Obama va annoncer le rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba

  • Le président américain Barack Obama serre la main du président cubain Raul Castro, le 11 avril 2015 à Panama City
    Le président américain Barack Obama serre la main du président cubain Raul Castro, le 11 avril 2015 à Panama City AFP/Archives - Mandel Ngan
  • Le président américain Barack Obama et le président cubain Raul Castro, le 11 avril 2015 à Panama City
    Le président américain Barack Obama et le président cubain Raul Castro, le 11 avril 2015 à Panama City PRESIDENCIA DE PANAMA/AFP/Archives - --
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Centre Presse Aveyron

Après un demi-siècle de tensions héritées de la Guerre froide, le président américain Barack Obama devait annoncer mercredi matin le rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba, une initiative dénoncée par nombre de candidats républicains à sa succession.

Selon les autorités cubaines, la réouverture d'ambassades à La Havane et Washington est prévue "à partir du 20 juillet".

Depuis 1977, les deux pays, séparés seulement par le détroit de Floride, sont chacun représentés via des Sections d'intérêt, chargées essentiellement de tâches consulaires.

M. Obama doit s'exprimer à 11H00 (15H00 GMT) depuis les jardins de la Maison Blanche.

A 18 mois de son départ de la Maison Blanche, le 44e président des Etats-Unis entend consolider cette initiative majeure de sa politique étrangère à laquelle une large majorité d'Américains sont favorables.

"Il y a une histoire compliquée entre les Etats-Unis et Cuba (...) mais l'heure est venue d'entamer un nouveau chapitre", expliquait-il le 17 décembre dernier en annonçant cette initiative, constatant sans détour l'échec d'un demi-siècle d'isolement du régime communiste.

L'exécutif américain a, à plusieurs reprises, évoqué la possibilité d'une visite de M. Obama à Cuba en 2016 mais aucune date n'a été annoncée à ce stade.

Très bien accueilli dès le premier jour dans la région, ce rapprochement a été salué avec force mardi par la présidente brésilienne Dilma Rousseff, lors d'une conférence de presse commune avec M. Obama à la Maison Blanche.

Parlant d'une "étape cruciale dans les relations entre les Etats-Unis et l'Amérique latine", elle a jugé que cela permettrait "de mettre fin aux derniers vestiges de la Guerre froide".

"Bonne étape pour les peuples américain et cubain", a réagi sur Twitter Hillary Clinton, candidate démocrate à la Maison Blanche. "Une nouvelle ambassade des Etats-Unis à La Havane nous aidera à développer le dialogue avec le peuple cubain et à poursuivre les efforts en faveur de changements positifs", a-t-elle ajouté.

- "Concessions unilatérales" -

Mais cette avancée dans le réchauffement des relations entre les deux pays ne fait pas l'unanimité aux Etats-Unis, en particulier dans le camp républicain.

Le candidat à la Maison Blanche et ex-gouverneur de Floride Jeb Bush a estimé qu'une ambassade américaine à La Havane légitimerait "la répression à Cuba" et ne permettrait pas de promouvoir "la liberté et la démocratie".

Marco Rubio, autre républicain candidat à la présidence, a vivement dénoncé cette nouvelle étape dans le rapprochement, soulignant qu'il s'opposerait, au Sénat, à la confirmation d'un ambassadeur lorsqu'un nom aura été proposé par M. Obama.

Né à Miami de parents cubains, le sénateur de Floride, qui est vent debout contre l'initiative diplomatique du président démocrate, appelle "à mettre un terme aux concessions unilatérales à ce régime odieux".

Depuis 50 ans, des centaines de milliers de Cubains ont émigré aux Etats-Unis. Si les émigrés "politiques" des débuts de la Révolution restent farouchement opposés à tout rapprochement avec le régime de La Havane, les immigrés plus récents ont de leur côté conservé de solides attaches dans l'île et ont accueilli beaucoup plus favorablement l'annonce d'un dégel.

Au-delà du rétablissement des relations diplomatiques, demeure l'épineuse question de l'embargo, imposé à Cuba par John F. Kennedy en 1962 et sévèrement renforcé par la loi Helms-Burton de 1996.

Toujours en vigueur, cet embargo américain total sur les transactions économiques et financières avec Cuba est régulièrement dénoncé par La Havane comme un obstacle au développement de l'île.

M. Obama a demandé au Congrès, dont les deux chambres sont contrôlées par ses adversaires républicains, de travailler à la levée de cet embargo. Mais l'issue des discussions en cours est incertaine et le processus législatif s'annonce long.

La nomination d'ambassadeurs permettra d'améliorer les relations, mais "la normalisation est un autre sujet", a d'ores et déjà averti le président cubain Raul Castro.

Source : AFP

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