Régionales: Marine Le Pen entre dans l'arène du Nord-Pas-de-Calais/Picardie

  • Marine Le Pen à la sortie de l'isoloir lors des départementales le 29 mars 2015 à Hénin-Beaumont
    Marine Le Pen à la sortie de l'isoloir lors des départementales le 29 mars 2015 à Hénin-Beaumont AFP/Archives - Denis Charlet
  • Marine Le Pen le 21 juin 2015 à  Vieux-Fume dans le nord ouest de la France
    Marine Le Pen le 21 juin 2015 à Vieux-Fume dans le nord ouest de la France AFP - Charly Triballeau
  • Xavier Bertrand en meeting le 18 juin 2015 à Bousbecque
    Xavier Bertrand en meeting le 18 juin 2015 à Bousbecque AFP/Archives - PHILIPPE HUGUEN
  • Pierre de Saintignon le 9 mars 2015 à Lille
    Pierre de Saintignon le 9 mars 2015 à Lille AFP/Archives - Philippe Huguen
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Centre Presse Aveyron

Marine Le Pen (FN) a mis fin mardi à un long suspense: elle sera tête de liste aux régionales dans la future région Nord-Pas-de-Calais/Picardie, qu'elle s'engage à diriger si elle gagne, tout en visant 2017.

La présidente du Front national, favorite des sondages pour ce scrutin de décembre, a annoncé sa candidature, lors d'une interview à iTELE diffusée avant une conférence de presse convoquée à Arras. "Oui, je serai tête de liste pour cette grande et belle région Nord-Pas-de-Calais/Picardie".

Elle a reconnu "avoir hésité", car "il y avait deux campagnes qui se percutaient, celle des régionales et celle de la présidentielle". Ceux qui étaient contre disaient "l'obligation en quelque sorte que j'avais de me concentrer exclusivement sur l'élection présidentielle, sur le fait d'une dimension nationale."

Mais "je crois qu'il n'y a plus de temps à perdre. La situation se dégrade tellement vite que, où que l'on puisse apporter du mieux, que l'on puisse agir, il faut le faire tout de suite." "Pour la région, c'est tout de suite, pour la nation, ce sera un tout petit peu plus tard", a-t-elle glissé.

Relancée sur son emploi du temps compliqué en cas de victoire - présidente de parti, eurodéputée...- elle a promis aux électeurs régionaux: "Je ferai en sorte de pouvoir remplir intégralement le mandat qu'ils me confieront".

Cette candidature aura divisé son camp, entre ceux qui y voyaient une chance pour l'élection suprême, d'autres un risque.

Marine Le Pen, 46 ans, est donnée nettement en tête au second tour avec 37% des voix contre 32% à Xavier Bertrand (Les Républicains) et 31% à Pierre de Saintignon (union de la gauche), selon un sondage OpinionWay publié lundi.

Dans tous les cas de figure, Mme Le Pen prend la tête du premier tour dans cette région traditionnellement dominée par la gauche, mais où la difficile reconversion des bassins industriels et miniers en crise ainsi que les affaires ont nui au PS.

- Bertrand en embuscade -

Elle aura face à elle un poids lourd de la droite, l'ex-ministre Xavier Bertrand (Les Républicains), qui l'a désignée comme sa principale adversaire.

"C'est Xavier Bertrand qui gagnera", a assuré mardi Bruno le Maire (LR), "ça me paraît largement préférable pour cette région car là aussi les mensonges de Mme Le Pen ne mèneront nulle part".

Pour le numéro un du PS, Jean-Christophe Cambadélis, Saintignon "est le seul qui se préoccupe des intérêts du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie, alors que pour Marine Le Pen, il s'agit d'un marchepied pour la présidentielle et pour Xavier Bertrand une manière de revenir dans le jeu".

Les sondages flatteurs pour Marine Le Pen font écho aux récents scrutins dans ces territoires nordistes et picards où le FN a fait quelques-uns de ses plus beaux résultats. Même s'il n'a pas enlevé le Pas-de-Calais, le FN y est arrivé largement en tête avec pas moins de 41,48% des suffrages aux départementales, très loin du PS (23,09%).

C'est aussi dans ce département que la formation de Mme Le Pen a conquis sa seule commune dès le premier tour aux municipales de 2014: Steeve Briois avait franchi d'emblée la barre de 50% à Hénin-Beaumont.

Conseillère régionale du Nord/Pas-de-Calais depuis 1998, la patronne du FN avait dénoncé le 23 juin le Nord/Pas-de-Calais comme le "symbole du clientélisme".

Dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, elle avait livré une bataille épique aux législatives de 2012 face à Jean-Luc Mélenchon alors coprésident du Front de Gauche. Mme Le Pen était arrivée largement en tête du premier tour (42,26%), éliminant M. Mélenchon.

Marine Le Pen avait perdu d'un cheveu (49,89%) au second tour, son duel face au socialiste Philippe Kemel.

Sans doute Pierre de Saintignon, premier vice-président de région Nord/Pas-de-Calais et premier adjoint de Martine Aubry à la mairie de Lille, entré très tôt en campagne pour combler son déficit de notoriété, espère-t-il rééditer l’exploit du candidat PS d'alors.

Source : AFP

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