La Capelle-Bleys : prison ferme pour l’agresseur armé de calibres

  • Les faits ont été commis lundi dans le Villefranchois.
    Les faits ont été commis lundi dans le Villefranchois. Google Maps
Publié le , mis à jour
Charles Leduc

Tribunal. Lundi, un Francilien âgé de 19 ans a agressé les responsables d’un foyer d’accueil dans le Sud-Aveyron. Il était muni d’une fourche, d’un pistolet factice et d’un revolver de calibre 9 mm.

Une scène d’une extrême violence était au cœur des débats, hier, lors de l’audience du tribunal correctionnel de Rodez. «Une confrontation entre un voyou du “9-3” et le roc aveyronnais», résume MStéphane Mazars, avocat des parties civiles. Lundi, un jeune de 19 ans, originaire de Pantin, dans la banlieue de Paris, se rend à La Capelle-Bleys pour retrouver son ex-compagne, âgée de 17 ans et mère de leurs deux enfants, qui vit dans un foyer pour jeunes mamans. L’adolescente lui a bien dit, quelques jours plus tôt, qu’elle ne veut pas le voir, mais s’attendant à ce qu’il vienne tout de même en Aveyron, elle avait alerté les responsables de la structure d’accueil.

Coups de crosse

Lorsque le Francilien arrive devant la maison, ils sont donc là pour lui dire de partir. Une discussion qui dérape très rapidement. Le jeune homme arbore d’abord une fourche qu’il venait juste de récupérer chez un voisin. «Pour se défendre du chien», explique-t-il au tribunal présidé par Séverine Contival. Une bagarre s’ensuit. Le responsable du foyer, âgé d’une soixantaine d’années, qui avait au préalable bloqué l’entrée du jardin avec sa voiture, fait barrage de son corps. Il reçoit un coup de poing, puis est frappé d’abord avec la crosse d’un pistolet qui s’avérera factice, puis avec la crosse d’une seconde arme de poing : un revolver de calibre 9 mm que le prévenu dit avoir acheté 500€ en descendant du train, à Villefranche-de-Rouergue.

«Ivre de rage, de violence et de haine»

Son entreprise s’avérant vaine, le mis en cause prend la fuite. D’abord en tentant de voler la voiture des responsables, puis, finalement, en prenant ses jambes à son cou. «Il est venu pour impressionner, pour faire le coup de force, au minimum», estime MMazars. Pour le procureur de la République, Yves Delperié, le jeune homme «est arrivé en Aveyron ivre de rage, de violence et de haine. Il vient s’en prendre à son ex-compagne qui refuse de le voir». Il requiert, dans la foulée, 16 mois de prison, dont la moitié avec sursis et mise à l’épreuve, ainsi qu’un mandat de dépôt.

«Évidemment que cela choque»

MJoanna Elkaïm, pour la défense, rejette les accusations de tentative de vol de la voiture et les violences contre la femme du responsable. «Ne retenez que les violences avec armes» envers le sexagénaire, lance-t-elle aux magistrats du siège. «Évidemment que cela choque», dit-elle, en précisant que la victime aurait porté le premier coup. Ce qui expliquerait que le jeune «a explosé, sur un coup de sang». En vain, l’avocate tente d’obtenir une contrainte pénale pour son client qui n’a jamais été incarcéré. En vain, car le tribunal suit à la lettre le réquisitoire du parquet. Le mis en cause est condamné à 16 mois de prison dont 8 avec sursis.

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