Canicule du début de l'été: 700 décès supplémentaires mais impact "limité"

  • La ministre de la Santé Marisol Touraine, le 29 juin 2015 à Créteil
    La ministre de la Santé Marisol Touraine, le 29 juin 2015 à Créteil AFP/Archives - STEPHANE DE SAKUTIN
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Centre Presse Aveyron

La canicule du début de l'été a entraîné 700 décès supplémentaires, une "surmortalité limitée" comparée à l'épisode très meurtrier de 2003, et le système de santé, "fortement sollicité", a bien résisté, selon la ministre de la Santé, Marisol Touraine.

Selon ce premier décompte annoncé jeudi et réalisé par l'Institut de veille sanitaire (InVS), le nombre des décès enregistrés durant l'épisode caniculaire, du 29 juin et 5 juillet, a augmenté de 7% par rapport à la normale (à savoir la moyenne des décès en cette même période de l'année et sans canicule).

"Ces premières données confirment une surmortalité limitée" par rapport aux précédents épisodes de canicule, a souligné la ministre lors d'une conférence de presse. Ainsi la canicule de 2003, du 4 au 18 août, s'était traduite par 15.000 décès supplémentaires (55% de plus par rapport à la moyenne des décès à cette période, hors canicule), a-t-elle rappelé.

Ce premier décompte inclut aussi, comme c'est l'habitude, les décès "indirects" liés aux grandes chaleurs, par exemple les noyades supplémentaires en raison du plus grand nombre de baignades.

L'InVS a fait état jeudi dans une autre étude sur une période plus longue d'une hausse du nombre de décès par noyade depuis début juin par rapport à une précédente enquête réalisée en 2012 (109 contre 73), en raison du "beau temps" et des chaleurs élevées.

"Tout épisode de canicule s'accompagne d'une surmortalité" et avec le plan canicule "l'enjeu est de tout faire pour que celle-ci soit la plus contenue possible" a déclaré la ministre.

Les urgences ont été "fortement sollicitées" avec 3.580 consultations en lien avec la canicule entre le 29 juin et le 5 juillet, soit trois fois plus qu'en période normale, tandis que les consultations liées à la chaleur auprès du réseau "SOS Médecins" ont été dix fois plus nombreuses (1.460) qu'en période normale.

-2.500 appels-

"Notre pays a su faire face et contenir fortement l'impact sanitaire de ces chaleurs" malgré le caractère précoce dans l'été de cette canicule et les records de chaleur battus, a dit la ministre.

Mise en place dans le cadre du plan canicule, la plate-forme téléphonique d'information a permis de traiter près de 2.500 appels, "ce qui montre bien l'utilité de ce dispositif", a-t-elle encore déclaré.

"Notre système de santé a été très fortement sollicité" mais "a fait face dans de bonne conditions", a encore commenté la ministre.

De son côté, le directeur général de l'InVS, François Bourdillon, a souligné qu'en comparaison "avec l'épisode de 2003 qui était catastrophique, on s'est amélioré".

"On pense que le plan canicule (...) est efficace et le modèle français sera probablement beaucoup suivi sur le plan européen" a ajouté ce responsable.

Instauré après la canicule de 2003, le plan canicule est activé à titre préventif chaque été en prévision de la survenue de grandes chaleurs. Il comporte quatre niveaux d'alerte, du niveau 1 de simple "veille" au niveau 4 de "mobilisation maximale".

Son but est de protéger des effets des grandes chaleurs les plus vulnérables: personnes âgées, handicapés, malades, SDF et enfants.

La vague de chaleur "précoce" du début de l'été, a touché la France entre le 29 juin et le 8 juillet et mis au plus fort de l'épisode en vigilance orange 51 département le 3 juillet.

Ce premier bilan intervient alors que "de nouveau de fortes chaleurs sont prévues sur une partie de la France" mais pour l'instant "on ne sait pas encore s'il s'agira d'une véritable canicule", a précisé Mme Touraine.

Source : AFP

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