Chasse au gaspillage dans les cantines aveyronnaises

  • Des jeunes très sensibilisés au recyclage, comme ici au lycée Monteil de Rodez.
    Des jeunes très sensibilisés au recyclage, comme ici au lycée Monteil de Rodez. José A. Torres
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Salima Ouirni

Consommation responsable. Si le constat du gaspillage alimentaire dans la restauration collective non commerciale ne fait plus de doute, reste à prendre des initiatives pour limiter ces pertes. Aujourd’hui, écoles primaires, collèges et lycéens sont mobilisés. Mais il y a encore tellement à faire.

Chaque année, 18 millions de repas sont servis dans les lycées de la région Midi-Pyrénées, sans compter ceux dans les collèges et dans les écoles primaires. Selon une étude réalisée en 2007, en Île-de-France, on estime que le gaspillage alimentaire représente 30 kg par élève et par an, dans cette région.

En Aveyron, l’heure est également aux évaluations. Les services de l’environnement du conseil départemental estiment, par exemple, que chaque Aveyronnais gâche 19 kg de nourriture par an, dont 4 kg «tout à fait propres à la consommation», explique Magali Bessaou, vice-présidente du conseil départemental en charge des collèges et du transport scolaire. Au collège de Naucelle, une étude a révélé que les déchets alimentaires provenant de la cantine coûtaient ainsi 15000 par an à la collectivité. Ce gâchis révolte les acteurs du développement durable.

À tel point que l’Europe a voté une résolution le 19 janvier 2012, visant à réduire de 50% le gaspillage alimentaire, d’ici 2025. Les institutions internationales ainsi que de nombreux pays européens, dont la France, pointent du doigt cette perte, d’autant plus qu’elle concerne d’autres secteurs que la restauration collective non commerciale. Les ménages, par exemple, s’illustrent particulièrement par le gâchis. 

La Roque : lycée pilote 

Pour mettre fin à ces poubelles qui débordent d’aliments, dont une part importante pourrait au moins être recyclée, de nombreuses initiatives commencent à voir le jour. Citons les campagnes de prise de conscience ou la mise en place d’événementiels (partage de pains perdus, compostage collectif et lombricomposteurs y compris dans les immeubles, adoption de poules, soupes «disco»). Dans les cantines, l’heure est à rationalisation dès l’achat des produits bruts. Les collèges, par exemple, «ont leur propre groupement d’achat, géré par le conseil départemental», souligne Magali Bessaou.

La Région, qui a décidé de prendre le taureau par les cornes, lancera en octobre une campagne de sensibilisation dans six lycées pilotes. Dans le département, c’est le lycée agricole La Roque qui a été sélectionné pour mettre en place une batterie de tests afin d’estimer le gaspillage alimentaire et tenter d’y apporter une solution.

Dans ce cadre, lycéens et personnels de la cantine procéderont à la pesée des déchets alimentaires pour une première évaluation, à l’achat de produits de qualité, à la préparation de repas gustatifs… Afin de lutter contre le retour des plateaux encore pleins de nourriture. Le président de la région, Martin Malvy, viendra lancer cette campagne. C’est dire si l’enjeu est important pour ces collectivités qui espèrent réaliser des économies au passage.

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