900 kilomètres à pied pour sensibiliser aux besoins des personnes âgées

  • 900 kilomètres à pied pour sensibiliser aux besoins des personnes âgées
    900 kilomètres à pied pour sensibiliser aux besoins des personnes âgées
Publié le
Centre Presse Aveyron

Rencontre. A Rodez le 15 mai dernier, Jean Ricard vient de boucler son tour de France à la rencontre des personnes âgées, des familles, des anciens, pour recueillir leurs impressions sur un domaine «où il reste encore beaucoup à faire».

De passage à Rodez le 15 mai dernier, un ancien directeur de maison de retraite a achevé vendredi à Paris un tour de France entamé il y a trois mois et demi, et effectué en grande partie à pied, pour interpeller les pouvoirs publics à propos des besoins d'accompagnement des personnes âgées.

Jean Ricard, 58 ans, a été directeur d'établissements sociaux et médico-sociaux pendant plus de trente ans, dont 15 ans en gériatrie, jusqu'à ce qu'il soit victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) il y a 18 mois. Une fois rétabli, il a décidé d'entreprendre ce périple dans "25 ou 26 départements", a-t-il expliqué devant la presse à son arrivée à Paris après plus de 900 kilomètres à pied, le reste ayant été effectué en train, autocar ou voiture.

"lndifférence" des services de l'Etat

Au programme de ce délégué pour l'Alsace de l'AD-PA (association des directeurs au service des personnes âgées) depuis son départ le 11 avril de Mulhouse: 15 à 20 kilomètres de marche la journée, des étapes dans des Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) ou services d'aide à domicile, et une trentaine de "causeries" avec des élus, professionnels, bénévoles... "Les invitations étaient très larges mais pas un seul représentant des Agences régionales de Santé ne s'est déplacé", a regretté M. Ricard, y voyant un signe de "l'indifférence" des services de l'Etat à cette cause. Lui qui rêve d'un "accompagnement des personnes âgées (qui) soit de la meilleure qualité possible" estime que l'Etat n'y met pas les moyens nécessaires.

"Quand une aide-soignante en maison de retraite est amenée à faire 14, jusqu'à 19 toilettes par jour..." soupire-t-il, déplorant aussi que l'aide pour le maintien à domicile se résume parfois à "un quart d'heure le matin pour le petit déjeuner, et un quart d'heure en fin de journée". Il relaie la demande de l'AD-PA d'un "plan emploi autonomie" qui permettrait de créer 200 000 emplois dans les maisons de retraite et services d'accompagnement à domicile, estimé à 7 milliards d'euros. A ses yeux, le projet de loi sur l'adaptation de la société au vieillissement, doté de 650 millions d'euros et devant être débattu en deuxième lecture à l'Assemblée nationale du 15 au 17 septembre, n'est pas à la hauteur des enjeux. "Il n'y a pas un mot" sur les maisons de retraite, et "sur le domicile, on bricole", assène-t-il.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?