Mondial d'enduro à Réquista : «Je crois qu’on est un peu cinglé»

  • Le président du Réquista Moto sport (RMS) Kévin Pagès, 25 ans, et son équipe ont déjà accompli une prouesse.
    Le président du Réquista Moto sport (RMS) Kévin Pagès, 25 ans, et son équipe ont déjà accompli une prouesse. José A. Torres
Publié le , mis à jour
Max.R.

La cité ségali de 2200 habitants accueille ce week-end un championnat du monde, oui du monde, c’est bien grâce à la prouesse d’une poignée de vingtenaires, très bien aidée par une armée de bénévoles.

Mercredi, à J-2, sur le foirail de Réquista. Entre les drapeaux, les stands et les semi-remorques des teams, quelques personnes sont réunies. Pour une réunion improvisée entre jeunes. Enfin, entre organisateurs. Car si la cité ségali de 2200 habitants accueille ce week-end un championnat du monde, oui du monde, c’est bien grâce à la prouesse d’une poignée de vingtenaires, très bien aidée par une armée de bénévoles.

Tête de proue de cette «génération guidon», Kévin Pagès est à son image. À 25 ans, le garçon est posé et sait où il veut aller. Après tout, il a déjà l’expérience, cela fait 7 ans qu’il est le président du Réquista Moto sport (RMS), 85 membres au compteur ! Ah oui, et la même année, en 2008, et à 18 ans donc, il avait aussi été élu conseiller municipal... «Je crois qu’on est un peu cinglé sur les bords», se marre-t-il en repensant à ce projet un peu fou d’accueillir un Mondial à Réquista.

«Doute», «bon stress» et «étoiles dans les yeux»

Mais l’idée ne date pas d’hier. En fait, Pagès et son équipe la façonnent depuis un moment. «La moto a toujours été notre passion, résume-t-il. En 2012, en y pensant déjà, on avait organisé le championnat de France.» Enfin, pendant 2 ans, le RMS avait travaillé d’arrache-pied pour arriver à ses fins. Jusqu’à ce que de fortes pluies n’envoient tout valser. Tout ? Pas tout à fait. «C’était dur. Mais si on n’avait pas annulé, on n’en serait pas là», explique le président originaire de Brousse-le-Château. La Fédération, les pilotes, les promoteurs ont en effet pu juger du cran autant que des qualités d’organisation des Aveyronnais. Et le rendez-vous n’était que repoussé. Jusqu’à l’an dernier. En juin 2014, le club se positionne pour accueillir la finale du championnat de France.

«Ça ne s’est pas fait, reprend Pagès, lui-même pilote amateur, surtout en rando. Mais voyant notre expérience, la “Fédé” internationale nous a contactés. Et en septembre, l’an dernier, après qu’on a prouvé pouvoir nourrir et loger tout le monde, elle nous a donné les Mondiaux !» Une véritable course contre la montre a ensuite débuté. Surtout financièrement, pour réunir les 217 000€ du budget nécessaire à un tel raout.

50 000 personnes attendues à Réquista

«On a galéré, confie d’ailleurs le président, ouvrier agricole la semaine, dans les coulisses de l’enduro mondial le week-end. Il a fallu aller frapper à beaucoup de portes et il y a eu des moments de doute. Nous ne sommes que des bénévoles et il faut traiter avec des pros. C’est du business. Mais quand tu es passionné, tu essayes d’avancer.» Le résultat en valait le coup. Ce week-end, 50 000 personnes sont attendues à Réquista. Mais Kévin Pagès et sa troupe peuvent compter sur des soutiens venus d’un peu partout. «Il y a un tel engouement. Des gens nous aident spontanément. Ils ont des étoiles dans les yeux d’apporter leur pierre à l’édifice.» Et ne comptez pas sur les organisateurs pour appréhender. «C’est du bon stress, sourit la cheville ouvrière, en congés depuis 15 jours pour mettre la main à pâte. Avec une telle équipe, tout est réuni.» Et rien n’est impossible. 

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