La Hongrie poursuit méthodiquement la fermeture de sa frontière avec la Croatie

  • Des soldats hongrois montent une clôture barbelée au niveau du passage frontalier de Beremend à la frontière avec la Croatie, le 21 septembre 2015
    Des soldats hongrois montent une clôture barbelée au niveau du passage frontalier de Beremend à la frontière avec la Croatie, le 21 septembre 2015 AFP - ELVIS BARUKCIC
  • Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, à Bruxelles le 3 septembre 2015
    Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, à Bruxelles le 3 septembre 2015 AFP/Archives - THIERRY CHARLIER
  • Des réfugiés traversent le pont reliant la Croatie à la Hongrie à Botovo en Croatie, le 21 septembre 2015
    Des réfugiés traversent le pont reliant la Croatie à la Hongrie à Botovo en Croatie, le 21 septembre 2015 AFP - ATTILA KISBENEDEK
  • Les routes des migrants et réfugiés
    Les routes des migrants et réfugiés AFP - S.Ramis/G.Handyside, jj/abm/vl
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Centre Presse Aveyron

Des militaires hongrois travaillaient lundi d'arrache-pied au passage frontalier de Beremend pour rendre étanche la frontière avec la Croatie, par où entrent depuis des jours des dizaines de milliers de migrants indésirables pour Budapest.

A ce petit passage frontalier, dans le sud de la Hongrie, un enfonce-pieux sur chenilles plante des piliers en métal tout les trois mètres le long de la frontière, des deux côtés de la route à deux voies reliant les deux pays.

En treillis de camouflage, une vingtaine de soldats déroulent ensuite un grillage métallique de plus de deux mètres de haut, et l'attachent aux piliers. Cette structure sera ensuite renforcée de barbelés, comme sur les 175 km de frontière terrestre avec la Serbie.

Des violences entre migrants et policiers hongrois ont eu lieu le 16 septembre au passage frontalier serbo-hongrois de Röeszke, lorsque Budapest, après avoir toléré leur passage pendant des jours, l'a soudainement interdit une fois la clôture barbelée érigée.

Depuis, le nombre de passages illégaux vers la Hongrie a drastiquement diminué et la Croatie est devenue la nouvelle voie d'accès vers l'Europe occidentale pour les migrants, dont nombreux fuient des zones de conflit en Syrie et Irak.

Lundi, alors que les militaires poursuivaient leur besogne, non loin, les policiers hongrois, surveillaient l'entrée d'environ 600 réfugiés, arrivés à bord d'une dizaine d'autobus.

- Une vie digne d’un être humain -

Grand, lunettes sur le nez, Mohamed, un Syrien originaire de Damas, âgé de 23 ans, dit vouloir poursuivre ses études en Allemagne.

"J’espère pouvoir arriver bientôt car j’ai dépensé tout mon argent", explique cet étudiant en sciences politiques, précisant avoir versé environ 2.000 euros tout au long de son voyage, empruntés auprès de sa famille et des amis.

Puis il franchit à pied la frontière, avec les autres passagers de son autobus, et entre en Hongrie.

A une cinquantaine de mètres plus loin, des policiers en uniforme bleu et béret rouge, portant des masques hygiéniques et des gants chirurgicaux, leur barrent la route.

Avant de monter dans des bus à destination de la frontière avec l'Autriche, ils vérifient les bagages et réalisent des fouilles corporelles. Hommes, femmes, enfants, personne n'échappe à cette procédure, qui constitue une première à Beremend.

Originaire de Homs en Syrie, Meher, profite de la présence des journalistes pour dénoncer le traitement réservé aux migrants traversant les Balkans vers l'Europe occidentale par les policiers macédoniens.

"Ils traitent les gens comme des animaux", affirme cet ingénieur en électronique. A Gevgelija, à la frontière gréco-macédonienne, "un policier nous a dit: +Vous n’êtes pas des êtres humains, vous êtes des moutons. Quand je m’arrête, vous vous arrêtez et quand je bouge, vous bougez+", assure, indigné, cet homme à la barbe soigneusement taillée.

Montrant d'un geste large ses compagnons de route, Meher lance: "Ces gens sont à la recherche d'une vie normale, digne d’un être humain".

A la tombée de la nuit, les militaires hongrois poursuivaient leur travail.

Dans la journée, la Hongrie a encore renforcé ses mesures anti-migrants, autorisant notamment l'armée à employer des armes non létales à leur encontre.

Source : AFP

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