Toshiba: le patron va jeter l'éponge, l'action s'envole

  • Hisao Tanaka, patron du conglomérat japonais Toshiba le 29 mai 2015 s'adresse à la presse au siège du groupe à Tokyo
    Hisao Tanaka, patron du conglomérat japonais Toshiba le 29 mai 2015 s'adresse à la presse au siège du groupe à Tokyo AFP/Archives - YOSHIKAZU TSUNO
  • L'action Toshiba bondissait à la Bourse de Tokyo le 21 juillet 2015 dans la perspective de la démission de son président
    L'action Toshiba bondissait à la Bourse de Tokyo le 21 juillet 2015 dans la perspective de la démission de son président AFP/Archives - YOSHIKAZU TSUNO
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Centre Presse Aveyron

L'action du conglomérat japonais Toshiba bondissait de près de 6% mardi matin à la Bourse de Tokyo, dans la perspective de la démission du PDG au lendemain de la confirmation de maquillages comptables que les investisseurs espèrent terminés.

Le titre a débuté sur un gain de 2,97% avant de s'élever de 5,79% à 398,6 yens, alors que le patron, Hisao Tanaka, risque d'annoncer dès mardi son départ, suite à la publication d'un rapport le jugeant au moins en partie responsable d'une série d'inexactitudes de présentation des résultats financiers.

Lui et deux de ses prédécesseurs à la tête de Toshiba ont été nommément mis en cause par un comité d'experts indépendants mandatés pour enquêter sur des irrégularités comptables chiffrées à un total de plus d'un milliard d'euros sur plusieurs années.

"Nous avons mis au jour le fait que des irrégularités comptables ont été commises continuellement" et "cela a été fait sur des décisions de la direction", est-il écrit dans un rapport remis lundi à Toshiba qui en a rendu public un résumé avant la version intégrale attendue dans la journée de mardi.

Dans le document de synthèse consulté par l'AFP, M. Tanaka est personnellement accusé d'avoir demandé de différer des pertes, de même que son prédécesseur Norio Sasaki, désormais au poste de vice-président du conseil d'administration. Une conférence de presse de M. Tanaka aura lieu mardi.

L'actuel conseiller spécial de la direction, Atsutoshi Nishida, qui était patron avant MM. Sasaki et Tanaka, est lui aussi considéré comme coupable des mêmes pratiques de pression sur des collaborateurs pour leur faire dissimuler des mauvais chiffres.

- Avant une enquête officielle -

Le résultat de ces investigations, entre autres fondées sur l'audition de salariés du groupe soumis aux ordres de la hiérarchie, pourrait provoquer l'annonce dès mardi de la démission des trois hommes.

Ce qui apparaissait au départ, en avril, n'être qu'un petit lot d'erreurs fortuites dans l'imputation de pertes relatives à des chantiers vire désormais au scandale de malversations volontaires touchant les piliers de l'entreprise, dont les activités des cartes mémoires, des ordinateurs ou encore des téléviseurs.

En toute logique, devrait débuter sous peu une enquête, officielle cette fois, des autorités financières et boursières.

Les donneurs d'ordres de la Bourse de Tokyo, qui avaient déjà été abreuvés de fuites innombrables dans la presse sur le montant des pertes et le rôle des patrons successifs, avaient sanctionné l'action sans même attendre la confirmation des montants en jeu.

Le titre a dévissé d'un quart de sa valeur depuis le début de la crise en avril avec un communiqué de Toshiba annonçant un audit interne sur ses comptes. Le groupe avait été alerté de possibles inexactitudes par les autorités financières.

Après une première évaluation des éventuels manquements concernant des calculs de dépréciations et provisions sur les années antérieures, le groupe a décidé de reporter la présentation de ses résultats financiers de 2014/2015 avant de nommer un comité indépendant pour éplucher les comptes antérieurs. C'est le rapport de cette instance ad hoc qui a été remis lundi.

Entre-temps, Toshiba, un conglomérat tentaculaire qui fabrique aussi bien des puces d'ordinateurs que des lave-linge, téléviseurs, ordinateurs, ascenseurs, robots ou réacteurs nucléaires, avait demandé à ses près de 600 filiales de passer leurs états financiers et méthodes au peigne fin.

Le groupe avait sur cette base estimé que ses erreurs se montaient à environ 55 milliards de yens (400 millions d'euros), une somme qui était donnée "provisoirement" et pouvait, prévenait-il, être remise en cause par les experts extérieurs désignés par lui-même.

Or c'est précisément ce que ces derniers ont fait en estimant que les irrégularités étaient quasiment égales au triple de cette somme.

kap/uh/myl

Source : AFP

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