Aubaine pour les éditeurs, les mangas en vedette à la Japan Expo

  • Une fan pose à côté de Monkey D. Luffy, le héros du manga "One Piece", le 16 juin 2015 à Tokyo
    Une fan pose à côté de Monkey D. Luffy, le héros du manga "One Piece", le 16 juin 2015 à Tokyo AFP/Archives - Yoshikazu Tsuno
  • Des jeunes déguisés en personnages de manga arrivent à la 15ème édition du salon "Japan Expo", le 2 juillet 2014 à Villepinte,près de Paris
    Des jeunes déguisés en personnages de manga arrivent à la 15ème édition du salon "Japan Expo", le 2 juillet 2014 à Villepinte,près de Paris AFP/Archives - Fred Dufour
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Centre Presse Aveyron

Ils ont pour nom Kitano Ken ou Monkey D. Luffy et leur popularité égale celle de rock-stars même si ce ne sont que des héros de mangas, ces BD japonaises à l'honneur jusqu'à samedi à la 16e édition du salon Japan Expo à Paris Nord-Villepinte.

La série "Sun Ken Rock" (Bamboo), avec le fameux Kitano Ken, de l'auteur coréen exilé au Japon Boichi, s'est vendue à plus de 2 millions d'exemplaires au pays du Soleil-Levant et à près de 300.000 exemplaires en France.

La publication de mangas est devenue une aubaine pour les éditeurs. Sur les cinq premiers mois de l'année, près de 5 millions de mangas ont été vendus en France selon l'institut GfK, générant un chiffre d'affaires de près de 38 millions d'euros.

L'an dernier, les éditeurs français de mangas ont publié plus de 1.700 nouveaux titres.

"Nous publions quelque 150 titres par an", dit à l'AFP Stéphane Ferrand, directeur du domaine manga chez Glénat.

Glénat est l'heureux éditeur français du manga "One Piece" du "mangaka" (auteur de manga, ndlr) japonais Eiichira Oda. Depuis sa sortie, en 1997, plus de 320 millions d'exemplaires ont été vendus. Constituée de 77 tomes (74 publiés jusqu'à présent en France), cette histoire comique de pirates, emmenés par Monkey D. Luffy, est devenue la série dessinée par un seul auteur la plus diffusée à travers le monde, selon le Guinness des Records. Comme tous les mangas à succès, "One Piece" a bénéficié du "mediamix", couplage avec l'animation, le cinéma, les jeux vidéo et les produits dérivés.

L'invité d'honneur de la Japan Expo est l'auteur Ken Akamatsu, dont les 14 volumes de son manga culte "Love Hina" (Pika) ont été vendus à près de 2 millions d'exemplaires en France. Parmi les autres éditeurs en vue, Kurokawa tire son épingle du jeu grâce à des "classiques" du genre comme le célèbre "Pokémon" qui continue à se situer dans le Top 50 des meilleures ventes de mangas en France.

- Des mangas 'made in France' -

L'éditeur Kurokawa, dont le directeur de collection Grégoire Hellot revendique 10 millions d'exemplaires vendus depuis 2005, propose pour le salon "Les Misérables", une adaptation graphique surprenante du chef d'oeuvre de Victor Hugo par le "mangaka" Takahiro Arai. Absolument iconoclaste mais désopilant chez le même éditeur, "Les vacances de Jésus et Bouddha" présente un Jésus lassé qu'on le prenne pour Johnny Depp et portant un T-shirt avec les mots: "Doux moi-même".

L'éditeur Kana, un des trois grands éditeurs français de mangas, est fier quant à lui de présenter une "mangaka"... française. Née à Montpellier, Elsa Brants est l'auteur des séries "Les chroniques de Magon" et "Save me Pythie" dont le premier volume s'est écoulé à 10.000 exemplaires. Signe de reconnaissance, "Save me Pythie" est en cours de pré-publication au Japon en version numérique. D'autres éditeurs suivent ce chemin. Depuis 2006, Pika publie (avec succès) la série "Dreamland" du Français Reno Lemaire.

C'est une révolution dans le monde du manga. Si les éditeurs japonais restent les principaux partenaires des éditeurs français, ces derniers tentent de plus en plus de proposer des "créations maison", explique Stéphane Ferrand.

Au salon Japan Expo, il présentera ainsi le manga "Crueler than dead", classique récit de zombie avec une jeune femme pour héroïne et des auteurs japonais Tsukasa Saimura et Kozo Takahashi, qui présente la particularité d'avoir été refusé par les éditeurs japonais.

Le titre, publié à compte d'auteur au Japon, a été repéré par un représentant de Glénat lors d'une convention de mangas au Japon, raconte M. Ferrand.

D'habitude, les éditeurs français se contentent d'acheter des licences à leurs homologues nippons. C'est relativement bon marché (2.500 à 4.000 euros pour l'achat des droits d'un tome d'une série standard) "mais on a la maîtrise sur rien", se plaint un éditeur français, conscient que la guerre d'indépendance ne fait que commencer.

Source : AFP

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