Liaison vers Paris : escale à la caisse pour les Aveyronnais

  • Hop ! exploitera-t-il toujours la ligne vers Paris en 2016 ?
    Hop ! exploitera-t-il toujours la ligne vers Paris en 2016 ? Illustration José A. Torres / CPA
Publié le , mis à jour
Pascal Laversenne

Ligne aérienne. La possible participation de l’État sur la ligne Rodez - Paris permettrait probablement de faire baisser les tarifs. Pour l’heure, l’aller- retour moyen s’affiche... à 440 €.

"440€ l’aller-retour." Le prix claque comme claquait la publicité de lancement de la compagnie Hop! lorsqu’en avril 2013, elle s’est penchée, entre autres, sur la ligne Paris - Rodez. De pleines pages dans lesquelles il était gaillardement annoncé le transport vers la capitale pour 55 petits euros (aller simple). Les promesses n’engageant que ceux qui les croient, il y a bien longtemps que les Ruthénois, plus généralement les Aveyronnais, ne se font plus d’illusions.

La réalité, c’est donc 440€. Un tarif avancé, vendredi matin, par Daniel Segonds et Tom Roberts, respectivement président et directeur général de l’aéroport Rodez-Aveyron. Un tarif exorbitant qui ne fera toutefois pas sursauter les habitués de la ligne puisque ce constat est le fruit d’un travail de longue haleine fait par l’exploitant de la structure, qui a virtuellement acheté 16 billets tous les trois jours, avec des dates de voyage à 3 jours, une semaine, un mois et 40 jours. "Cela nous permet d’avoir une vision très claire, sinon vous ne pouvez pas discuter... (avec Hop!, NDLR)", a glissé Daniel Segonds.

L’observatoire révèle également que 22% des clients réservent à un mois ou au-delà (moyenne à 350€), seulement 15% à moins de 10 jours : pour eux, la facture s’élève en moyenne à... 550€. "On est 80€ plus cher en moyenne qu’un Aurillac - Paris ou un Brive - Paris", poursuit Daniel Segonds, qui n’omet pas de glisser que ces deux lignes bénéficient d’une participation de l’État (plus d’1M€ pour Aurillac), contrairement à Rodez.

Trois candidats

Ainsi, la Société d’économie mixte -SEM 12, qui rassemble conseil départemental en principal, Rodez Agglomération et la CCI- a lancé il y a peu une nouvelle délégation de service public (DSP) pour l’exploitation de cette ligne vers la capitale. Trois compagnies - on peut penser que Hop! en est - y ont répondu. Objectif : obtenir cette fois une aide de l’État, au regard du caractère impératif de cette ligne dans le cadre de l’aménagement du territoire. Pour le coup, le consensus existe entre élus locaux - y compris la Région-, acteurs économiques... et services de l’État.

"On verra si l’État est appelé à participer, en fonction notamment du caractère indispensable de cette ligne...", avait glissé le préfet Jean-Luc Combe fin juin. La période de l’appel d’offres achevée cette semaine, on connaîtra d’ici la fin de l’année l’identité de la « nouvelle » compagnie, et le cas échéant les nouveaux tarifs, qui tiendraient compte de l’argent public injecté sur la ligne. Sachant qu’en la matière, rien ne sera automatique, la prudence est de mise.

"Hop! nous dit que cette ligne est déficitaire aujourd’hui", glisse Daniel Segonds, qui précise que le prix n’est pas le seul critère étudié dans l’appel d’offres puisqu’il est également question du type d’appareil, des horaires, de la durée du trajet... Le chemin vers Paris est décidément bien tortueux...

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