Violences servies au pique-nique: le prévenu part en prison

  • Une affaire jugée hier en audience correctionnelle au tribunal de Rodez.
    Une affaire jugée hier en audience correctionnelle au tribunal de Rodez. José A. Torres
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Charles Leduc

Dimanche soir, un quinquagénaire s’en est pris à sa compagne, que la Justice lui avait interdit de voir. Il est condamné à six mois de prison, dont cinq avec sursis. S’ajoute un maintien en détention.

En ouverture de l’audience du tribunal correctionnel de Rodez d’hier, un Aveyronnais de 52 ans est présenté en comparution immédiate pour avoir frappé sa compagne, en lui assénant notamment un coup derrière la nuque, et l’avoir copieusement insultée, lors du pique-nique qu’ils avaient organisé dimanche soir, à La Roque-Sainte- Marguerite. Des faits survenus alors que, quinze jours plus tôt, déjà en raison de violences à l’encontre de cette femme, ce quinquagénaire s’était vu placer sous contrôle judiciaire et interdire de rencontrer sa victime. Mais, visiblement, l’un comme l’autre ne peuvent s’empêcher de se côtoyer.

"Problème d'alcool"

Encadré de gendarmes et face au tribunal présidé par Séverine Contival, le prévenu sanglote, déclare qu’«il veut retrouver une vie normale», et envisage même de «se séparer». Indiquant qu’il a  depuis qu’il connaît sa compagne, il ne semble pas comprendre pourquoi il se retrouve devant des magistrats. «Elle m’a poussé à bout! Il faut voir comment elle me criait dessus», lâche-t-il. Et la présidente d’observer que leur «relation est compliquée»: «Voilà pourquoi on vous a demandé de ne pas la voir!» Relevant que la victime, «fragile» et enfermée dans «une relation toxique», «n’arrive pas à se détacher (du prévenu) et à se protéger», le parquet déclare que «la Justice doit la protéger à sa place».

"Ni tout blanc, ni tout noir"

Parce qu’il craint que le quinquagénaire commette un nouvel acte «plus grave», il requiert huit mois de prison dont cinq avec sursis et mise à l’épreuve (SME) durant deux ans, et réclame diverses obligations, ainsi qu’un maintien en détention. Avocate de la défense, MeFoucault dénonce alors une «extrapolation incroyable» et un réquisitoire «excessif». Pour elle, «dans ce genre d’affaire, tout n’est pas toujours tout blanc ou tout noir». Assurant que son client a compris la portée de ses actes, elle sollicite des «alternatives à la détention». Peine perdue. Le tribunal prononce le maintien en détention du prévenu et le condamne à six mois de prison, dont cinq avec SME durant deux ans.

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