Turquie: hommage en pleurs et en colère aux victimes de l'attentat de Suruç

  • Les funérailles des victimes de l'attentat suicide de Suruç, attribué par les autorités turques au groupe Etat islamique, le 21 juillet 2015 à Gaziantep
    Les funérailles des victimes de l'attentat suicide de Suruç, attribué par les autorités turques au groupe Etat islamique, le 21 juillet 2015 à Gaziantep AFP - BULENT KILIC
  • Les funérailles des victimes de l'attentat suicide de Suruç, attribué par les autorités turques au groupe Etat islamique, le 21 juillet 2015 à Gaziantep
    Les funérailles des victimes de l'attentat suicide de Suruç, attribué par les autorités turques au groupe Etat islamique, le 21 juillet 2015 à Gaziantep AFP - BULENT KILIC
  • Des jouets que des militants kurdes, tués dans une attaque suicide,  prévoyaient d’emmener en Syrie, accrochés sur les lieux-mêmes de l'attentat, à Suruç, le 21 juillet 2015
    Des jouets que des militants kurdes, tués dans une attaque suicide, prévoyaient d’emmener en Syrie, accrochés sur les lieux-mêmes de l'attentat, à Suruç, le 21 juillet 2015 AFP - ILYAS AKENGIN
Publié le
Centre Presse Aveyron

Ils s'accrochent aux cercueils, crient des slogans antijihadistes ou pleurent, simplement. Mardi, familles et proches ont rendu un dernier hommage poignant aux victimes de l'attentat suicide qui a fait au moins 32 morts près de la frontière syrienne.

Vingt-cinq cercueils enveloppés dans un drap rouge ont été alignés dans la cour d’une mosquée de Gaziantep, à quelques dizaines de kilomètres de Suruç, dont le centre culturel a été la cible de l'attaque attribuée par les autorités turques au groupe Etat islamique (EI). Sur chacun d'eux, une feuille portant le nom d'une victime.

Tout autour se sont regroupés des centaines de parents et d'amis des jeunes militants de la cause kurde visés par l'attentat. Parmi eux, une femme sanglote bruyamment en saisissant celui du fils qu'elle vient de perdre. D'autres cachent leur douleur aux photographes, dont celui de l'AFP, en enfouissant leur visage dans les linceuls.

La plupart des victimes sont âgées d'une vingtaine d'années à peine. A 17 ans, Pirinc Okan, originaire de la ville méridionale d'Antakya, était probablement le plus jeune d'entre eux, ainsi que l'écrit le quotidien Hürriyet.

Dans un autre cercueil, un étudiant de la prestigieuse école des Beaux-Arts d’Istanbul. Plus loin, celui d'un professeur d'anglais de 28 ans, venu de l'extrême sud de la Turquie.

L'émotion des proches des victimes domine, mais leur colère ne tarde pas à déborder. Certains scandent des slogans hostiles au groupe Etat islamique. "L'EI meurtrier !", "le peuple fera payer les auteurs de l'attaque !".

D'autres s'en prennent au gouvernement islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, accusé de ne pas avoir assez sévi contre ce groupe radical.

- Des jouets suspendus -

Après avoir été autopsiés et remis aux familles, les 25 corps ont quitté Gaziantep pour des funérailles organisées dans toute la Turquie. Certaines victimes étaient venues de Van (est), de Kayseri (centre), Suruç ou encore d'Istanbul.

Ces jeunes militants de la Fédération des associations des jeunes socialistes (SGDF), tous proches de la cause kurde, s’étaient rendus à Suruç pour aider à la reconstruction de la ville syrienne de Kobané, "libérée" par les milices kurdes de Syrie en janvier après quatre mois d'intenses combats contre les jihadistes.

Leurs photos, prises avant l'attentat, sont largement partagées sur les réseaux sociaux. La plupart montre des garçons et des filles souriants, en train de déjeuner dans le jardin du centre culturel peu de temps avant la déflagration.

La SGDF a entamé sur internet une campagne sous le mot clé turc #iyiolmayacagim (#je ne vais pas être bon), une forme d'avertissement.

"Nous ressentons la douleur de nos camarades assassinés… Mais ces larmes de crocodile ne nous empêcheront pas de défendre nos droits", a indiqué l'organisation sur sa page Facebook en réaction au message de douleur transmis par le gouvernement quelques heures après l'explosion.

Au même moment qu'à Gaziantep, une cérémonie a été organisée sur les lieux-mêmes de l'attentat, à Suruç. En guise d'hommage, le cortège a accroché les jouets que les militants prévoyaient d’emmener en Syrie.

Depuis la mi-journée, une poupée et un éléphant rose en peluche pendent ainsi mollement, accrochés à un drapeau aux armes de la SGDF.

Source : AFP

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