À Rodez, le temps des questions

Jusqu’à présent, les chiffres n’occultaient pas le jeu. Le Rodez Aveyron football jouait bien, et personne ou presque ne regardait le bilan. Samedi soir, à la lumière de l’incontestable prestation monégasque (0-3), la réalité numérique a sauté aux yeux. Premier non relégable, le classement résume le début de saison d’un Raf séduisant mais qui a trop souvent péché dans la finition.

Au point que ce mal est devenu un boulet. Autant que l’arbre qui cachait la forêt de trois des quatre défaites concédées. Car si les jeunes de l’ASM ont émerveillé samedi, ils ont aussi «appuyé là où ça fait mal, résumait le coach Laurent Peyrelade, après le match. Des joueurs doivent faire plus, mieux. Il faut arrêter de se voir plus beaux que ce qu’on est.»

Changement de système en vue

À force d’être escorté de louanges pour son jeu, le Raf en aurait-il oublié de faire les efforts moins clinquants? Samedi, certains l’ont relevé. Il fut un temps où les Azuréens «se seraient faits rentrer dedans». Cette saison, Rodez est beau joueur, pétri de qualités, mais il a déjà trop oublié d’être «méchant». Et le voilà donc au temps des doutes, pas servi non plus par des vents contraires (blessures de Guerbert et Si Salem, expulsion de Daillet samedi).

Au point que l’idée de retouches commence à poindre, de l’aveu même de Laurent Peyrelade. «Peut-être faut-il qu’on joue moins ? Peut-être va-t-on modifier notre système de jeu». Le temps est aux questions. Avant un déplacement dans quinze jours à Martigues, où Rodez ne se sent jamais à l’aise, le contraire serait étonnant. D’ici là, la Coupe de France, à Seysses (PH), samedi, aura peut-être permis de redresser la tête.