Koweït: l'EI frappe de nouveau les chiites, au moins 25 morts

  • Evacuation d'un blessé après une attaque contre une mosquée chiite à Koweït-City, le 26 juin 2015
    Evacuation d'un blessé après une attaque contre une mosquée chiite à Koweït-City, le 26 juin 2015 AFP
  • Localisation de l'attentat dans une mosquée chiite de Koweït-City, capitale du Koweït
    Localisation de l'attentat dans une mosquée chiite de Koweït-City, capitale du Koweït AFP - K. Tian/J.M. Cornu, dmk/fh
  • Forces de sécurité dans la mosquée chiite de Koweït-City frappée par un attentat, le 26 juin 2015
    Forces de sécurité dans la mosquée chiite de Koweït-City frappée par un attentat, le 26 juin 2015 AFP - YASSER AL-ZAYYAT
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Centre Presse Aveyron

Le groupe extrémiste sunnite Etat islamique a de nouveau pris pour cible des fidèles chiites dans le Golfe en revendiquant un attentat suicide qui a fait 25 morts et 202 blessés vendredi dans une mosquée du Koweït, en plein ramadan.

Il s'agit de la première attaque visant un lieu de prière fréquenté par des chiites dans ce riche émirat pétrolier à majorité sunnite, mais l'Arabie saoudite voisine a été secouée à deux reprises le mois dernier par des attaques semblables de l'organisation jihadiste, qui ont fait au total plus de 20 morts.

L'attaque de Koweït a été perpétrée le jour où la Tunisie était également frappée par un attentat particulièrement meurtrier, qui a fait au moins 37 morts, tandis qu'en France un homme était décapité lors d'une attaque jihadiste contre un site industriel sensible et qu'en Somalie des dizaines de soldats étaient tués dans une base de la force de l'Union africaine (UA) par les islamistes shebab.

Le groupe ultra-radical sunnite EI, qui considère les chiites comme des hérétiques, a rapidement endossé la responsabilité de l'attentat mené pendant la grande prière dans la mosquée Al-Imam al-Sadeq à Koweït City, au deuxième vendredi du mois de jeûne musulman.

Le bilan de cette "attaque terroriste" s'établissait en début de soirée à au moins 25 morts et 202 blessés, a indiqué le ministère de l'Intérieur.

Le principal dignitaire religieux de la mosquée, Abdullah al-Mazeedi, a indiqué à l'agence officielle KUNA qu'environ 2.000 personnes se trouvaient dans le lieu de culte au moment de l'attaque, à la mi-journée.

Selon un témoin interrogé par l'AFP, des "dizaines de personne ont été tuées et blessées" et des photos horribles circulant sur les réseaux sociaux montraient des corps ensanglantés au milieu des débris.

Un photographe de l'AFP, arrivé sur les lieux de l'explosion, a indiqué que la zone était sécurisée par un cordon policier.

- 'Désespérée et diabolique' -

La semaine dernière, le porte-parole officiel de l'EI avait appelé les musulmans dans le monde à engager la guerre sainte durant le ramadan, qui a débuté le 17 juin, pour en faire "un mois de malheur pour les mécréants".

Dans un communiqué, la "Province de Najd", qui s'est récemment manifestée comme la branche saoudienne de l'EI, a affirmé qu'un kamikaze, Abou Souleiman al-Mouwahhid, avait perpétré l'attentat de vendredi contre une mosquée qui "répandait l'enseignement chiite parmi la population sunnite". C'est la première fois que le Koweït est touché par le groupe jihadiste.

Cette même "Province de Najd" a revendiqué en mai les deux attaques meurtrières contre les chiites dans le royaume saoudien. L'EI avait également endossé la responsabilité de cinq attentats quasi simultanés contre des mosquées dans la capitale du Yémen, Sanaa.

L'émir du Koweït, Cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah, s'est rapidement rendu sur les lieux de l'attentat et des images de la télévision d'Etat l'ont montré dans les décombres, visiblement ému.

Il a plus tard indiqué que cet attentat était "une tentative désespérée et diabolique de s'en prendre à l'unité nationale du Koweït", pays où les chiites représentent environ un tiers des 1,3 millions de citoyens.

Le gouvernement s'est réuni en urgence et le ministre de l'Intérieur a encore élevé le niveau d'alerte, qui avait déjà été relevé il y a trois semaines après les attentats anti-chiites en Arabie saoudite.

Les condamnations ont été unanimes dans l'émirat. Le Mouvement islamique constitutionnel, branche locale de la confrérie islamiste des Frères musulmans, s'est insurgé contre une "basse attaque criminelle visant une mosquée".

Le principal leader religieux sunnite du pays, cheikh Ajeel al-Nashmi, a jugé que l'attaque était "un acte criminel visant à semer les graines de la discorde" mais que "chiites et sunnites feront assurément échouer la conspiration des terroristes".

Le Koweït n'avait plus été touché par une "attaque terroriste" depuis janvier 2006.

Source : AFP

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