L'Assemblée nationale doit approuver l'accord sur la Grèce

  • L'Assemblée nationale à Paris le 24 juin 2015
    L'Assemblée nationale à Paris le 24 juin 2015 AFP/Archives - LOIC VENANCE
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Centre Presse Aveyron

L'Assemblée nationale doit donner mercredi son aval, avec une confortable majorité, à l'accord européen sur la Grèce, ouvrant une série de votes de plusieurs Parlements nationaux prévus dans les prochains jours.

Les députés devraient débattre de leur position en réunion de groupe dans la matinée. Un débat aura ensuite lieu dans l'après-midi à partir de 16H15: le Premier ministre, Manuel Valls, ouvrira la discussion au nom du gouvernement, avant une intervention des présidents des différents groupes, puis un vote attendu aux alentours de 17H45.

Si le feu vert parlementaire en Allemagne et surtout en Finlande s'annonce plus houleux, l'issue du vote français ne fait guère de doute, l’accord sur la Grèce étant, malgré des tiraillements, plutôt favorablement accueilli.

Dans l'opposition, le chef de file du parti Les Républicains, Christian Jacob, juge ainsi que l'accord, qui ouvre la voie à des négociations pour un troisième plan d'aide en échange notamment de nouvelles mesures d'austérité, "va dans le bon sens".

Il devrait toutefois s'en prendre au rôle joué par François Hollande, qu'il trouve "relativement mineur". De même, Bruno Le Maire, possible candidat à la primaire de la droite, et qui votera pour l'accord, a reproché au chef de l'Etat de "tirer la couverture à soi".

Le parti présidé par Nicolas Sarkozy ne devrait toutefois pas afficher un front uni.

Thierry Mariani, l'une des têtes d'affiche de La Droite populaire, a déjà annoncé qu'avec notamment ses collègues Philippe Meunier, Jacques Myard et Nicolas Dhuicq, il voterait "contre un accord coûteux qui ne règle rien".

Et Axel Poniatowski, vice-président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée, s'est déclaré opposé à un "très mauvais accord perdant-perdant".

Henri Guaino a lui martelé son sentiment de "dégoût" et sa "honte" face à ce "tribunal terrifiant" qui a "humilié, piétiné" la Grèce.

Sans surprise, le député non-inscrit Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, votera contre "un accord désastreux".

- Réticences des écologistes et du Front de Gauche -

A gauche, les socialistes ne doutent pas que "le Parlement apportera (à François Hollande) son soutien le plus large lors du vote mercredi sur le projet d'accord", selon les mots du chef de file des députés Bruno Le Roux, qui a loué l’action d'un président "porteur d'une vision forte".

Le président (PS) de l’Assemblée, Claude Bartolone, s'est réjoui que "continuent de prévaloir les exigences qui fondent le projet européen" et qui appellent "autant à la discipline européenne qu’au respect de la souveraineté des Etats et de la dignité des peuples".

Une large part des frondeurs devrait également voter en faveur du plan pour Athènes, même si le ton est loin d'être enthousiaste sur son contenu.

C’est du côté des écologistes et du Front de gauche que les bémols, voire les réticences, risquent d’être les plus forts.

"Nos parlementaires vont voter soit oui, soit ne pas participer au vote mais avec une même ligne politique: soutenir Tsipras et en même temps dénoncer cet accord", a expliqué mercredi matin sur France Inter, la secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse.

Dans un billet publié sur le Huffington Post, l'ex-ministre EELV Cécile Duflot a dénoncé "la position intransigeante visant à faire avaler au gouvernement Tsipras ce que son peuple vient de rejeter par voie référendaire".

Les députés Front de gauche déterminent dans la matinée leur position, qui n'emportera sans doute pas l'unanimité pour le texte. Jacqueline Fraysse a déjà annoncé qu'elle voterait contre. Le Parti de gauche, membre du FG mais qui n'a pas de député, a appelé les parlementaires à voter contre "un coup d'Etat" réalisé "avec la complicité de François Hollande".

Face aux demandes en ce sens des députés, François Hollande avait promis la semaine dernière un vote en cas d'accord. La date avait été ensuite fixée à mercredi.

Outre l'Assemblée nationale en France et le Parlement grec, sept autres Parlements nationaux de la zone euro seront impliqués: Finlande, Autriche, Estonie, Lettonie, Slovaquie, Allemagne, où le Bundestag devrait même se prononcer deux fois, et Espagne, le chef du gouvernement Mariano Rajoy ayant annoncé mercredi son souhait de consulter les députés.

Source : AFP

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