Environnement. L’association «Ranimons la Cascade!» manifestera samedi devant la préfecture pour marquer le 5e anniversaire de sa création. L’occasion de dénoncer «blocages et abus de droit».
Quiconque se penche un tant soit peu sur le très volumineux dossier qui entoure la cascade de Salles-la-Source, ne peut pas ne pas se poser la question suivante : qu’est-ce qui bloque ? Deux réponses s’offrent alors à son choix: «l’administration a horreur de se dédire», note d’abord Bernard Gauvain, président de l’association «Ranimons la Cascade!». Mais le même ne peut non plus exclure les jeux d’influence qui semblent manifestement entourer ce dossier. Ces deux hypothèses, rajoute Bernard Gauvain, peuvent être complémentaires…
Quoi qu’il en soit, quand on reprend l’historique de la centrale hydroélectrique de Salles-la-Source ou quand on se penche sur certaines décisions qui ont pu être prises au niveau ministériel, on ne peut écarter ni l’une ni l’autre hypothèse. Et alors que cela fait déjà 5 ans que «Ranimons la cascade» se livre à une bataille acharnée sur les fronts tant administratif et juridique, les blocages restent puissants à tous les niveaux. Pourtant l’association a réussi à rallier à sa cause la plupart des habitants de Salles-la-Source (il est vrai que le contentieux entre ceux-ci et l’exploitant remonte à l’origine même de la centrale), mais obtenir aussi le soutien de la totalité des élus locaux ou nationaux dont les mandats s’inscrivent sur ce territoire.
Engagements non tenus
Autant les premiers que les seconds ne comprennent pas d’avantage ce que Bernard Gauvain pointe comme «un déni de démocratie». «C’est désespérant !», s’exclame par exemple le maire Jean-Louis Alibert, qui attend toujours les réponses qu’à la préfecture comme au ministère de l’environnement on lui avait promis dans un délai de quelques semaines.
C’était voilà 6 mois devant le préfet, et bientôt un an au ministère de l’environnement… Le maire s’apprête d’ailleurs à écrire dans les jours prochains au préfet pour se rappeler à son bon souvenir. «Il faut une réponse aux engagements pris! Tout ceci n’est pas normal d’un point de vue démocratique !», enchaîne la conseillère départementale du canton Anne Gaben-Toutant.
«Je ne comprends pas cet immobilisme», déplore à son tour le député Yves Censi. En y ajoutant juste un petit bémol : «on attend une décision politique, mais il est vrai que celle-ci peut être plus délicate à prendre en raison des procédures juridiques en cours.» Le député cependant s’engage à «relancer le ministère dans les plus brefs délais.»
État de droit
Par contre, lorsqu’on sollicite le préfet afin de savoir au moins dans quels délais les engagements pris seront tenus, le service de communication se limite à cette réponse lapidaire : «malheureusement, nous n’avons pas d’information à vous donner pour le moment.» Voilà aussi pourquoi, au fur et à mesure que l’association «Ranimons la Cascade!» s’est mise à tirer les fils d’un dossier où s’enchevêtrent et s’accumulent tant d’irrégularités, une conviction peu à peu s’est imposée. Ce dossier, souligne aujourd’hui Bernard Gauvain, ne se limite pas à un combat mené par des habitants voulant reprendre la main sur ce cher patrimoine que représente leur fameuse et il est vrai magnifique cascade (lorsqu’elle coule…) C’est, bien au-delà, insiste-t-il, «un combat mené par des citoyens qui exigent que soit respecté l’État de droit !»
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