Urgences : Decazeville de Saint-Affrique visés dans un nouveau rapport

  • Après la maternité, les urgences deviennent une nouvelle cible.
    Après la maternité, les urgences deviennent une nouvelle cible. Archives CP
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Santé. Un énième rapport stigmatise cette fois les services d’urgences des petits hôpitaux. Au moins 67 établissements sont visés, dont Decazeville et Saint-Affrique. Une habitude…

Si, par expérience, on prendra ce énième rapport avec tout le recul et toute la circonspection qui s’imposent, il n’en demeure pas moins que l’hôpital de Decazeville réapparaît encore et toujours dans une grande cogitation nationale qui cible, cette fois, et après les maternités, les services d’urgences des petits établissements hospitaliers. Ainsi, et d’après les réflexions du docteur Jean-Yves Grall, directeur de l’agence régionale de santé (ARS) du Nord Pas-de-Calais, au moins 67 services d’urgences, sur les 650 qui fonctionnent aujourd’hui en France, pourraient être menacés de disparition. Ce nouveau «brillant rapport» a été remis dans le courant du mois de juillet à la ministre de la Santé Marisol Touraine, comme le révèle Le Figaro dans son édition d’hier.

Decazeville et Saint-Affrique pour cible

Les auteurs de ce rapport estiment qu’il faut «éviter la présence inutile de médecins urgentistes lors de périodes de faible activité ou sur des structures à faible activité globale.» Et comme il se doit (...), l’hôpital de Decazeville figure parmi les établissements stigmatisés, au milieu de 66 autres services, dont celui de Saint-Affrique, l’autre cible aveyronnaise. Toujours d’après ce rapport, «selon les cas, certains petits services d’urgences à faible activité, soit inférieure à 8000 ou 10000 passages par an, pourraient évoluer et être transformés en centres de soins non programmés», autrement dit des centres de consultations médicales sans urgentiste et sans rendez-vous.

Le ministère hésite encore sur les suites à donner

Quoi qu’il en soit, ce rapport semble s’inscrire dans l’interminable série de ceux qui visent, tour à tour, l’ensemble des services actifs des petits hôpitaux. Au-delà des arguments plus ou moins recevables de santé publique qui tient à alerter le patient, le manque de praticiens hospitaliers, avec la volonté plus ou moins avouée de concentrer les médecins dans les grands centres hospitaliers, est probablement la véritable motivation à ces agitations plus médiatiques que médicales. En tout cas, au ministère de la Santé, on dit «hésiter encore sur les suites à donner à ce rapport».

La CGT Santé dénonce la politique du chiffre

En clair, et en langage moins diplomatique, ça ressemble encore une fois à une grosse tempête dans un petit verre d’eau. Pour autant, Pascal Mazet, responsable départemental de la CGT Santé et agent hospitalier à Decazeville, dénonce cette «politique des chiffres. On ne parle plus que de chiffres et on ne parle plus de l’humain. Et bien, pour parler chiffres et même si je n’ai pas les données exactes, les urgences decazevilloises approchent les 10000 actes par an. Nous ne sommes donc pas si loin de la norme. Et puis, pour rester dans les chiffres, si on ferme les urgences à Decazeville, on pourra aussi compter les morts…» De son côté, le conseiller départemental Christian Tieulié en appelle à l’union autour de l’hôpital : «Nous devons tous avancer groupés pour faire face à ce genre de menaces, réelles ou pas.» Et ce, même s’il n’y a peut-être pas encore… urgence.

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