Carole, maman de 12 enfants : «On y arrive toujours ! »

  • Carole et Alain Derume prennent la pose avec une partie de leur grande famille.
    Carole et Alain Derume prennent la pose avec une partie de leur grande famille. ELC
Publié le , mis à jour
Emilie le Coarer

Luc-la-Primaube. Rencontre avec les Derume, parents de 12 enfants. L’occasion d’évoquer le quotidien ordinaire d’une famille extraordinaire.

Elle méritait bien une décoration. Carole Derume a reçu la médaille de la Famille française, en avril dernier. Une médaille d’or pour cette maman de 12 enfants qui se lève à 5 heures chaque matin pour sa «petite» famille. Si quatre d’entre eux ont quitté le nid pour vivre leur vie d’adultes, le quotidien est loin d’être de tout repos avec les huit autres !

Un quotidien que Carole Derume raconte avec le sourire, détendue, même si «en ce moment, on est un peu chamboulés» avoue-t-elle. «Mon mari a eu un accident le mois dernier. Il est rentré à la maison mais je fais le ménage à sa place à la gare de La Primaube. J’y travaille de 5h45 à 8h45. En ce moment, Sandy 13 ans, et Phoebe 12 ans, aident donc leurs petits frères et sœurs à se préparer.» 

«On a deux salles de bains, précise la quadragénaire. Et aussi deux sanitaires, ça compte !». Et pour le petit-déjeuner, il y a plusieurs services, en fonction de l’heure de départ de chacun. Laurent, 18 ans, part à 7 heures, et Anthony, 17 ans, en apprentissage, à 7h30. En ce moment, les trois petits vont à la garderie dès 7h30. «Ensuite je rentre, je m’occupe de Noémie, 2 ans, et de mon mari convalescent. Je fais un peu de ménage.» Et il y a de quoi faire dans cette maison de 150 m² avec cinq chambres, et qui n’est autre que… l’ancienne poste de la commune.

Des logements insolites

Rien d'original pour les Derume qui vivaient déjà dans l’ancienne poste de La Selve autrefois et qui ont habité… un presbytère, à Golinhac : «C’était ce qu’il y avait de plus grand !», se rappelle la maman en riant. Une fois tout son petit monde parti à l’école, collège ou lycée, session ménage, cuisine ou repassage. Heureusement, les enfants mangent à la cantine, ce qui permet au couple de souffler un peu. L’après-midi, rebelote, cuisine, ménage, cuisine, ménage...

«C’est ça toute la journée !», sourit la mère de famille. Fin de la «récréation» à 16 heures, il faut aller chercher Daniel 4 ans, Mathieu 7 ans, et Chloé 8 ans, à l’école Jean-Boudou. Les deux collégiennes rentrent vers 17 heures, les plus grands rentrent peu avant 19 heures. Pour le dîner, comme pour le petit-déjeuner, il y a plusieurs services.

«Les petits mangent avec nous et au fur et à mesure que les grands arrivent, ils se mettent à table avec nous. Les petits sont ensemble pour prendre leur bain après les devoirs et après avoir joué un peu.» Ah, l’aide au devoir, «c’est une catastrophe avec la toute petite qui nous sollicite sans arrêt mais on y arrive toujours !».

Une routine XXL

Car l’adaptation semble être le maître-mot de l’organisation de cette famille hors norme. «Quand j’ai commencé à avoir des enfants, qu’il y en ait un de plus ou un de moins, ça ne se voyait pas, il fallait juste prendre le rythme et continuer. Une fois que c’est en place, c’est la routine !», estime-t-elle. Une routine XXL à son apogée au moment de faire les courses, une fois par semaine.

«Il faut bien deux ou trois chariots à chaque fois pour nourrir toute la famille. Les caissières y passent un sacré bout de temps !», rigole-t-elle. Mais eux aussi. Car il n’est pas rare qu’ils doivent faire plusieurs allers-retours pour remplir le frigo. Avec, à chaque fois, une cinquantaine de yaourts et trois packs de lait, et un ticket de caisse affichant autour de 450 euros. Et l’apothéose à la rentrée, avec les fournitures.

Carole Derume se rappelle avoir acheté… 17 paires de chaussures l’année dernière: eh oui, entre les chaussures de ville, de sport, de sécurité… A priori, le couple Derume ne souhaite pas avoir d’autres enfants. «On en voulait 6, on en a eu le double», rigole Alain Derume. «On a bien travaillé. Aussi, on ne garde pas nos petits-enfants, sauf cas exceptionnel !» sourit-il.

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