Reportage. Depuis 1930, elle fait tourner la tête des petits et des grands. La caravane publicitaire attire le public au moins autant que la course. J’ai embarqué avec Haribo le temps d’une étape. Délirant !
Vendredi 8h30, parking du cirque à Muret, les six voitures Haribo sont déjà alignées. Prêtes à repartir pour la treizième étape en direction de Rodez. Départ prévu à 10h20 pétantes. Haribo démarre avec le premier wagon de marques.
La quinzaine de caravaniers s’active pour lustrer les véhicules, recharger les stocks de bonbons. Puis prend un café. La veille, ils sont restés coincés jusqu’à 20heures sur le plateau de Beille. Bloqués par la grêle. Alors dans les rangs, la fatigue se fait sentir. Mais pas le temps de s’apitoyer, aujourd’hui encore il faut "vendre du rêve", décrocher des sourires aux dizaines de milliers de spectateurs massés sur le bord des routes sur quelque 200 kilomètres. En tout, six heures de show dont on ne sort pas indemne.
Quelques minutes avant que ne retentisse la sirène du départ, je grimpe dans la voiture ouvreuse de Haribo. Harnachée sur un plateau de deux mètres sur deux, c’est debout que je vais avaler les six heures de route, à 30 km/h de moyenne par une température de 38 °C. Pas de pause sauf urgence. C’est dit. Chaque dos-d’âne me fait décoller, chaque virage me projette contre les parois. Rester debout: c’est du sport. En témoignent les courbatures et les bleus du samedi matin.
Adoubé comme une rock star
La musique, branchée à fond, s’arrête régulièrement pour lancer le fameux "Haribo c’est beau la vie, pour les grands et les petits", repris en chœur par le public. Embarquer avec Haribo, c’est la certitude d’amasser des sourires par milliers. La marque allemande sur le Tour a des airs de rock star planétaire. Sur son passage, on hurle son nom, on danse, on chante, on s’agite. Sans doute plus que pour d’autres. Dès les premiers kilomètres, je me laisse happer par l’ambiance. Une vague d’amour énorme qui me dépasse, on m’avait prévenue. Indescriptible, un peu magique aussi.
Un gros coup de mou me guette sur les coups de midi. Mais pas de répit, je continue à lancer des coucous aux petits et grands, déchaînés sur le bas-côté. Eux lorgnent mes mains à l’affût des (très attendus) bonbons. Manque de bol, rien n’est distribué depuis la première voiture. Je n’échapperai d’ailleurs pas à quelques insultes et aux réactions agressives de quelques frustrés n’ayant pas vu arriver les cinq voitures suivantes qui, elles, jettent par-dessus bord des paquets à gogo. En tout, chaque hôtesse se déleste de... 500 kg de bonbons par jour. Rien que ça !
Courbatures et coups de chaud
Pourtant, impossible de passer à côté de ces nerveux, qui redoublent d’imagination et de stratégie pour en attraper le maximum. Le mari à droite, la femme à gauche, les enfants 50 mètres plus loin. Certains viennent pour remplir les sacs et ne s’en cachent pas. D’autres ne manquent pas de se bagarrer pour un fichu paquet de bonbons. Mais ceux-là, aussi décevants soient-ils, ne parviennent pas à gâcher la fête. De ces six heures, on ne retient que la véritable folie populaire. Bon, pour être honnête... les coups de soleil et le mal de crâne aussi.
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