Mortalité routière: nouvelle hausse en août

  • Départs en vacances depuis le sud de Paris, le 3 juillet 2015
    Départs en vacances depuis le sud de Paris, le 3 juillet 2015 AFP/Archives - Thomas Samson
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Centre Presse Aveyron

Le nombre de morts sur les routes a augmenté en août (+9,5%), avec 335 personnes tuées en 31 jours, confirmant une tendance à la hausse depuis le début de l'année que le gouvernement veut inverser en réunissant un conseil interministériel le 2 octobre.

Le mois dernier, 29 personnes de plus ont été tuées par rapport à août 2014 en France métropolitaine. Les nombres d'accidents corporels, de blessés et de blessés hospitalisés sont en légère hausse (respectivement +3,4%, +1,8% et +3,3%), a annoncé mercredi l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR).

Ces mauvais chiffres, moins calamiteux toutefois que ceux de juillet (+19,2% de morts), portent à 2.253 le nombre de personnes tuées au cours des huit premiers mois de l'année, soit 99 de plus que sur les huit premiers mois de 2014.

Sur les 12 derniers mois, 3.483 personnes ont été tuées, +4,3 % par rapport à la même période un an auparavant.

"Ces chiffres sont la conséquence d'un relâchement continu des comportements sur la route", commente l'ONISR, qui annonce que "pour lutter contre le dépassement des vitesses autorisées, le ministère de l'Intérieur met en service, dans les jours à venir, 111 radars double-sens dans 18 départements" et que "d'autres mesures sont en préparation".

Depuis 2014, année qui avait vu le nombre de morts sur les routes augmenter pour la première fois en douze ans (3.384 morts, +3,5%), le gouvernement ne parvient pas à inverser la donne.

- Répondre par la fermeté -

Mardi, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a reconnu que la tendance n'était "pas bonne", expliquant les mauvais chiffres du mois d'août par la "météorologie très clémente", le fait que "beaucoup plus de Français ont pris la route et qu'une minorité de Français se sont comportés en dehors de toute norme, occasionnant des accidents particulièrement mortels".

En août, après la publication des chiffres catastrophiques du mois de juillet, M. Cazeneuve s'était rendu à l'hôpital de Garches (Hauts-de-Seine) et avait lancé un "appel solennel à la responsabilité" des automobilistes.

"Cet appel n'a pas été entendu", constate la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, selon qui les chiffres de mortalité routière étaient "prévisibles": "l'année dernière les bons chiffres n'étaient dus qu'à une météo défavorable. Le ministre s'était approprié de manière indue les bons résultats et avait totalement ignoré le fait que les deux-roues motorisés, quand il pleut, ne sortent pas. Et aujourd'hui, il évoque la météo", s'agace-t-elle.

Chantal Perrichon estime que le ministre manque de "courage politique": "Monsieur Cazeneuve se cache derrière l'acceptabilité des mesures par la population pour ne pas prendre de décisions". La militante réclame notamment l'abaissement de la limitation de vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes nationales à double sens sans séparateur de voies, une mesure que le ministre a pour l'instant choisi d'expérimenter sur trois axes accidentogènes durant deux ans.

"On est dans une phase d'ascension, d'inversion de la tendance", analyse l'expert en accidentologie Claude Got, qui avait démissionné en mars du comité d'experts du Conseil national de sécurité routière (CNSR) pour dénoncer l'inaction du gouvernement. Selon lui, il convient de "redonner sa crédibilité au système de contrôle et de sanctions", et de "faire que tous les constats de contravention et d'infraction aboutissent à la sanction".

Après avoir annoncé un plan de 26 mesures fin janvier, dont 19 sont aujourd'hui en vigueur, le gouvernement va réunir le 2 octobre un conseil interministériel de la sécurité routière, le premier depuis mai 2011.

"Le dernier a laissé un mauvais souvenir", a raconté mardi sur Europe 1 Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, expliquant que "des mesures avaient été annoncées qui n'ont pas pu être mises en oeuvre précisément pour des raisons d'acceptabilité".

Le ministre de l'Intérieur a promis mardi de répondre par la "fermeté" au "relâchement des comportements".

Source : AFP

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