Placido Domingo, coach vocal de luxe pour chanteurs en quête de gloire

  • Le ténor espagnol Placido Domingo parle au ténor français Julien Behr lors d'une répétition au Royal Opera House à Londres le 17 juillet 2015
    Le ténor espagnol Placido Domingo parle au ténor français Julien Behr lors d'une répétition au Royal Opera House à Londres le 17 juillet 2015 AFP - NIKLAS HALLE'N
  • Le ténor espagnol Placido Domingo parle avec le ténor français Julien Behr à Londres le 17 juillet 2015
    Le ténor espagnol Placido Domingo parle avec le ténor français Julien Behr à Londres le 17 juillet 2015 AFP - NIKLAS HALLE'N
  • Le ténor français Julien Behr au Royal Opera House à Londres le 17 juillet 2015 Le ténor français Julien Behr au Royal Opera House à Londres le 17 juillet 2015
    Le ténor français Julien Behr au Royal Opera House à Londres le 17 juillet 2015 AFP - NIKLAS HALLE'N
  • La soprano sud-africaine Noluvuyiso Mpofu pose pendant une répétition au Royal Opera House à Londres le 17 juillet 2015
    La soprano sud-africaine Noluvuyiso Mpofu pose pendant une répétition au Royal Opera House à Londres le 17 juillet 2015 AFP - NIKLAS HALLE'N
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Centre Presse Aveyron

Il bat la mesure, agite les mains, interrompt le chant pour distiller conseils et instructions: au Royal Opera House de Londres, Placido Domingo met son expérience au service de jeunes chanteurs lyriques qui rêvent de marcher dans les pas du ténor de légende.

"Buenos dias!" lance le chanteur français Julien Behr en entrant dans la salle de répétition pour une séance de coaching avec le maestro espagnol de 74 ans.

Julien, 32 ans, fait partie des onze finalistes venus des quatre coins du monde pour participer dimanche à la finale d'Operalia, rediffusée sur Euronews. Le concours, organisé pour la première fois à Londres, a été créé en 1993 par Placido Domingo pour débusquer les nouveaux talents de l'art lyrique.

Près du piano, debout à quelques mètres du ténor assis sur un tabouret, Julien entame un extrait du "Faust" de Charles Gounod. Avant d'être subitement interrompu.

"Il faut de l'émotion! Plus de joie aussi!", coupe, en français, Placido Domingo, en plaçant la main sur son cœur pour évoquer la scène où le héros se rend compte qu'il est amoureux de Marguerite.

"Il faut faire plus naturel", poursuit le ténor, aussi baryton et chef d'orchestre.

Julien, passé par l'Opéra national de Paris, acquiesce consciencieusement et reprend l'aria "Salut! Demeure chaste et pure".

Pour le chanteur, les conseils du maestro sont inestimables. "Tout ce qu'il peut dire, pour moi c'est l'Evangile", confie-t-il à l'AFP. "Sur la musique, sur les émotions, c'est très intéressant", ajoute-t-il, citant l'exemple de "Faust".

"C'était vraiment intéressant parce que c'est un rôle qu'il a souvent fait sur scène. Il a un français exceptionnel donc il a chante la plupart des grandes rôles du répertoire français".

- "Le talent seul ne suffit pas" -

Le concours Operalia est ouvert aux chanteurs de 18 à 32 ans, et reçoit chaque année un millier de candidatures. Quarante chanteurs, présélectionnés sur la base d'enregistrements, doivent ensuite s'affronter jusqu'à la finale.

"J'ai toujours eu un intérêt particulier pour les jeunes chanteurs prometteurs, et j'ai beaucoup réfléchi aux énormes difficultés que ces artistes rencontrent quand ils commencent leur carrière", explique Placido Domingo.

"Je me suis rendu compte que le talent seul ne suffit pas. Il est également essentiel pour les jeunes chanteurs de susciter l'attention des impressarios, des managers, des directeurs de casting, des chefs d'orchestre".

Operalia, dont le jury est constitué de professionnels du secteur, a permis à d'anciens lauréats, comme Erwin Schrott, Nina Stemme, Rolando Villazón ou Sonya Yoncheva, d'accéder à la notoriété, autant d'exemples que les jeunes participants rêvent de suivre.

"Il faut se montrer, montrer son talent, et espérer trouver quelqu'un qui saura entendre ce qu'on a de spécial", explique Noluvuyiso Mpofu, une candidate de 24 ans venue d'Afrique du Sud.

Le jeune femme a commencé à chanter du gospel à l'église, avant de faire de la chorale, puis finalement de l'opéra. Dimanche, elle affrontera le jury forte du soutien de sa famille, mais pas seulement: sa candidature a déclenché une vague d'enthousiasme en Afrique du Sud.

"Il y a des gens dans tout le pays qui m'encouragent, c'est complètement incroyable", dit-elle.

Noluvuyiso chantera "E strano, è strano... Sempre libera", un extrait de La Traviata de Verdi, son "premier amour" en musique, et qu'elle espère, "du fond du cœur, (...) partager avec le public".

Source : AFP

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