Tousart, une ascension pas si folle

  • Après Valenciennes,l 'Aveyronnais Lucas Tousart, international français U19, vient de signer à Lyon.
    Après Valenciennes,l 'Aveyronnais Lucas Tousart, international français U19, vient de signer à Lyon. Repro CP
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Maxime Raynaud

Football. Philippe Bobek, Alexis Chambéry et Nicolas Trottier ont entraîné le milieu rignacois au Raf. Ils dressent le portrait d’un jeune homme travailleur et à l’écoute.

Depuis son transfert de Valenciennes (L2) à l’Olympique Lyonnais, Lucas Tousart est à 18 ans le deuxième joueur formé par le Raf sur ces dix dernières années à intégrer l’élite française. Avant le milieu plutôt défensif, il y avait eu Ronny Rodelin, attaquant aujourd’hui au Lille OSC, prêté hier pour la saison au Stade Malherbe de Caen.. Mais entre les deux, pas vraiment de point commun, hormis l’Aveyron et une ascension fulgurante.

«C’est l’exact opposé, remarque d’ailleurs Alexis Chambéry qui a joué avec le Lillois et entraîné le néo-Lyonnais en U15 Élite et U17 Nationaux avant son départ pour le Nord, en 2013. Ronny, c’est le talent pur alors que Lucas, c’est le travail.» Travail. Lorsqu’on évoque le désormais ex-Valenciennois avec ses formateurs, le mot revient sans cesse.

Philippe Bobek, qui avait surclassé Tousart en réserve seniors alors qu’il n’avait que 16 ans, le confirme. «On l’avait pris en DH car il était précoce, bien sûr, mais aussi car on voyait qu’il voulait toujours aller au-delà, travailler plus, rapporte l’ancien milieu défensif du Raf époque D2. Il fallait même le calmer.Il a des qualités innées mais il emmagasine énormément. C’est une éponge, toujours à l’écoute, humble sur et en dehors du terrain.» «C’est un profil atypique dans le foot actuel, ajoute Nicolas Trottier, coentraîneur du Raf II à l’époque. Super bien éduqué, pas expansif mais très réfléchi.»

«Une éponge» et «un bosseur»

Toujours en contact avec un ex-protégé dont il admire «le coffre et le volume de jeu», Alexis Chambéry se rappelle également de cette «intelligence».«Quand quelque chose n’allait pas, rapporte l’actuel coach des U17 Nationaux ruthénois, Lucas passait les deux ou trois entraînements suivants à ne travailler que ça.» 

Il restait tout de même au Rignacois natif d’Arras un sacré pas à franchir vers le professionnalisme et l’OL. Selon Nicolas Trottier, cette maturité a alors paradoxalement pu freiner certains clubs : «Lucas n’avait pas de point faible mais pas non plus un point très fort. Lorsqu’il est passé par Castelmaurou, il était un des rares à n’avoir pas de gros club sur lui. Sûrement parce qu’il est le genre à jouer pour l’équipe».

Pour comprendre cette progression de l’international U19 (7sélections) présent lors du dernier Euro, Philippe Bobek en revient à un atout : «Le mental, explique-t-il. À Rodez, des joueurs avaient autant de qualités footballistiques que lui mais, dans la tête, Lucas, c’était autre chose, constamment à se remettre en question.» L’ascension, elle, est sûrement loin d’être finie. «Aux côtés des Gonalons, Valbuena, Tolisso ou Grenier, il ne peut que continuer à franchir des paliers», conclut Trottier.

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