Le Premier ministre yéménite annonce la libération de la province d'Aden

  • Des comabattants yéménites loyaux au président en exil Abd Rabbo Mansour Hadi déploie un drapeau du pays, à Aden, le 16 juillet 2015
    Des comabattants yéménites loyaux au président en exil Abd Rabbo Mansour Hadi déploie un drapeau du pays, à Aden, le 16 juillet 2015 AFP - SALEH AL-OBEIDI
  • Des combattants yéménites fidèles au président en exil Abedrabbo Mansour Hadi devant un bâtiment endommagé à Aden, le 15 juillet 2015
    Des combattants yéménites fidèles au président en exil Abedrabbo Mansour Hadi devant un bâtiment endommagé à Aden, le 15 juillet 2015 AFP/Archives - SALEH AL-OBEIDI
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Centre Presse Aveyron

Le Premier ministre yéménite en exil à Ryad a annoncé vendredi la "libération" de la province d'Aden, dans le sud du pays, après quatre mois de combats intenses avec les rebelles chiites et leurs alliés.

"Le gouvernement annonce la libération de la province d'Aden en ce premier jour de l'Aïd el-Fitr", a écrit Khaled Bahah sur sa page Facebook, en référence à la fête musulmane qui marque la fin du mois de jeûne du ramadan, et "nous allons travailler à restaurer la vie à Aden et dans toutes les villes libérées, et y rétablir l'eau et l'électricité".

Aucune source indépendante ne pouvait cependant confirmer dans l'immédiat ces affirmations.

Depuis quatre mois, ce pays pauvre de la péninsule arabique est le théâtre d'un conflit dévastateur opposant d'un côté les forces gouvernementales et leurs alliés, soutenus par les frappes aériennes d'une coalition arabe menée par Ryad, de l'autre les rebelles chiites Houthis appuyés par des soldats restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh.

Les forces pro-gouvernementales ont lancé mardi une offensive dans la ville d'Aden, la première depuis l'entrée fin mars des rebelles dans la cité, qui avait forcé le président Abd Rabbo Mansour Hadi et le gouvernement à fuir en Arabie saoudite.

Cette contre-offensive, baptisée Golden Arrow, a été menée par une coalition anti-rebelles nommée "Résistance populaire" et soutenue par des renforts entraînés et armés par Ryad.

"A partir d'Aden, nous reprendrons tout le Yémen", a martelé jeudi soir le président Hadi dans un discours télévisé. Ce sera "la clef pour le salut" du pays, a-t-il ajouté en félicitant ses partisans pour leur "résistance".

Le porte-parole du gouvernement Rajeh Badi avait annoncé mercredi un départ imminent de plusieurs ministres pour Aden. La délégation, composée des ministres de l'Intérieur Abdo al-Houdaithi, des Transports Badr Baslameh et du vice-ministre de la Santé Nasser Baoum, aura pour mission d'"évaluer la situation et l'ampleur des destructions", a indiqué M. Badi.

Mais selon un responsable provincial interrogé jeudi par l'AFP "aucun ministre (...) n'est arrivé à Aden". Le chef de la sécurité à l'aéroport de la ville, Abdallah Qaëd, a affirmé de son côté aux journalistes qu'"aucun avion" ne s'était posé à l'aéroport.

- Crise humanitaire -

L'agence de presse Saba, sous le contrôle du gouvernement en exil, a indiqué que des combattants sudistes et des troupes loyales au gouvernement avaient pris jeudi le quartier de Moualla, à Aden, où les rebelles opposaient une farouche résistance.

Les combattants pro-Hadi, qui avaient repris mardi l'aéroport d'Aden dans le quartier de Khor Aksar, ont également chassé les rebelles d'une route reliant Aden à Wahat, dans la province voisine de Lahj, a-t-elle ajouté.

A la faveur d'une offensive lancée en juillet 2014 de leur fief de Saada (nord), les Houthis et leurs alliés avaient réussi à prendre de vastes pans de territoire, dont la capitale Sanaa, avant de prendre pied à Aden.

L'Arabie saoudite, poids lourd de la région et voisine du Yémen, a pris le 26 mars la tête d'une coalition arabe avec l'objectif affiché d'empêcher les rebelles de prendre le contrôle de tout le pays et, par extension, l'Iran, qui soutient les rebelles, d'élargir son influence à ses frontières.

Le conflit a fait plus de 3.200 morts, dont une moitié de civils, depuis mars, selon l'ONU.

Environ 80% de la population -soit 21 millions de personnes- ont besoin d'aide ou de protection et plus de 10 millions ont du mal à se nourrir ou à trouver de l'eau, de même source.

Cette situation dramatique avait entraîné des appels à une trêve humanitaire, après une première pause de cinq jours dans les combats mi-mai.

Cette trêve, annoncée la semaine dernière par l'ONU pour permettre l'acheminement d'une aide humanitaire cruciale, ne s'est cependant jamais matérialisée.

Source : AFP

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