisent souvent, ils doivent aussi de temps en temps s’effacer devant la raison. Hier, c’était celle du plus fort, celle de Chartres. Mais elle ne suffira pas à faire oublier l’aventure de ces Ségalis allés jusqu’au bout d’eux-mêmes à la seule force de leur rugby et de leur groupe. L’histoire, elle, n’est même pas terminée puisque, pour la première fois depuis la création du club, la Fédérale 2 l’attend la saison prochaine. Comme quoi, cela peut mal finir mais très bien recommencer.

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