Crise L1/L2: un divorce à l'amiable ?

  • Guy Cotret, l'actuel président de l'AJ Auxerre et nouveau président de l'UCPF, le syndicat historique des clubs, photographié ici le 20 octobre 2008 à Paris
    Guy Cotret, l'actuel président de l'AJ Auxerre et nouveau président de l'UCPF, le syndicat historique des clubs, photographié ici le 20 octobre 2008 à Paris AFP/Archives - PATRICK KOVARIK
  • Le président de la LFP Frédéric Thiriez, le 21 septembre 2015 à Paris
    Le président de la LFP Frédéric Thiriez, le 21 septembre 2015 à Paris AFP/Archives - ALAIN JOCARD
  • Le président de la FFF Noël Le Graët lors de l'assemblée générale de l'instance, le 20 juin 2015 à Nantes
    Le président de la FFF Noël Le Graët lors de l'assemblée générale de l'instance, le 20 juin 2015 à Nantes AFP/Archives - Georges Gobet
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Centre Presse Aveyron

Le foot français va peut-être s'éviter une nouvelle crise: L'UCPF, syndicat historique des clubs, recomposé autour de la L2, pourrait finalement ne pas saisir la justice après son remplacement dans les instances par "Première Ligue", front des clubs de L1 sécessionnistes.

Sans surprise, le conseil d'administration de la Ligue de football professionnel (LFP) a choisi jeudi un nouveau représentant des clubs pour siéger en son sein.

Exit le syndicat historique des clubs pros, l'UCPF, créé en 1990, qui ne compte plus que 24 membres: 20 de L2, 1 de L1, 3 de National. Et victoire donc de "Première Ligue", regroupant les 19 clubs de Ligue 1 (tous sauf Guingamp) qui ont quitté l'UCPF début septembre. L'enjeu ? C'est désormais "Première Ligue" qui recevra la manne financière provenant des droits TV et commerciaux promise au représentant des clubs.

L'issue du CA de la LFP ne faisait guère de doute, alors que la L1 y est majoritaire: sur les 25 membres avec droit de vote, on compte cinq indépendants (dont Frédéric Thiriez président de la LFP), neuf représentants des familles (joueurs, clubs, arbitres etc.), huit de l'élite et trois de L2. Or, parmi ces trois derniers, deux évoluent désormais en L1 (le président d'Angers, Saïd Chabane, et celui de Caen, Jean-François Fortin).

- "Cela s'appelle du chantage" -

"Première Ligue" a donc été adoubé et a pris le siège de l'UCPF. Le match se prolongera-t-il devant le tribunal administratif ? C'était la menace initiale de Guy Cotret, président d'Auxerre (L2), élu président de l'UCPF jeudi matin en remplacement de Jean-Pierre Louvel, ex-président du Havre (L2). Mais la donne a changé car M. Cotret dit avoir reçu "une contre-proposition" dont il n'a pas dévoilé la nature, glissant juste que "cela tourne autour d'une place au CA".

"Les échanges étaient très tendus au CA de la LFP, a révélé M. Cotret. Le sujet, c'est l'économie. Il s'agit (...) de la répartition des droits TV. C'est sous-jacent mais c'est jamais dit et c'est ça qui est désagréable. Cela s'appelle du chantage."

"Un recours juridique n'est donc pas exclu", souligne M. Cotret, qui nuance tout de même: "Lundi, nous allons avoir une conférence téléphonique entre les membres de l'UCPF. Nous allons voir si d'ici là, la contre-proposition va être enrichie. C'est peut-être aussi à nous de faire d'autres contre-propositions."

- "Main tendue de la L1" -

"On est en train d'aller vers une solution, un compromis intelligent", a pour sa part déclaré Bernard Caïazzo, le président de "Première Ligue", sans dévoiler la nature "confidentielle" de la contre-proposition en question.

"C'est une main tendue de la L1, a renchéri, optimiste, le dirigeant de Saint-Etienne. Le président de la FFF Noël Le Graët et le président de la LFP Frédéric Thiriez ont fait des propositions dans le même sens, on est dans une voie où les clubs de L1 et de L2 seront satisfaits."

"Il y aura des réunions L1-L2 qui vont se faire prochainement, a-t-il encore assuré. Il faut simplement comprendre que c'est la L1 qui finance le football français et donc la L2. On est prioritaire. Ca ne veut pas dire +écraser l'autre+ bien sûr, ça veut dire que l'autre puisse avoir sa propre existence, ses propres réussites. On peut arriver à trouver un compromis intelligent et faire en sorte que L1 et L2 puissent vivre."

Après les incidents de Marseille-Lyon (1-1) dimanche soir (jets de bouteilles de verre sur la pelouse, effigie de Mathieu Valbuena pendue en tribunes, interruption du match pendant 20 minutes, déclarations incendiaires du président marseillais Vincent Labrune, et outrancières d'Aulas), le foot français va peut-être finalement éviter d'écorner encore davantage son image.

Source : AFP

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