Mongolie: les enfants-jockeys au grand galop pour le festival du Naadam

  • Purevsurengiin Togtokhsuren (d), un jeune jockey mongol de 13 ans, participe au festival d'été, le Naadam, le 11 juillet 2015 à Khui Doloon Khudag
    Purevsurengiin Togtokhsuren (d), un jeune jockey mongol de 13 ans, participe au festival d'été, le Naadam, le 11 juillet 2015 à Khui Doloon Khudag AFP - JOHANNES EISELE
  • Une yourte entourée de chevaux à Khui Doloon Khudag, à 50 km à l'ouest d'Oulan-Bator, le 8 juillet 2015
    Une yourte entourée de chevaux à Khui Doloon Khudag, à 50 km à l'ouest d'Oulan-Bator, le 8 juillet 2015 AFP - JOHANNES EISELE
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Centre Presse Aveyron

Dans la poussière et la chaleur de l'été, Purevsurengiin Togtokhsuren, enfant-jockey de 13 ans, fonce sur son étalon dans l'immense steppe de Mongolie.

Malgré son âge, c'est déjà un ancien: Togtokhsuren concourt pour la cinquième fois au célèbre festival d'été, le Naadam, contre quelque 170 concurrents, tous des enfants comme lui.

Et de pousser leurs montures à grands cris sous l'oeil des badauds qui espèrent que la poussière soulevée retombera sur eux, car elle porte chance.

Les hordes de Genghis Khan et de ses descendants avaient conquis un empire jusqu'en Europe. Huit cent ans après, le Naadam est l'occasion pour les Mongols de célébrer chaque année les "trois vertus viriles" qui ont fait leur gloire: le tir à l'arc, le talent de cavalier et la lutte à mains nues.

La chaleur de l'été est la bienvenue après les hivers longs et rigoureux de la steppe.

Ce sont eux qui ont fait de Togtokhsuren un cavalier: ses parents éleveurs l'ont envoyé gagner de l'argent sur le dos de ses montures après avoir perdu tout leur bétail durant le terrible hiver de 2010, qui a tué des millions d'animaux.

Togtokhsuren entend désormais consacrer sa vie aux chevaux: plus grand, il veut devenir coach pour les jeunes jockeys. Ainsi, il est sûr de monter à cheval toute sa vie.

Sa famille n'est déjà plus qu'un souvenir: "Je ne sais pas de quoi vivent mes parents", dit-il, la mine si sérieuse qu'on lui donnerait plusieurs années de plus.

"Ma mère ne me manque pas, parce que cela fait cinq ans que je vis avec mon coach", ajoute-t-il.

Il ne dira pas combien il gagne, mais les enfants-jockeys de Mongolie touchent en général 500.000 tugrik (environ 230 euros) par mois, une somme qui va à leurs parents, tandis que leur coach leur assurent la nourriture et l'école.

Ils sont motivés: un premier prix dans une course nationale leur assure 20% des 15 millions de tugrik de la récompense, et souvent plus de la part de leurs sponsors.

Mais le danger les guette: des enfants-jockeys sont morts dans des courses, d'autres ont été grièvement blessés, et leur sort a attiré l'attention d'agences de l'ONU comme l'Organisation internationale du travail ou l'UNICEF.

Les chevaux mongols sont réputés pour leur endurance et les distances qu'ils parcourent en course sont sans commune mesure avec celles connues en Occident.

Aux épreuves de 2004, Togtokhsuren était arrivé troisième et quatrième. Mais cette année, ç'a été la déroute: 30e à l'épreuve des étalons âgés de six ans --un galop de 15 kilomètres-- et 54e sur 172 à l'épreuve réservée aux étalons de cinq ans, un véritable marathon de 23 kilomètres.

Et il a dû renoncer à l'Ikh-Nas, la course, de 23 km également, réservée aux montures de plus de six ans.

"A cause de la sécheresse. Mon cheval était trop faible, il n'a pas pu concourir cette année", dira-t-il. Les pluies se sont faites trop rares ces derniers mois sur la steppe, où l'herbe fraîche a manqué aux bêtes.

Source : AFP

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