Grèce: Tsipras appelle à voter "non" au référendum, envers et contre tout

  • Des retraités à l'entrée d'une agence bancaire le 1er juillet 2015 à Athènes
    Des retraités à l'entrée d'une agence bancaire le 1er juillet 2015 à Athènes AFP - ARIS MESSINIS
  • Le président de la Commission européenne  Jean-Claude Juncker lors d'une conférence de presse le 29 juin 2015 à Bruxelles
    Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker lors d'une conférence de presse le 29 juin 2015 à Bruxelles AFP/Archives - JOHN THYS
  • Le Premier Ministre grec, Alexis Tsipras, le 28 juin au Parlement d'Athènes
    Le Premier Ministre grec, Alexis Tsipras, le 28 juin au Parlement d'Athènes AFP/Archives - ANGELOS TZORTZINIS
  • La crise financière grecque
    La crise financière grecque AFP - G. Handyside/J. Storey, jfs/pld/tsq
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Centre Presse Aveyron

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a maintenu mercredi son appel à voter "non" lors du référendum de dimanche sur les demandes des créanciers de la Grèce, tout en assurant vouloir négocier avec eux un troisième plan d'aide.

Un vote "non" sera "un pas déterminant pour un accord meilleur" par rapport aux dernières propositions des créanciers, UE et FMI, a-t-il expliqué.

Dans un message télévisé à la nation, Alexis Tsipras a répété qu'il continuerait les négociations avec les créanciers après le référendum de dimanche. "Le +non+ ne signifie pas une rupture avec l'Europe mais le retour à l'Europe des valeurs, le +non+ signifie une forte pression" pour continuer les négociations, a-t-il affirmé.

"On vous fait du chantage en vous pressant de voter +oui+ à toutes les mesures des institutions sans aucune solution pour sortir de la crise", a-t-il dit à l'adresse des électeurs grecs, dans un message très vindicatif envers les créanciers.

Mais en Europe, une victoire du "non" est considérée comme risquant de conduire à la sortie de la Grèce de la zone euro et à une crise majeure des institutions européennes.

Les Européens espéraient clairement un autre message. "Une percée pourrait intervenir si le gouvernement grec fait clairement campagne pour le +oui+ au référendum, ou s'il change la question, ou s'il l'annule", avait twitté dans la journée le ministre slovaque des Finances, Peter Kazimir, classé dans le camp des durs envers Athènes.

La surprise pour les Européens est d'autant plus grande que le gouvernement grec avait évoqué mardi la possibilité d'une suspension du référendum, selon plusieurs sources européennes. Il a en outre fait parvenir dans la nuit de mardi à mercredi aux créanciers une lettre dans laquelle il se dit prêt à accepter les réformes exigées de lui, mais en posant de nouvelles conditions et en demandant des aménagements.

En échange, la Grèce demande une nouvelle aide financière sur deux ans permettant de couvrir ses besoins, soit environ 30 milliards d'euros, tout en restructurant sa dette.

Ce serait son troisième plan d'aide, puisque le deuxième a expiré mardi, faute d'accord, en même temps que la Grèce faisait défaut sur un remboursement de 1,5 milliard d'euros au FMI.

Les dernières demandes grecques sont en train d'être discutées lors d'une conférence téléphonique des ministres des Finances de la zone euro, qui a débuté vers 15H30 GMT.

- Décalage entre Paris et Berlin -

Sans masquer son irritation, le ministre allemand, Wolfgang Schäuble, avait appelé Athènes à "clarifier ses positions" avant d'éventuelles nouvelles négociations sur un renflouement du pays, estimant qu'il n'y avait à l'heure actuelle aucune "base pour discuter de mesures sérieuses".

La chancelière Angela Merkel avait ajouté qu'il n'était pas question de chercher "un compromis à tout prix" avec la Grèce, et averti qu'il ne pourrait y avoir d'issue avant le référendum.

Le président français François Hollande avait jugé au contraire qu'on ne pouvait davantage "différer" un accord avec la Grèce. "Il faut être clair, l'accord, c'est tout de suite !", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il ne voulait pas "la dislocation de la zone euro".

Même dans le cas où les Européens se montreraient toujours disposés à étudier les demandes grecques, les négociations pourraient prendre plusieurs semaines, estime cependant une source au fait des négociations.

Les propositions de réformes et d'efforts budgétaires faites par la Grèce "sont plus faibles que celles proposées par les créanciers", a indiqué une autre source. Or, pour une aide de deux ans, les conditions associées devraient être "plus consistantes" que pour les plans d'aide accordés en 2010 et en 2012.

Le vice-président de la Commission européenne chargé de l'Euro, Valdis Dombrovskis, a estimé qu'il existait "une possibilité de parvenir à un accord avant la prochaine échéance" du 20 juillet, date à laquelle la Grèce doit rembourser 3,5 milliards d'euros à la Banque centrale européenne (BCE).

Désormais, seule la Banque centrale européenne assure la survie financière du pays en soutenant à bout de bras ses banques complètement à sec. Les 25 membres du conseil des gouverneurs doivent se réunir mercredi pour examiner la situation du système bancaire grec, mis sous cloche par le gouvernement d'Athènes qui a fermé les banques pour la semaine.

L'institut de Francfort doit décider de maintenir ou non une ligne de prêts d'urgence en faveur des établissements hellènes, à court d'argent frais et pris d'assaut par des Grecs inquiets qui veulent retirer leurs économies.

Si l'institution décidait de couper le robinet financier à la Grèce, ce qui semble peu probable, cela plongerait encore plus Athènes dans l'abysse financière. La Grèce, en ne versant pas les 1,5 milliard d'euros qu'elle devait mardi au FMI, est devenu le premier pays industrialisé à faire défaut vis-à-vis de l'institution qui essuie là le plus grand impayé de son histoire.

Source : AFP

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