Chahuté à la Courneuve, Hollande plaide pour l'égalité des chances

  • François Hollande (c) en visite sur le site de l'usine Paprec à La Courneuve, le 20 octobre 2015
    François Hollande (c) en visite sur le site de l'usine Paprec à La Courneuve, le 20 octobre 2015 POOL/AFP - YOAN VALAT
  • François Hollande (c) en visite sur le site de l'usine Paprec à La Courneuve, le 20 octobre 2015
    François Hollande (c) en visite sur le site de l'usine Paprec à La Courneuve, le 20 octobre 2015 POOL/AFP - YOAN VALAT
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Centre Presse Aveyron

Le président François Hollande a plaidé mardi pour l'égalité des chances et la création d'entreprises dans les quartiers "fragiles", lors d'un déplacement chahuté à la Courneuve, dix ans après les émeutes dans les banlieues.

"Il n'y a pas de quartier perdu dans la République. Il n'y a pas une France périphérique", a déclaré le président lors d'un discours dans une pépinière d'entreprises implantée dans la cité des 4.000 pour lancer l'Agence nationale de développement économique, baptisée "France Entrepreneur".

Affirmant que son rôle était d'assurer "l'égalité", le président a jugé qu'"on ne peut avoir une France qui serait disparate, un puzzle" face au développement économique.

Cette agence, annoncée en février dans la foulée des attentats de Paris qui ont focalisé l'attention sur les banlieues, vise à "multiplier par quatre" les créations d'entreprises venant de quartiers "fragiles" pour atteindre 20% des créations d'entreprises contre 5% aujourd'hui, a indiqué le président.

S'appuyant sur des organismes professionnels comme les chambres de commerce, elle accompagnera le créateur dans une démarche d'embauches. "D'ici 2017, 10.000 entrepreneurs seront identifiés et appuyés pour leur premier recrutement", selon le président.

François Hollande, accueilli à son arrivée par des sifflets nourris et quelques applaudissements, a souligné être venu mardi "dix ans presque jour pour jour après la tragédie de Clichy, un drame qui avait profondément bouleversé notre pays et qui avait obligé le gouvernement de l'époque à décréter l'état d'urgence".

"C'est une toute autre image aujourd'hui qu'il faut donner. Ce que nous devons démontrer c'est qu'il y a des talents, des entrepreneurs, des créateurs, des jeunes qui veulent tout simplement réussir", a-t-il plaidé.

Interrogé sur les huées à son arrivée, le président a répondu à la presse: "J'ai entendu aussi des applaudissements. Ce qu'il faut combattre, c'est la déception".

- "La même France" -

"Veut-on la même France ou doit-on être séparé, (être) pour les uns pour les autres des suspects parce qu'on ne serait pas du bon quartier, de la bonne couleur de peau ? C'est un enjeu considérable", a estimé le chef de l’État.

Depuis le début de son mandat, François Hollande s'est rendu une trentaine de fois dans les banlieues (dont une dizaine en Seine-Saint-Denis), qui avaient voté majoritairement pour lui en 2012 face à Nicolas Sarkozy. C'est en revanche sa première visite à La Courneuve.

Les émeutes à l'automne 2005 s'étaient produites quelques mois après la venue à la cité des 4.000 de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, qui avait promis de nettoyer "la racaille" au "kärcher" au lendemain du décès d'un enfant de 11 ans, tué par une balle perdue lors d'une rixe entre gangs.

Cette expression avait provoqué la colère des habitants et suscité une vive polémique au sein de la classe politique.

Selon le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (PS), qui a salué cette visite, "il faut arrêter de culpabiliser les banlieues. Nous sommes la France", a-t-il dit à l'AFP avant l'arrivée du président.

Après cette visite, François Hollande a reçu en fin de journée à l’Élysée un livre blanc, "Relançons l'ascenseur social", préparé par l'association "Nos quartiers ont des talents" (NQT), à l'occasion de ses dix années d'existence et qui se fixe comme objectif l'accompagnement vers l'emploi de cent mille jeunes dans les dix ans à venir.

L'association met en particulier en avant le système du parrainage, relevant qu'en dix ans, 71% des 26.000 jeunes accompagnés par leurs soins ont trouvé un emploi à la hauteur de leur qualification.

Outre le développement du parrainage en entreprise, NQT propose dans le livre blanc notamment de développer des partenariats universités/entreprises et d'informer les jeunes sur les perspectives de recrutement des entreprises.

Source : AFP

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