FDSEA et JA : une rentrée sous pression après un été chaud

  • Représentants de la FDSEA et des JA de l’Aveyron restent « mobilisés ».
    Représentants de la FDSEA et des JA de l’Aveyron restent « mobilisés ». Charles Leduc
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Charles Leduc

Agriculture. En ces temps de rentrée, les exploitants dressent le bilan des actions de l’été
et promettent de nouvelles manifestations, à Paris et à Bruxelles. Ils font aussi le point sur les dossiers du moment.

Même s’ils n’ont pas cessé de faire entendre leurs revendications ces dernières semaines, les syndicats agricoles majoritaires en Aveyron que sont la FDSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) préparent leur rentrée. Une rentrée que l’on peut résumer en un slogan : « On ne lâchera pas ! »

La portée des actions de l’été

Entouré des cadres de son syndicat et du président des JA, Dominique Fayel, le président de la FDSEA, revient, « d’une manière générale, sur les actions menées cet été », notamment dans les grandes surfaces du département. Globalement, et même s’il attend de voir comment évoluera la situation, il déclare, concernant le prix de la viande de porc achetée aux éleveurs, que cela « va être un peu mieux ». En revanche, s’agissant des prix du lait et de la viande bovine, il estime qu’« il reste beaucoup à faire », et prévient, dans la foulée : « On n’abandonnera pas nos objectifs ».

De leur « tournée » dans les rayons des grandes enseignes, les exploitants agricoles ont relevé « des progrès sur l’affichage des produits français ». « On n’est pas dupes ! » lâche néanmoins Dominique Fayel. « Il y aura toujours des exportations, mais il faut davantage de produits locaux. Notamment sur des territoires producteurs comme l’Aveyron ».

Bref, à l’entendre, « côté “distribution”, nous avons franchi une étape. Mais il faut que cela dure », poursuit le patron de la FDSEA, partisan de l’instauration de « contrats à trois », dans lesquels les producteurs apparaîtraient clairement aux côtés des industriels et distributeurs. Et de porter désormais son attention vers la restauration collective, où « la même question se pose » : « Là aussi, il y a du travail à faire. Et c’est aujourd’hui possible, tout en respectant le code des marchés publics».

FDSEA et JA maintiennent donc la pression, renforcés qu’ils sont par la « forte mobilisation » observée lors de leur action sur le péage du viaduc de Millau, la semaine dernière, qui « est le signe que les agriculteurs restent mobilisés ».

« Le prix et la valorisation de nos productions sont l’objectif le plus important », martèle, une nouvelle fois, Dominique Fayel, rappelant « les écarts de coûts de productions qu’il existe avec les autres pays européens ».

Deux nouvelles manifestations

Justement, les agriculteurs vont de nouveau passer à l’action. Pour défendre leurs revendications sur des prix « équitables » pour leurs productions, et dénoncer l’excès de normes et leurs difficultés de trésorerie (ils espèrent des « années blanches », « davantage de prise en charge sur les intérêts », etc.), ils organisent une manifestation nationale à Paris, jeudi 3 septembre. Entre « 1 000 et 1 500 tracteurs » devraient investir la capitale, et « un car de cinquante ou soixante exploitants aveyronnais » prendra la route, mercredi soir, pour être de la partie.

Une seconde manifestation, d’envergure européenne celle-là, est déjà prévue : lundi 7 septembre, à Bruxelles. « Pour avancer vers davantage d’harmonisation européenne », explique le président de la FDSEA, qui précise qu’une (petite) délégation aveyronnaise se rendra en Belgique, ce jour-là. Les syndicats réclameront alors, entre autres, « des actions pour corriger les excès du marché ».

Sécheresse et calamité agricole

Le manque de pluie, ces derniers mois, a été préjudiciable aux exploitations. Après une mission d’enquête lancée le 13 août sur le Nord-Aveyron, dans le cadre d’une procédure pour un classement en « calamité agricole », deux nouvelles sont prévues sur le Ségala et le Réquistanais. Selon Dominique Fayel, « le dossier avance ».

Le loup dans toutes les têtes

Il aurait été aperçu dans le département, il y a quelques semaines, et la FDSEA prévient les pouvoirs publics : « Il est impensable que l’on ait des loups dans ce département ! »

Rappelant que l’Aveyron compte 440 000 hectares de prairie, Dominique Fayel estime que « si on laisse entrer (ce canidé), ce sera un bordel sans nom. Un bordel inouï ». Imaginant déjà des « troupeaux effrayés qui deviennent ingérables et se retrouvent sur les routes », il va jusqu’à avancer que cette affaire « deviendra un problème d’ordre public ».

Dossiers d’installations : la galère

Président des JA de l’Aveyron, Sébastien Granier fait ses comptes : « 25 dossiers d’installations ont été traités depuis le début de l’année », « contre 70 en temps normal, à la même époque, pour un bilan annuel de 130 installations ». Dénonçant « un bazar administratif » et redoutant « un blocage », il incrimine le traitement qui se fait désormais au conseil régional, alors qu’il se faisait jusqu’à l’an passé à l’échelon départemental. Le leader des Jeunes agriculteurs en appelle à « une volonté politique pour que la situation soit saine, afin que les jeunes puissent s’installer ».

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