Les Internationaux de tennis Rodez-Aveyron en 5 dates-clés

En ce 20e anniversaire du tournoi, Jean-Jacques Crognier ne boude pas son plaisir. L’emblématique président du comité départemental et organisateur en chef du Future s’est remémoré les premières heures du tournoi, de sa création en 1995, jusqu’à la rénovation des courts cette année. Une ascension incroyable dictée par les instances officielles mais également par les joueurs eux-mêmes... Aujourd’hui, le président annonce que le tournoi ruthénois est à la «croisée des chemins». Entre grandir, encore et encore, ou bien régresser, l’ambitieux Jean-Jacques Crognier a fait son choix ! Explications avec les dates marquantes du tournoi depuis sa création.

• 1995 : première édition et premier succès

Une organisation sans faille, des courts tout neufs, des tribunes pleines et un niveau exceptionnel! Pour son premier tournoi majeur de tennis, Rodez n’avait pas fait les choses à moitié. En cinq jours de compétition, le nouveau venu dans le calendrier des circuits satellites a séduit tout son monde et s’est fait un nom.

Rien de bien étonnant à entendre Jean-Jacques Crognier aujourd’hui : «Ce type de tournoi était plutôt facile à organiser. Car l’ATP sélectionnait 24 joueurs et nous les envoyait... On n’avait pas grand-chose à faire. On a juste été bien inspiré d’entrer dans le circuit officiel car à l’époque, les tournois hors catégorie prenaient l’eau». Troisième tournoi de la sorte à voir le jour en Midi-Pyrénées, après Bagnères-de-Bigorre et Montauban, le circuit satellite de Rodez a duré trois ans. 

• 1998 : Rodez se conjugue au... Future

Rodez veut grandir. Vite, très vite. Alors que le club local se détache de l’organisation du tournoi, laissant seul le comité départemental aux commandes comme c’est encore le cas, Jean-Jacques Crognier et son équipe prennent le pari d’organiser un tournoi, un vrai sur plus d’une semaine. Le circuit satellite de cinq jours devient alors un Future doté de 10 000 $ avec un tournoi préliminaire, des qualifications et un tableau final.

De 24 joueurs, Rodez en accueille désormais une petite centaine à la recherche de points ATP (12 pour le vainqueur).«On souhaitait tous se lancer dans l’aventure d’un vrai tournoi. On s’est rapidement mis au pli du professionnalisme. Ce n’était pas évident car ce monde nous était étranger au départ... », se souvient Jean-Jacques Crognier. Le niveau, lui, augmente de fait! Pour preuve, un certain Olivier Rochus enlève la première édition du Future alors que Grégory Carraz remporte la dernière... sans hébergement, en 2001.

• 2002: avec l’hébergement, le niveau explose

À première vue, offrir l’hébergement aux joueurs n’a rien d’une révolution. Et pourtant, c’en est une ! «Dans un département enclavé comme le nôtre, on était obligé d’offrir cela aux joueurs sinon on aurait disparu ! On a eu la chance énorme d’être aidé par les hôteliers locaux car l’hébergement, ça coûte 10 000€ aux autres tournois. Nous, on en est loin... », explique Jean-Jacques Crognier. En ajoutant l’hébergement à son prize-money de 10 000$, l’organisateur du tournoi a vu les joueurs se bousculer au portillon pour venir à Rodez.

Et notamment les espoirs du tennis français, à l’image d’un Gilles Simon, finaliste en 2003 et vainqueur en 2004 ou encore de David Goffin, vainqueur en 2011. «Avec l’hébergement, notre capital des points ATP a été augmenté de 12 à 18 pour le vainqueur. Alors, on a reçu que des “cracks” ! C’était un vrai casse-tête au début mais on s’y est vite habitué. Le niveau a véritablement explosé à partir de cette année-là. Loger les joueurs, ça change tout !», se réjouit l’organisateur. Cette fois, le tournoi Future de Rodez était bel et bien lancé ! «Il a été plus que jamais la base du tennis aveyronnais», argumente même Jean-Jacques Crognier.

• 2011: on passe à 15 000$ et on refait tout !

Le comité départemental de tennis ne manque pas d’ambition! Alors quand il voit que tous ses voisins organisant des tournois Future offrent 15000$ de dotations, il se met dans l’air du temps. «Grâce à cela, le niveau a terriblement augmenté également. Le tableau est devenu très homogène», souligne Jean-Jacques Crognier. Mais tout en augmentant le prize-money, l’international de Rodez répond également à une demande, voire une plainte, des joueurs: refaire l’électricité des courts.

«Tous se plaignaient qu’on n’y voyait rien! On a donc refait l’électricité. Juste après cela, les joueurs ont continué de râler. Cette fois, à cause de la couleur des courts. C’était trop vert à leurs goûts. Alors, cet été, on a refait les courts en bleu... Jusque-là, ils ont l’air séduits», sourit Jean-Jacques Crognier. La rénovation des courts a tout de même coûté 15 000€ au comité départemental ! 

• Et maintenant : un passage à 25 000$ ?

Une organisation n’est jamais de tout repos! Alors que le tournoi international de Rodez se porte pour le mieux, il ne sait pourtant pas de quoi demain sera fait. D’ailleurs, Jean-Jacques Crognier ne s’en cache pas: «On est à la croisée des chemins!» Effectivement, le comité départemental aura une sacrée décision, certainement la plus importante depuis la création du tournoi, à prendre d’ici peu.

Car avec la disparition des tournois Future dotés de 15000 $, deux solutions s’offrent aux organisateurs: passer à 25000 $ (!) ou bien revenir à 10000$.  «Si l’on ne retient pas la première option, on aura fait tout ce travail pour pratiquement rien. Car on perdrait la moitié des points ATP et le niveau s’en ressentirait», explique Jean-Jacques Crognier. Reste tout de même à savoir si Rodez a les capacités financières d’augmenter son prize-money de 10000$ ? 

«J’ai confiance dans les collectivités locales et nos partenaires. Tout en sachant que les subventions de la Fédération augmenteront de fait. J’espère de tout coeur qu’on y parviendra». Si tel était le cas, le tournoi international de Rodez connaîtrait certainement sa plus grande avancée depuis sa création. Affaire à suivre.