Un original road-movie apicole sur les terres aveyronnaises

  • Photographe depuis 25 ans, Patrice Geniez a réalisé son premier film, Sur la route du nectar,  qui va être présenté à Saint-Léons, Centrès et Baraqueville. Il est sélectionné pour le festival du documentaire alternatif, à Brest, en octobre.
    Photographe depuis 25 ans, Patrice Geniez a réalisé son premier film, Sur la route du nectar, qui va être présenté à Saint-Léons, Centrès et Baraqueville. Il est sélectionné pour le festival du documentaire alternatif, à Brest, en octobre. J.B.
Publié le
Joël Born

Portrait documentaire.  Le Naucellois Patrice Geniez a suivi les traces de son ami apiculteur Jérôme Dufour, Sur la route du nectar. À la recherche de la grande miellée. Un film fait maison avec passion, plein de poésie. Une vraie réussite.

Jardinier à la mairie de Naucelle, Patrice Geniez aime la nature, la faune, la flore, les paysages aveyronnais et la photographie. Des plaisirs qu’il conjugue depuis 25 ans, à travers les objectifs de ses appareils photo. Ses premiers clichés, il les a réalisés, en noir et blanc, alors qu’il n’était qu’un gamin de 12 ans, dans des arrière-boutiques du Naucellois, lors d’un stage animé par Bernard Cauhapé.

Depuis, ce fils d’agriculteur, au look d’aventurier baroudeur, qui a lui-même suivi des études agricoles, a illustré plusieurs ouvrages, dont celui de l’Anglaise Thirza Vallois, A Bridge to french Arcadia. Et il vient de signer un étonnant et original portrait documentaire sur son ami apiculteur Jérôme Dufour. Un vrai road-movie apicole, Sur la route du nectar, à la recherche de la grande miellée. Du Ségala, aux vastes étendues de l’Aubrac, en passant par le plateau de Tiergues, sur les hauteurs de Saint-Affrique, le Causse Méjean - dont le miel a le goût du fromage de chèvre - ou les gorges de La Jonte.

Un film plein de poésie et d’esthétisme, avec quelques remarquables images. Un film touchant, attachant, à l’image de son truculent personnage central. Ce joyeux quinquagénaire musicien, grand amateur de cymbales, originaire de Bordeaux, devenu complètement dingue des abeilles. Cet homme fier d’imaginer qu’une femme s’épile avec la cire de ses abeilles, qu’il s’émerveille à regarder s’écouler pendant de longues minutes. Un homme heureux de vivre au contact de la nature, malgré les galères, les mauvaises récoltes, la mortalité hélas grandissante des abeilles, la pénibilité du métier et les espoirs déçus.

Une belle aventure humaine

Patrice Geniez connaît Jérôme Dufour depuis plusieurs années et il lui arrive de lui donner un coup de main, lors de ses campagnes printanières. Ces transhumances apicoles, au cours desquelles les ruches sont amenées, de nuit, en des lieux à fort potentiel mélifère. Ici, pour des acacias ou des châtaigniers. Là pour du colza, de la bruyère. Ailleurs, comme sur le plateau de l’Aubrac, pour toutes sortes de fleurs sauvages. Et à chaque fois, c’est une nouvelle aventure, au volant d’un vieux fourgon, qui  «démarre au quart de poil en hiver», sur des chemins parfois cabossés ou boueux.

«En m’intéressant un peu à la vie des abeilles, je me suis rendu compte qu’on parlait très peu de ces transhumances», explique Patrice. Et c’est après avoir lu La Grande miellée, un livre de Jean Peyret, que le photographe jardinier a eu l’idée de ce film documentaire. Le tournage s’est déroulé de l’automne 2013 à l’automne 2014, les images étant filmées, au grè des saisons, à l’aide de deux boîtiers numériques à capteur plein format. Pour les prises de son, finalement la partie technique la plus délicate, Patrice Geniez s’est équipé d’un enregistreur numérique Tascam. Le Trio Savignoni, Benoît Jocey Daynac et Jérôme Dufour ont composé la musique originale de ce film qui aura nécessité un an et demi de travail, avec le montage.

Un film fait maison avec passion, mais sans prétention - une vraie réussite au final - que Patrice Geniez souhaite désormais faire vivre. Sur la route du nectar sera présenté, le 11 septembre, à la salle des fêtes de Saint-Léons, et le 19 septembre, au village des apiculteurs de Centrès. Le film sera également projeté au cinéma de Baraqueville, le 27 novembre, et il est sélectionné pour le festival du documentaire alternatif de Brest, en octobre. On the road of bees, la vie est difficile mais souvent belle... 

Pour voir le film sur le Net : https://vimeo.com/121408269

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