Justice : une «usine de cannabis» démantelée dans le Sud-Aveyron

  • Les gendarmes ont découvert 99 pieds de cannabis dans une maison près du  village de Sauclières.
    Les gendarmes ont découvert 99 pieds de cannabis dans une maison près du village de Sauclières. Google Maps
Publié le , mis à jour
C.L.

Trois amis d’enfance, âgés d’une vingtaine d’années, et la mère de l’un d’eux se sont retrouvés à la barre du tribunal correctionnel de Rodez. Chez eux, la gendarmerie avait découvert 99 plants de cannabis. 

Trois amis d’enfance, âgés d’une vingtaine d’années, et la mère de l’un d’eux se sont retrouvés, hier, à la barre du tribunal correctionnel de Rodez. Entre la fin 2014 et le début de l’année 2015, près de Sauclières, les jeunes, originaires de Montpellier, ont investi une résidence secondaire pour y créer, selon Yves Delperié, le procureur de la République, «une véritable usine» à shit. Dans cette maison de campagne appartenant à la mère de l’un deux, les gendarmes ont découvert 99 pieds de cannabis. 

Les faits sont reconnus

Les jeunes ont investi 4 000€; un s’est procuré les graines en Espagne; un autre a acheté le matériel; le troisième apportait une «aide manuelle». Quant au mode d’emploi dont ils avaient besoin, ils ne sont pas allés le chercher bien loin: sur internet et dans un livre de 500 pages. Seule la mère, poursuivie pour complicité, est revenue sur ses déclarations. 

Alors qu’elle se disait impliquée dans cette affaire, «pour protéger (son) fils», hier, devant les magistrats, elle assure qu’elle ne savait rien : «J’ai tout appris lors de l’interpellation des garçons». Même si les amis d’enfance sont prévenus d’usage et détention de drogue, le parquet émet des doutes. «Personne ne va croire une seconde que l’on plante 99 plants de cannabis uniquement pour assurer sa consommation personnelle. Ce n’est pas crédible. La vérité, c’est qu’ils avaient l’intention de rentabiliser leur installation en vendant», attaque Yves Delperié. 

Et de suspecter la mère de famille «le jour même où la culture commence, elle a augmenté la puissance du compteur électrique de la maison». Il requiert alors un an de prison avec sursis à l’encontre de deux jeunes et de la maman, et un an avec sursis et mise à l’épreuve contre le quatrième prévenu, déjà condamné dans le passé.

Casier judiciaire vierge

Dans cette affaire, «atypique», la défense veut rester dans le cadre des chefs de la prévention. «Le reste ne repose que sur des hypothèses», déclarent les deux avocats montpelliérains. «M. le procureur, on ne peut pas spéculer sur l’avenir !» Alors que le premier conseil sollicite notamment la relaxe pour la mère, le second se penche sur le cas des deux étudiants inconnus de la justice : «La sanction doit être à l’aune de leurs responsabilités, à l’aune de leur âge, à l’aune de leur casier judiciaire vierge». Et de plaider pour que, si condamnation il y a, elle n’apparaisse pas sur le casier de ces jeunes qui envisagent de devenir pilotes d’avion.

Force est de constater que le président Anselmi et ses assesseurs ont été sensibles aux arguments de la défense. Après avoir relaxé la propriétaire de la maison, «au bénéfice du doute», ils condamnent le premier jeune à six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve durant deux ans. Quant à ceux qui rêvent de prendre les commandes d’un avion, ils écopent de quatre mois d’emprisonnement avec sursis, une peine qui ne figurera pas sur leur casier. 

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