Nouvelle semaine de tension en perspective sur l'esplanade des Mosquées

  • Des Palestiniens sur l'esplanade de la mosquée le 27 septembre 2015 à Jérusalem
    Des Palestiniens sur l'esplanade de la mosquée le 27 septembre 2015 à Jérusalem AFP - AHMAD GHARABLI
  • Des Palestiniens masqués barricadés à l'intérieur de la mosquée le 27 septembre 2015 à Jérusalem
    Des Palestiniens masqués barricadés à l'intérieur de la mosquée le 27 septembre 2015 à Jérusalem AFP - AHMAD GHARABLI
  • Des Palestiniens masqués cassent des pierres à l'intérieur de la mosquée le 27 septembre 2015 à Jérusalem
    Des Palestiniens masqués cassent des pierres à l'intérieur de la mosquée le 27 septembre 2015 à Jérusalem AFP - AHMAD GHARABLI
  • Des Palestiniens masqués tiennent fermées les portes de la mosquée le 27 septembre 2015 à Jérusalem
    Des Palestiniens masqués tiennent fermées les portes de la mosquée le 27 septembre 2015 à Jérusalem AFP - AHMAD GHARABLI
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Centre Presse Aveyron

De nouveaux heurts ont éclaté dimanche sur l'esplanade des Mosquées peu avant le début de la fête juive de Soukkot qui fait redouter aux Palestiniens une augmentation des visites de juifs sur ce site extrêmement sensible de Jérusalem.

En prévision d'autres affrontements, la police israélienne a interdit dimanche soir jusqu'à nouvel ordre, comme elle le fait souvent dans les périodes de tension, l'accès de l'esplanade des Mosquées pour les musulmans de moins de 50 ans.

"Al-Aqsa est un lieu saint, mais c'est aussi un symbole national pour les Palestiniens et tous les Arabes", a affirmé cheikh Kamal Khatib, numéro deux du Mouvement islamique, formation islamiste arabe israélienne qui mène la mobilisation autour de l'esplanade.

Son mouvement organise depuis 20 ans son rassemblement annuel sous le slogan "Al-Aqsa est en danger", mais, dit-il, "cette année Al-Aqsa est en très grand danger". Al-Aqsa est la mosquée qui donne souvent son nom à l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam.

De longue date, "des juifs extrémistes veulent détruire Al-Aqsa pour y construire le Troisième Temple et ils sont maintenant soutenus par le gouvernement", une des coalitions les plus à droite de l'histoire de l'Etat hébreu difficilement formée par Benjamin Netanyahu, désormais entouré de ministres religieux et nationalistes.

"Nous redoutons une partition géographique ou temporelle d'Al-Aqsa", indique de son côté Cheikh Kheiri Iskander, cadre du Mouvement islamique, craignant soit une division en une zone musulmane et une autre juive sur l'esplanade, soit une répartition des heures de prière entre les deux communautés.

Les autorités israéliennes se défendent cependant de vouloir revenir sur le "statu quo" de 1967 --qui autorise les juifs à visiter l'esplanade mais pas à y prier.

Si l'esplanade a été récemment secouée par les violences, disent-elles, c'est à cause du Mouvement islamique qui finance et achemine chaque jour des groupes de femmes et d'hommes qui crient "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand) à la face des juifs visitant le site qu'eux révèrent comme le mont du Temple.

C'est aussi, assure la police israélienne, à cause des "jeunes jeteurs de pierre masqués" qui se retranchent dans la mosquée Al-Aqsa à la veille des fêtes juives --cela a été le cas pour le nouvel an juif il y a une dizaine de jours et ce sera de nouveau le cas pour Soukkot, la fête des cabanes, qui débute dimanche soir et dure huit jours.

- 'Défendre notre mosquée' -

Huit jours durant lesquels "on va défendre notre mosquée", jure un jeune Palestinien de Jérusalem, qui se fait appeler Abou Obeida.

Ce jeune homme de 21 ans, le visage enveloppé dans un keffieh et dont seuls les yeux sont visibles, casse avec d'autres jeunes des pierres qu'il empile dans la mosquée, dont ils tiennent les portes fermées, certaines déjà barricadées.

Ce soir, comme tous les soirs de la semaine à venir, dit-il, il dormira dans la mosquée pour attendre, pierre à la main, les policiers s'ils viennent les déloger en prévision du créneau ouvert aux non-musulmans (de 07H30 à 11H00).

Juste devant la mosquée, le Mouvement islamique mène une démonstration de force: plusieurs centaines de militants, casquette verte du mouvement vissée sur la tête, défilent sur les 14 hectares de l'esplanade aux cris de "Par notre âme et par notre sang, nous nous sacrifierons pour toi, Al-Aqsa".

Et parce que "la bataille pour Al-Aqsa" est désormais une lutte dans laquelle les Arabes israéliens sont à la pointe, l'ensemble de leurs représentants politiques sont présents. Ayman Odeh, chef de la liste arabe au Parlement israélien, a ainsi harangué la foule, dénonçant le gouvernement israélien pour "donner un blanc-seing" aux juifs qui se rendent sur l'esplanade.

En marge du rassemblement, de brefs heurts ont éclaté tôt le matin, la police assurant que des jeunes Palestiniens avaient "lancé des pierres sur la police" qui a répliqué à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes.

Selon la police, des milliers de ses hommes ont été déployés dans et autour de la Vieille ville pour une semaine.

Pas de quoi impressionner cependant Abou Obeida, qui balaie d'un geste de la main les questions sur la police et ses possibles incursions. "On est là, prêts à répondre aux attaques des colons", lance-t-il.

Source : AFP

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