Le difficile travail de deuil

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    Le difficile travail de deuil el lobo - Fotolia Ivan Sedlak
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Centre Presse Aveyron

Perdre un parent, un mari,  une sœur ou un enfant, c’est un cauchemar qui  devient réel.  Après les obsèques et les démarches, vient le moment de continuer sa vie et là plus rien n’est évident.

Ce processus long et  complexe, que l’on nomme « faire son deuil » est  une étape incontournable de l’après décès, un passage obligé pour continuer à vivre. Il suit des étapes précises observées par les psychiatres et qui prennent du temps. Pour Sylviane après la mort brutale de son mari ce fut une longue traversée dont elle ne s’estime pas encore tirée 4 ans après :  «  Quand le calme est revenu après m’être occupée des obsèques et de la succession et des papiers… je me suis retrouvée soudain seule dans le silence de notre maison. Bien sûr j’ai mes enfants et mes petits enfants et même mes amis… nos amis, mais tout cela me semblait vide de sens et je ne savais plus que faire de mes dix doigts et de ma vie ».  « Faire son deuil » ne signifie pas : « tourner la page faisant fi de sa vie d’avant et de l’autre ».

Plusieurs étapes

La culpabilité, la peur de trahir en continuant à vivre, sont des sentiments fréquents. Qui ne s’est pas torturé avec cette question : « Comment puis je continuer comme si de rien n’était ? ».  Il ne s’agit évidemment pas de cela, mais plutôt d’accepter que l’autre vive désormais à travers notre relation intime, personnelle et intérieure à lui. Accepter qu’il va demeurer dans  notre quotidien différemment, et qu’il  fait intégralement et définitivement partie de notre histoire, de notre vie qui va continuer.

La cicatrisation

Le temps va permettre à la personne endeuillée, dans un instinct de survie inné , de se préserver pour pouvoir poursuivre sa vie. Cette période nécessite beaucoup de compassion envers soi même, de courage, d’acceptation aussi, de la douleur et de se donner du temps. Pour Sylviane, ces moments lui paraissaient alors insurmontables «  J’en voulais beaucoup à ceux qui me disaient « laisse faire le temps, ça ira mieux ». Cela me semblait injuste parce que pour moi, aller mieux, c’était oublier et accepter. Il m’a fallut du temps pour admettre qu’ils avaient raison ».  Pour d’autres, comme Pierre, reprendre rapidement son quotidien actif était la fausse bonne idée : « Je me suis noyé un peu dans le boulot, j’ai enchainé, les sorties… je faisais en  sorte de me retrouver le moins souvent possible seul, ou alors je m’abrutissais devant  la télé jusqu’à tomber d’épuisement pour éviter de penser. Je ne me suis pas laissé le temps de digérer cette mort. Finalement, je me suis malmené et j’ai craqué 6 mois plus tard ».

Faire son deuil nécessite donc, avant tout, de l’empathie avec soi même et du  temps. Ce processus peut prendre plusieurs années  avant d’accepter de vivre à nouveau avec envie et plaisir.

Quatre étapes

Après le choc du décès et l’anesthésie momentanée qui l’accompagne  et qui est un mécanisme de protection, arrive le moment de la fuite, comme ce fut le cas pour Pierre, mais aussi de la recherche de tout ce qui concerne l’être aimé : photos, vidéos, vêtements…. Ce processus n’est pas morbide, il est normal et va durer de nombreux mois. Plus tard, survient une 3ème étape, celle où l’on prend conscience que l’être aimé a définitivement disparu.  Lorsque, les photos, vidéos, et autres ont été vues, revues et revues, et que le manque est toujours là, on découvre qu’il en sera toujours ainsi.  On a alors l’impression de plonger à nouveau dans le désespoir.  Cette période peut durer plusieurs années avant de progressivement laisser la place à la reconstruction. Petit à petit on bâtis de nouvelles habitudes, on reprend contact avec l’extérieur, on rencontre parfois de nouveaux amis que la personne disparue ne connaitra jamais et inversement. Bien sûr, « l’autre » continue d’habiter notre quotidien à travers un geste, un souvenir, un lieu, une musique…mais cela devient moins douloureux et plus doux. Sylviane en est à ce stade : « Bien sûr à chaque fois que je pense à mon mari, j’ai facilement les larmes aux yeux, mais je passe aussi des moments agréables , je souris, je rie même avec mes amis, mes enfants et mes petits enfants. J’ai souvent envie de partager toutes ces jolies choses avec lui… en attendant, ces moments rendent le quotidien moins difficile et même agréable. Je me suis inscrite à des cours de yoga, une chorale et j’ai rencontré de nouvelles personnes, pour qui je suis juste Sylviane. C’est parfois étrange, mais c’est ma vie maintenant et je l’accepte. De plus en plus souvent, je me dis que j’ai de la chance d’avoir croisé sa route et de l’a voir connu, c’est déjà pas si mal ! ».

Qu'est-ce qu'une concession ?

Une parcelle de terrain nu d'un cimetière est cédée à un particulier par la mairie contre rémunération pour une durée variable. Cet emplacement peut comporter une ou plusieurs places, car il y a des concessions individuelles, collectives ou familiales. La durée d’une concession peut être  temporaire, c’est à dire entre 5 et 15 ans, trentenaire ou cinquantenaire. Elle peut aussi être perpétuelle ( sans limitation dans le temps).  Pour demander une concession, il faut être habitant de la commune, être décédé sur le territoire de celle-ci ou encore posséder déjà une sépulture familiale sur le site. Pour se faire enterrer sur un propriété privée, il faut que celle-ci soit assez loin de l’agglomération, que cela soit autorisé par la préfecture et, plus étonnant, avoir l’avis d’un hydrogéologue ( un scientifique qui recherche et surveille les nappes phréatiques).

Pour acheter une concession il faut s’adresser à la mairie concernée ou pour les grandes communes directement au bureau du cimetière. Il est nécessaire de présenter une attestation de domicile et de choisir le nombre de places. Un certificat de concession est remis contre paiement.  Le tarif d’une concession varie d’une ville à l’autre, mais aussi en fonction de sa taille et du type de sépulture. Une concession de 2m2 sur 30 ans peut varier de 500€ dans une ville moyenne de province à 2500€ à Paris intra muros….Une concession se transmet par succession aux héritiers du titulaire et de son conjoint.

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