Gironde: progression de l'incendie contenue, la lutte continue

  • Des pompiers tentent de maîtriser le feu qui ravage les forêts près de Pessac (sud-ouest de la France), le 26 juillet 2015
    Des pompiers tentent de maîtriser le feu qui ravage les forêts près de Pessac (sud-ouest de la France), le 26 juillet 2015 AFP - MEHDI FEDOUACH
  • Des colonnes de sapeurs-pompiers stationnés le 25 juillet 2015 à Saint-Jean-d'Illac
    Des colonnes de sapeurs-pompiers stationnés le 25 juillet 2015 à Saint-Jean-d'Illac AFP - MEHDI FEDOUACH
  • Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avec des pompiers le 26 juillet 2015 à Pessac
    Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avec des pompiers le 26 juillet 2015 à Pessac AFP - MEHDI FEDOUACH
  • Gironde : 550 hectares brûlés
    Gironde : 550 hectares brûlés AFP - I. Véricourt/P. Defosseux
  • Un pompier au milieu de la végétation calcinée le 26 juillet 2015 dans la forêt de Pessac
    Un pompier au milieu de la végétation calcinée le 26 juillet 2015 dans la forêt de Pessac AFP - MEHDI FEDOUACH
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Centre Presse Aveyron

L'incendie de forêt qui sévit depuis trois jours près de Bordeaux, l'un des plus importants en France depuis cinq ans, a connu une "faible" progression dimanche sous l'effet des vents, contenue par des moyens terrestres et aériens renforcés.

Selon un bilan actualisé vers 20H00, entre 560 et 580 hectares de pinède avaient été détruits par le feu depuis son départ vendredi à 14H30, près de Saint-Jean-d'Illac (20 km au sud-ouest de Bordeaux), mais la préfecture a évoqué en soirée une "amélioration de la situation".

Une troisième nuit de lutte attendait les quelque 650 sapeurs-pompiers ou militaires de la Sécurité civile qui se relayent, dont 300 renforts acheminés depuis samedi de toute la France et annoncés par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, venu au PC opérationnel dimanche matin.

Dans l'après-midi, 250 de ces soldats du feu ont été directement engagés, épaulés jusqu'à la nuit par sept avions, dont quatre Canadair et un Dash, pour attaquer immédiatement les reprises de flammes. Ils ont traité les zones, brûlées ou intactes, pour assurer "que le feu n'ait rien à manger", selon l'expression d'un pompier.

Livrant un bras-de-fer avec les pompiers, le feu avait été stabilisé avant l'aube dimanche, mais le préfet d'Aquitaine et de Gironde, Pierre Dartout, annonçait dans l'après-midi "des rafales de vent plus fortes" et un feu "progressant de nouveau, avec des sautes répétées et traitées immédiatement".

En soirée, il a pu de nouveau parler de "feu stabilisé". "Malgré des conditions météo défavorables, l'ensemble des moyens mis en oeuvre, tant terrestres qu'aériens, nous ont permis d'améliorer la situation" avec entre 560 et 580 hectares brûlés, une "augmentation relativement mesurée" par rapport au matin (530 hectares).

- Des sautes de feu vite traitées -

L'odeur âcre de bois brûlé, omniprésente aux premiers jours de l'incendie, demeurait en arrière-plan, mais moins puissante et poussée par les vents vers le nord, vers l'agglomération bordelaise. Dimanche soir, les conditions météo restaient "défavorables", selon la préfecture, même si une brève bruine amenait de la fraîcheur.

Bernard Cazeneuve, venu féliciter les pompiers, s'est fait expliquer le travail aux lisières du feu, un périmètre de 16 km. "Un feu compliqué, avec une interface forêt-habitation très forte, sur les deux tiers du périmètre", a expliqué le colonel Jean-Paul Decellières, chef des pompiers de Gironde. "Il ressurgit en fonction de la direction du vent". "Dès que vent se renforce cela réinflamme des zones sinistrés", a-t-il dit, prévoyant un combat "qui va durer un grand nombre de jours".

Luttant pied à pied avec le feu, adossés à des maisons évacuées distantes parfois de quelques mètres, sinon des flammes, du moins de la zone dangereuse, les pompiers sont parvenus au bout de trois jours de lutte à ce qu'aucune habitation soit atteinte.

Alternant les jets de lance, élargis, ou puissants, "en bâton", pour aller creuser et noyer les points chauds sous la terre, ils traitaient dimanche sur mesure les parcelles, certaines noires et fumantes jouxtant curieusement d'autres intactes, marque des caprices du vent et du feu.

- Pas encore de retour des évacués -

Par endroits, la lutte des pompiers laissait des traces saisissantes, comme un talus noirci au bord d'une étroite départementale et, de l'autre côté, un joli pavillon au vaste jardin, intacts... Ailleurs, c'est un poteau téléphonique en bois, calciné à la base, mais finalement sauvé des flammes, qui tenait à son câble, tel un pendu.

Aucune nouvelle évacuation n'était envisagée dimanche soir. Près de 600 personnes avaient dû quitter vendredi ou samedi des quartiers menacés de Pessac et Saint-Jean d'Illac, en grande majorité relogées chez des parents ou amis. Mais, "au nom du principe de précaution", "pas question qu'elles puissent réintégrer leur maison" dimanche soir, a affirmé le préfet.

Il a par ailleurs décidé "une zone d’interdiction temporaire de survol" aux abords de l'incendie, après que des survols de drone ont été signalés, des images aériennes du feu circulant sur internet.

Les causes de l'incendie de Saint-Jean-d'Illac restaient inconnues, l'enquête de gendarmerie ne privilégiant aucune hypothèse, criminelle ou accidentelle. Par contre, deux hommes sont en garde à vue depuis samedi soir, en lien avec un incendie survenu samedi après-midi à Naujac-sur-Mer, à 65 km au nord. Ce feu a détruit quelque 20 hectares de pins, mais surtout forcé à détourner deux Canadair de Saint-Jean-d'Illac pendant des heures.

L'incendie de Saint-Jean-d'Illac est l'un des plus importants des dernières années en Gironde, département recouvert à plus de 45% de forêt et où les multiples départs de feu ne sont pas rares l'été en une journée. En août 2012, un incendie avait détruit plus de 650 hectares de pins près de Lacanau, sans faire de victime.

Source : AFP

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