Écrivain public: de la lettre d’amour aux appels d’offres

  • Carole Rongier est aussi écrivain tout court. Elle a publié «L’empreinte de ta vie» en 2010 et «Insentiment, temps des motions» l’année suivante.
    Carole Rongier est aussi écrivain tout court. Elle a publié «L’empreinte de ta vie» en 2010 et «Insentiment, temps des motions» l’année suivante. Centre Presse
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Emilie Le Coarer

Rencontre avec Carole Rongier, écrivain public. La jeune femme aide aussi bien les particuliers que les entreprises à formaliser ce qui est parfois compliqué à coucher sur le papier.

Carole Rongier est un peu scribe. L’un des plus anciens métiers au monde. Installée avec son mari et leurs quatre enfants au Monastère, elle est écrivain public depuis bientôt 5 ans. Âgée de 33 ans, elle prend la plume à la place de ceux qui sont fâchés avec leur stylo. Elle les aide aussi bien pour leurs documents personnels que pour l’administratif. «Mes clients sont soit des gens qui n’ont pas le temps, soit des gens qui ont des difficultés à écrire soit des gens en recherche d’emploi», précise la jeune maman. Ainsi, elle rédige CV, lettres de motivation, courriers divers... Parmi eux, la lettre d’amour, le plus souvent pour des messieurs. «Ils sont souvent trop directs, il faut savoir un peu enjoliver!», s’amuse-t-elle. Autre document intime, le discours familial.  «Parmi mes clients, il y a une famille qui fait appel à moi pour les anniversaires. Ils me disent ce qu’ils voudraient exprimer et je le transcris»

Connaissances des lois

La trentenaire, qui a notamment suivi des études littéraires, peut en outre se targuer de solides connaissances des lois. Utiles pour le suivi administratif. «Certains sont peut-être un peu trop gentils et ne connaissent pas très bien leurs droits, alors que moi, on ne peut pas me dire n’importe quoi!», s’exclame la jeune femme, combative. Mais parfois, sa mission dépasse largement le cadre de l’écrit. «Nous les écrivains publics on est des psychologues!» sourit-elle. «La plupart des gens viennent me voir pour parler, bien plus que pour avoir un travail écrit derrière». Et de constater: «Ils sont tout à fait capables de faire certaines choses eux-mêmes mais ils cherchent le côté humain car il y en a de moins en moins dans notre société.»

L’humain avant tout

L’humain, un des chevaux de bataille de l’écrivain qui fait «beaucoup de bénévolat auprès des particuliers en difficulté», avec une permanence le lundi matin. La jeune femme intervient aussi dans les entreprises, où là aussi, sa mission dépasse le cadre de l’écriture. Elle y rédige contrats, documents type, comptes rendus d’entretiens et autres appels d’offres. Mais, après avoir suivi des formations complémentaires, elle aide aussi les sociétés à opter pour le numérique plutôt que pour le papier et pour le bien-être des salariés, un autre de ses combats. Polyvalente, Carole Rongier ne manque donc pas de travail. Et, ironie du sort, c’est sur le bouche-à-oreille, qui fonctionne à plein régime, que repose l’activité de cette professionnelle de l’écrit.

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