Merkel plaide au Bundestag pour une aide à la Grèce, alternative au "chaos"

  • La chancelière allemande Angela Merkel en session plénière au Bundestag à Berlin, le 17 juillet 2015
    La chancelière allemande Angela Merkel en session plénière au Bundestag à Berlin, le 17 juillet 2015 AFP - TOBIAS SCHWARZ
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Centre Presse Aveyron

La chancelière Angela Merkel a plaidé d'un ton inhabituellement dramatique devant le Bundestag pour une nouvelle aide à la Grèce, de plus de 80 milliards d'euros, certes "dure" pour toute la zone euro mais seule solution alternative au "chaos".

"Il ne fait aucun doute que le résultat de lundi matin est dur pour les gens en Grèce, mais aussi pour les autres", a lancé Mme Merkel devant les députés allemands, qui devaient largement donner leur feu vert à la négociation d'un troisième plan d'aide.

La chancelière a souligné que d'un côté cet accord, résultat d'une "dernière tentative" de négociations, demandait "une solidarité sans précédent" aux uns en contrepartie "d'exigences sans précédent" pour la Grèce.

Mais "nous agirions de manière complètement irresponsable si nous n'essayions pas de prendre cette voie", a-t-elle dit, car "l'autre option serait le chaos assuré" et aurait vu le pays "saigné à blanc".

"Nous n'avons pas simplement pris une décision sur la Grèce, nous avons pris une décision pour une Europe forte et une zone euro forte" selon la chancelière, qui plaidait auprès des députés réunis en séance exceptionnelle pour un mandat de négociations donné à son gouvernement sur un nouveau paquet financier en échange de réformes en Grèce.

Son vice-chancelier, le ministre de l'Economie social-démocrate, Sigmar Gabriel, a estimé qu'en trouvant un accord à l'arraché sur le principe d'une telle aide lundi, les Européens avaient échapper à "une division de toute l'Europe", qui aurait conduit à "une crise beaucoup plus grave".

"Je sais que beaucoup d'entre vous ont des doutes et des inquiétudes (...), personne ne peut les balayer de la main", a assuré Mme Merkel en direction des députés, dont une cinquantaine sur 311 dans son camp conservateur devraient voter non. Ils ont de sérieux doutes quant à la volonté d'Athènes à se tenir aux termes de l'accord et sont réticents à engager de nouveaux fonds allemands.

Mme Merkel, accusée en Grèce et par beaucoup d'autres Européens d'avoir dicté des conditions insoutenables aux Grecs, a commencé son allocution d'une vingtaine de minutes par un hommage à la population grecque et aux sacrifices qu'on lui impose.

"Imaginons un instant ce que cela signifierait si chez nous en Allemagne des retraités désespérés faisaient la queue devant les banques fermées et attendaient qu'on leur verse leurs 120 euros de pension hebdomadaire", a-t-elle lancé.

Pour autant, l'Allemagne n'était pas prête, et ne l'est toujours pas, à "dénaturer les traités", par exemple en consentant à tailler dans la dette grecque, parce qu'alors "ils ne vaudraient plus rien". Or autant qu'une "communauté de responsabilité", l'Europe est "une communauté de droit", a martelé la chancelière.

Source : AFP

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