Tensions sociales à Forest-Liné, les salariés débrayent

  • En ces temps de canicule, le dialogue social a connu jeudi «un coup de chaud».
    En ces temps de canicule, le dialogue social a connu jeudi «un coup de chaud». Archives Centre Presse
Publié le
Philippe Boscus

Les discussions liées aux négociation annuelles obligatoires font apparaître des points de tension entre représentants des salariés et direction. Explications.

Les salariés du site capdenacois de Forest-Liné ont observé jeudi après-midi une heure de débrayage. Au cours de la matinée, les délégués du personnel avaient informé les personnels de l’avancement des NAO (Négociations annuelles obligatoires) qui, au terme de «seulement deux réunions», ne satisfont pas les représentants syndicaux. Deux sujets sont notamment au cœur de ces divergences de vues: l’augmentation de 0,5% des salaires individuels et la remise en cause partielle par la direction des horaires variables.

«Jusqu’à présent, indique Anthonin Fenoglio, secrétaire adjoint du CE et délégué syndical CFDT, nous avons matin et soir une plage horaire durant laquelle on peut embaucher et débaucher, et également une plage horaire pour la pause de midi. La direction estime que cette plage médiane (2h30) est trop longue, et souhaiterait que les salariés travaillent plus ensemble. Or, ce qui pourrait paraître justifié sur le papier ne l’est pas dans la réalité des faits puisqu’il s’avère que les personnels censés travailler ensemble sur un même projet travaillent réellement ensemble dans la réalité des faits…» Les représentants du personnel avaient souhaité revoir la direction pour aplanir ces difficultés, mais cette dernière ne l’a pas souhaité. «Toutefois, affirme Anthonin Fenoglio, la question des horaires variables reviendra sur la table lors du prochain CE qui se déroulera le 23 juillet prochain».

Climat d'incertitudes

Pour rappel, Forest-Liné, avec ses 140 collaborateurs, a rejoint le groupe Fives en juillet 2013 avec l’acquisition de Mag Americas. Aujourd’hui, au sein de Fives Machining, trois sites assurent la conception et la fabrication de machines outils neuves (Capdenac, Saint-Céré et Albert), dont l’activité est complétée par une offre de services. Le conflit actuel s’inscrit dans un climat d’incertitude professionnelle et sociale liée à la fusion de l’ensemble des sites de Fives Machining à la suite de la renégociation des accords d’entreprise  «à laquelle nous étions présents, mais où nous n’avions pas pouvoir de signature» , rappelle Anthonin Fenoglio. Avec les nouveaux accords, la durée de travail hebdomadaire est passée de 37,5h à 35,25h et les RTT qui étaient au nombre de 11 ont été coupées de moitié, sachant qu’un 1/4 d’heure de pause médiane est à présent payé.

Ce qui, selon la direction, représente un gain salarial de 3,57%. Damien Poyard, le jeune et nouveau directeur de l’entreprise - il occupe ce poste depuis le mois de janvier - reconnaît qu’il y a eu «un coup de chaud». «Si les salariés débrayent, c’est forcément qu’il y a un malaise quelque part. En tout état de cause, je suis allé vers eux car je pense qu’il faut savoir écouter, comprendre, peut-être réexpliquer les choses. Vous savez, c’est compliqué les accords. Quoi qu’il en soit, vous comprendrez qu’il ne m’est pas possible de rentrer dans un niveau de détail qui n’a pas à être exposé sur la place publique…»

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?