"Invincibles, invincibles!": les indépendantistes catalans crient leur joie

  • Des militants pro-indépendance manifestent leur joie le 27 septembre 2015 à Barcelone à l'annonce de leur victoire aux élections régionales
    Des militants pro-indépendance manifestent leur joie le 27 septembre 2015 à Barcelone à l'annonce de leur victoire aux élections régionales AFP - GERARD JULIEN
  • Des militants du parti indépendantiste, d'extrême gauche, Candidature d'unité populaire (CUP) manifestent leur joie le 27 septembre 2015 à Barcelone
    Des militants du parti indépendantiste, d'extrême gauche, Candidature d'unité populaire (CUP) manifestent leur joie le 27 septembre 2015 à Barcelone AFP - JOSEP LAGO
  • Le président sortant de la Catalogne, l'indépendantiste Artur Mas, revendique la victoire de son camp, le 27 septembre 2015 à Barcelone
    Le président sortant de la Catalogne, l'indépendantiste Artur Mas, revendique la victoire de son camp, le 27 septembre 2015 à Barcelone AFP - GERARD JULIEN
  • Élections législatives décisives en Catalogne Élections législatives décisives en Catalogne
    Élections législatives décisives en Catalogne AFP - JM.Cornu-I.deVéricourt / E. San, es/sim
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Centre Presse Aveyron

"Je ne peux pas y croire, j'ai le cœur qui bat à 100 à l'heure!", s'émeut Claudia Cardona quand est annoncée la victoire des partis indépendantistes catalans aux élections régionales sur un écran géant installé dans le centre de Barcelone.

Arborant un T-shirt orné du drapeau catalan, rouge et or frappé d'une étoile blanche sur un triangle bleu, cette jeune étudiante en traduction d'à peine 18 ans a voté pour la première fois.

Elle a donné sa voix à la coalition "Ensemble pour le oui", portée par le président sortant du gouvernement de cette riche région d'Espagne, Artur Mas. Il a transformé le renouvellement du Parlement régional en un plébiscite en faveur de la sécession.

"Avec ce résultat, nous allons pouvoir lancer un processus (...) qui débouche sur un Etat catalan en 2017", affirme-t-elle avec émotion. C'était la promesse d'Artur Mas au cas où les listes indépendandistes remporteraient la majorité des sièges au parlement régional, un pari réussi.

"Indépendance, indépendance, indépendance!", crie la foule réunie sur la place du Commerce, face au marché del Born, où la coalition "Ensemble pour le oui" a organisé sa soirée électorale.

"Président, président, président!", hurlent en chœur des milliers de personnes quand Artur Mas monte sur l'estrade à côté des autres têtes de liste pour célébrer ce qu'il a qualifié de "victoire du oui et victoire de la démocratie".

Les personnes présentent dansent, en liesse, tandis que les haut-parleurs crachent à plein volume: "Invincibles, invincibles!"

- un moment historique -

"C'est génial, indescriptible, sublime": Arnau Font, étudiant en publicité de 18 ans, venu exprès pour l'occasion de Gérone, à 100 km au nord de Barcelone, ne trouve plus de mots pour décrire sa joie.

"C'est très motivant, porteur d'espoir car ça montre clairement que le peuple de Catalogne veut l'indépendance", ajoute-t-il, après avoir repris ses esprits.

"Je veux que nous nous séparions de l'Espagne car depuis que je suis en âge de penser, je vois que tout ce que nous recevons, ce sont des attaques, des menaces, comme les dernières sur une sortie (de la Catalogne) de l'euro ou sur la fuite des banques", explique-t-il.

Une marée de drapeaux catalans de toutes tailles flotte autour de lui. S'y mêlent les bannières d'autres régions où existent des aspirations indépendantistes aussi bien en Espagne, comme le pays basque et la Galice, qu'à l'étranger, avec le Québec et la Bretagne.

D'un coup, un grand silence se fait et la foule, dont certaines personnes en larmes, entame l'hymne national catalan, "Les Moissonneurs". Parmi eux se trouvent des couples de personnes âgées, des amis venus en groupes, des familles avec leurs enfants, portant tout l'attirail indépendantiste.

Boucles d'oreilles, collier, bracelet, montre, chapeau: Loli Dominguez décline les couleurs catalanes sous toutes les formes, même un parapluie pour faire face à une éventuelle averse qui ne viendra jamais.

"L'indépendance, ce sont les gens de Catalogne qui la feront, que Madrid le reconnaisse ou pas", assure cette femme de ménage de 52 ans. Elle est arrivée de son Estrémadure natale, dans l'ouest de l'Espagne, il y a plus de 30 ans.

"C'est un processus, un chemin et il n'y a pas de retour en arrière", certifie son mari, Albert Llorenç, un chauffeur de taxi de 51 ans, tout sourire sous sa coiffe traditionnelle catalane, un long bonnet rouge.

"In, indé, indépendance!", reprennent les manifestants. Ils ne cessent de se prendre en photo avec leurs téléphones portables pour les mettre immédiatement en ligne sur les réseaux sociaux, conscients de vivre un "moment historique".

Source : AFP

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