Fusillade à Chattanooga: un 5e militaire est décédé, le tueur reste une énigme

  • Le centre de recrutement militaire de Chattanooga, le 17 juillet 2015
    Le centre de recrutement militaire de Chattanooga, le 17 juillet 2015 AFP - EDEN WOLDEAREGAY
  • Mémorial aux victimes de la fusillade de Chattanooga, le 17 juillet 2015
    Mémorial aux victimes de la fusillade de Chattanooga, le 17 juillet 2015 AFP - EDEN WOLDEAREGAY
  • Un panneau sur l'autoroute près de Chattanooga, au Tennessee, après la fusillade qui a coûté la vie à 5 militaires, le 17 juillet 2015
    Un panneau sur l'autoroute près de Chattanooga, au Tennessee, après la fusillade qui a coûté la vie à 5 militaires, le 17 juillet 2015 AFP - EDEN WOLDEAREGAY
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Centre Presse Aveyron

Un cinquième militaire est décédé samedi des suites de ses blessures après la fusillade de Chattanooga jeudi, une attaque qui a déclenché un renforcement des mesures de sécurité autour des bases militaires dans plusieurs Etats.

Les gouverneurs de l'Oklahoma et du Texas ont été samedi les premiers à autoriser les personnels de la Garde nationale à porter des armes sur les bases dans leurs Etats, ce qui n'était pas autorisé jusqu'à présent.

Au total, quatre membres des Marines et un marin ont été tués lors de l'attaque de jeudi, qui a fait deux autres blessés, un recruteur des Marines et un policier.

Les US Marines sont un corps d'élite de l'armée américaine, distinct de l'US Navy.

Le tireur, identifié comme Mohammad Youssuf Abdulazeez, 24 ans, a été abattu sur place par la police. Ses motivations restent pour l'heure inconnues et les enquêteurs restent perplexes devant son parcours hétéroclite.

Les autorités, qui n'excluent pas un possible acte de "terrorisme intérieur", tentent de mieux cerner sa personnalité et s'intéressent notamment à un déplacement en Jordanie de ce jeune homme qui semblait sans histoire et n'était pas particulièrement surveillé.

Il vivait dans une banlieue calme de Chattanooga, ville d'environ 165.000 habitants du Tennesse (sud), mais a passé "près de sept mois l'an dernier" en Jordanie, a expliqué le New York Times vendredi, citant un haut responsable anonyme du renseignement.

Les enquêteurs épluchent les données de ses ordinateur, téléphone et comptes sur les réseaux sociaux pour savoir s'il n'aurait pas été en contact avec des organisations extrémistes durant son séjour dans le pays, ou s'il ne se serait pas rendu dans des pays limitrophes comme la Syrie.

"Je suis confiant, j'ai discuté avec le FBI et toutes les personnes en charge de l'enquête et elles ne négligeront aucune piste. Il leur faut maintenant voir quel sera la prochaine étape pour imbriquer toutes les pièces du puzzle et essayer de comprendre", a dit samedi le maire de la ville, Andy Berke, sur CNN.

Mohammad Youssuf Abdulazeez semblait avoir ouvert un blog qui ne contenait pas d'éléments montrant une radicalisation, ni de menaces. Il n'avait eu affaire à la police qu'une fois, lorsqu'il a été arrêté en avril pour conduite sous l'influence de la drogue ou de l'alcool et il devait passer devant le tribunal pour cette incartade le 30 juillet.

- Son père surveillé -

Diplômé en ingénierie de l'université du Tennessee à Chattanooga en 2012, il a aussi été embauché durant 10 jours en 2013 dans une centrale nucléaire de l'Ohio (nord) mais n'avait pas été gardé car il ne remplissait pas les conditions requises pour y travailler, selon l'exploitant de la centrale.

Si Mohammad Youssuf Abdulazeez n'avait pas été repéré par les autorités, son père, Youssuf S. Abdulazeez, né en Palestine, avait lui un temps fait l'objet d'une surveillance après avoir donné de l'argent à des associations apparentées au Hamas, groupe islamiste que les Etats-Unis classent parmi les organisations terroristes, selon le Washington Post.

Son père semblait aussi avoir des antécédents de violence et sa mère avait fait une demande de divorce en 2009, qu'elle a ensuite abandonnée, se plaignant d'être battue régulièrement par son mari.

L'agent du FBI Ed Reinhold, en charge de l'enquête, n'a pas trouvé de lien avec d'éventuels complices jihadistes, mais le président de la commission de la Sécurité intérieure de la Chambre des représentants, Michael McCaul, a quant à lui affirmé que l'attaque avait été "inspirée par l'EI".

Jeudi, Mohammad Youssuf Abdulazeez s'est attaqué d'abord à un bureau de recrutement des Marines avant de se diriger vers un centre de réservistes. Là, muni d'au moins "deux armes longues" (fusil, kalachnikov ou fusil à pompe) il a tiré "en longues rafales", parvenant à tuer au total cinq militaires alors qu'il était déjà sous le feu nourri de la police.

Le secrétaire à la Défense Ashton Carter a approuvé vendredi des mesures visant à "renforcer davantage la protection" des installations militaires.

"Armer les membres de la Garde nationale sur ces bases sera non seulement dissuasif pour ceux qui voudraient faire du mal à nos soldats, mais cela leur permettra aussi de protéger les vies de ceux qui travaillent sur ces bases", a souligné le gouverneur du Texas, Greg Abbott.

Source : AFP

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